Parachèvement du processus électoral : la société civile et les partis politiques exhortent à l’organisation des élections locales

Samedi 23 Mars 2019 - 12:28

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L’importance des scrutins à la base a été relevée par les participants à un atelier de réflexion tenu, le 22 mars au Cercle Kinshasa/ Gombe, qui ont pris l’engagement de s’y impliquer en vue de leur organisation.

Une centaine des membres des partis politiques, de la société civile congolaise, des confessions religieuses et de l’autorité coutumière ont participé à l'atelier. Celui-ci a été consacré à la réflexion sur les défis et les perspectives de la gouvernance de proximité en République démocratique du Congo (RDC), qui devra être consacrée par les élections locales.

Sur le thème « Des élections locales pour une gouvernance de proximité en RDC : défis et perspectives », cette activité co-organisée par National democratic institute (NDI), 11.11.11 et Counterpart international (CPI) a permis aux participants d’établir clairement la nécessité des élections locales attendues dans le pays et de rassurer de leur implication afin d’arriver à leur tenue.

Les participants ont suivi, à cet effet, quatre exposés dont « Importance des élections locales pour une gouvernance de proximité en RDC », fait par le Pr Makolo Jibikilayi; « La Céni face aux élections locales de septembre 2019 », par le chargé de communication de la centrale électorale, Jean-Baptiste Itipo; « Etat de lieux des préparatifs des élections locales par les partis et regroupements politiques de la mouvance présidentielle », développé par Robert Ngambi, chef des travaux à l’UPN, cadre du Parti lumumbiste unifié et dirigeant de la centrale électorale Palu et alliés; et « Etat de lieux des préparatifs des élections locales par les partis et regroupements de l’opposition politique », par Martin Mukonkole, cadre de la coalition Lamuka.

Eviter au pays l’expérience malheureuse de 2005 et de 2011

Circonscrivant le cadre de cet atelier, le directeur exécutif de l’Institut alternatives et initiatives citoyennes pour la gouvernance démocratique et modérateur de l'activité, Me Sylvain Lumu Mbaya, a rappelé que la RDC avait déjà connu deux processus électoraux tronqués au cours desquels les élections à la base n’ont pas été organisées, enregistrant ainsi des arriérés électoraux. Ces inquiétudes ont également été renforcées, selon ce juriste et expert électoral, par le fait que le calendrier modifié de la centrale électorale congolaise n’a pas repris les élections locales. « Vont-elles subir le sort de 2005 et 2016 ? », s’est-il demandé.

Dans leurs interventions, le directeur-pays de CPI, Steven Sharp, le directeur résident de NDI, Dany K. Ayida, et le 11.11.11, motivant leur vision pour l’organisation de cet atelier, ont souligné l’importance des élections locales dans le pays qui, selon eux, renforcent ou améliorent la redevabilité des dirigeants qui sont ainsi élus.

Abordant son sujet, le Pr Makolo a noté que la décentralisation est consacrée par la Constitution. Pour lui, sans élections, il n’y a pas décentralisation et si elles ne sont pas organisées, le pays est en marge de la Constitution. Faisant partie des experts sur lesquels le pays s’est appuyé pour la mise en place du processus de sa décentralisation, le Pr Makolo a estimé que la RDC a tous les atouts pour organiser les élections à tous les niveaux, particulièrement à la base. Mais, il lui faut une volonté politique.

Jean-Baptiste Itipo, lui, a affirmé qu’à ce jour, la RDC possède un fichier électoral pouvant lui permettre d’organiser les élections locales. Le directeur de communication à la Céni a également rassuré sur l’existence d’un calendrier qui reprend tous les onze scrutins prévus par la loi électorale. Notant que la Céni a cheminé d’une manière correcte jusqu’à l’organisation de l’élection des sénateurs, Jean-Baptiste Itipo regrette que le couac survenu à l’issue de cette dernière élection puisse, d’une certaine manière, bloqué la machine. Mais, son souhait est que cela soit de courte durée en vue de continuer le processus tel que mentionné dans ce calendrier publié par la Céni.

Robert Ngambi, de son côté, a établi une nette différence entre la décentralisation et le découpage territorial. A l’en croire, la RDC a procédé à un découpage territorial mais traîne encore à décentraliser son administration étant donné que la concentration du pouvoir est encore au niveau de la capitale, Kinshasa. Mais cet expert a également relevé qu’il était inconcevable de chercher à organiser onze scrutins en même temps. ¨Pour lui, selon ce calendrier, le pouvoir organisateur et les partis politiques, en tant que parties prenantes au processus, sont étouffés, en termes de coût et de la logistique organisationnelle de tous ces scrutins. Il a donc proposé un décalage dans l’organisation des élections à différents niveaux.

Martin Mukonkole, pour sa part, a regretté le renversement de la pyramide de l’organisation des élections, expliquant que les les locales devaient venir en premier pour finir par la présidentielle et les législatives. Interpellant les partis politiques, le gouvernement et la société civile, ce cadre de Lamuka a fait savoir que les élections locales constituaient le véritable socle de la démocratie et du développement. « Leur organisation avant toutes les autres est constitutionnelle », a-t-il affirmé.

A la suite de ces exposés, les échanges ont amené tous les participants à avoir un même entendement sur les élections locales. Ils ont formulé des recommandations qui vont dans le sens d’exhorter à l’organisation de ces scrutins pour rassurer de la participation de la population à la gestion de la chose publique et conduire ainsi au développement et d’éviter au pays la situation de 2006 et 20011.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photos: La salle, lors de l'atelier-réflexion /Adiac

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