Musique : près d’une heure et demie de spectacle pour célébrer les 66 ans d’âge de Zao

Lundi 25 Mars 2019 - 19:57

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Temps bien chronométré avec des chansons réfléchies, tel est le menu que l’artiste musicien Casimir Zoba dit « Zao » et ses choristes ont servi au public venu nombreux l’accompagner à célébrer ses 66 ans d’âge dans l’allégresse totale, le 24 mars, à l’Institut français du Congo (IFC) de Brazzaville. 

C’est à travers le jingle "Findakari" que Zao a fait son entrée sur scène. Tout de suite, il a entamé la chanson "Sorcier ensorcelé", suivie de "Adam et Eve" qui ne sont pas gentils pour avoir mangés la pomme interdite, puis "Cheriani", la femme infidèle.  

L’artiste a profité de ses 66 ans d’âge pour présenter au public quelques chansons de son nouvel album de quinze titres intitulé "Liberté". Il a interprété" tour à tour" les cinq premières chansons de cet opus dont "Dimpa" (le pain), "Liberté". A propos de cette chanson phare de l’album, Zao dit qu’il s’est inspiré d’un prisonnier en France qui, une fois sorti des geôles et répondant aux questions des journalistes, a dit : « La liberté c’est quelque chose que j’adore » . Après, il a interprété "Papa", "Aussitôt" et "Kila Kila", des titres contenus dans ce nouvel opus. La chanson "Aussitôt" a marqué l’attention du public. Dans celle-ci, il invite à agir à temps face à une situation. « Si tu veux me tuer, tue moi maintenant, n’attend pas demain », dit-il.

Avec un peu d’humour, Zao est revenu sur son ancien répertoire avec "Soulard". « Tout le monde m’appelle soulard, moi je ne suis pas soulard. Mouaya papa, moi je ne provoque personne … », chantait l’artiste. Le public, très alerte et dans une ambiance sans pareille, a accompagné l’artiste dans l’interprétation de cette chanson. Zao a servi aux spectateurs des chansons comme "Porte-monnaie", "Welé", "Moustique". Dans cette dernière, l’artiste traite cet insecte nuisible d’escroc du fait qu’il pique la femme du roi sans payer l’adultère.

Enfin, c’est la chanson "Ancien combattant", très prisée par le public, a bouclé le concert marquant la célébration des 66 ans de l’artiste Casimir Zoba dit Zao. Dans cette chanson, il invite l’humanité à semer l’amour, la paix et non la guerre. « La guerre, ce n’est pas bon, ce n’est pas bon, quand viendra la guerre, tout le monde affamé… » pouvait-on entendre de cette chanson.

Zao, un grand magicien, un grand artiste

C’est l’appréciation faite par l’ambassadeur de France au Congo, Bertrand Cochery, à l’issue de ce concert. Il s’est dit très heureux d’être à la célébration de ce soixante-sixième anniversaire de Zao. « Ça été un anniversaire de bonheur. On n’a pu entendre des chansons de son dernier album "Liberté" », a déclaré l’ambassadeur.

Pour Bertrand Cochery, la musique de Zao est toujours pleine de dynamisme, de liberté. Il y a toujours un message dans ses chansons. C’est une chose qui est vraiment importante. D’où pense-t-il, Zao est un chanteur national et international. C’est une chose qu’il adore en lui.  

Répondant à la question sur le conseil à donner aux autres artistes, le diplomate a estimé que les artistes musiciens doivent travailler leurs textes. Prenant le cas le Zao, il pense que c’est un artiste plein d’expérience. Qu'il s'agisse des chansons "Adam et Eve", "Ancien combattant", "Corbillard", "Soulard", "Liberté", a-t-il dit, il fait passer un message de façon musicale, belle et qui se mémorise. C’est ça qui est important avec Zao, un grand magicien, un grand artiste, a souligné l’ambassadeur.

Donnant ses impressions aux Dépêches de Brazzaville, Zao s’est dit ne pas avoir peur de son âge avancé, car la vie continue. « 66 ans, c’est 6+6 ça fait 12, et 1+2 ça fait 3, c’est le chiffre de la trinité, qui ramène à 9 et le carré de 9 c’est toujours 3, or 3 c’est le chiffre de la trinité. Pour me maintenir, je respecte le régime. Certes, j’ai chanté "Soulard," mais je ne le suis pas, je ne mène pas non plus une vie de plusieurs femmes. Je dors beaucoup.», a déclaré l'artiste.

Quant à la préparation, il dit que c’est un grand groupe qui existe depuis longtemps, ils travaillent ensemble et il y a une complicité entre eux. « On travaille depuis, donc on ne fait que des ajouts, sinon que le socle est déjà là en permanence. Nous avons communié ensemble avec le public, c’est ce qu’il faut faire. Nous n’avons rien dit, n’avons pas éclaboussé les gens. Lorsqu’on chante la liberté, c’est celle qui a plusieurs couleurs comme je l’ai dit dans ma chanson ; c’est ma liberté à moi, car seule la lutte libère. Franco avait chanté Liberté autrement, moi aussi j’ai chanté à ma manière », a-t-ilexpliqué.

L’artiste ne pouvait pas célébrer ses 66 ans d’âge sans avoir une pensée pieuse à l’égard de feu Papa Wemba, malheureusement mort à l’âge de 66 ans. « Je pense à Papa Wemba qui est mort à l’âge que j’ai aujourd’hui. Il était très bien avec moi et m’avait laissé une invitation pour compléter une chanson, malheureusement il est mort avant, mais la chanson est restée au studio. Qu’à cela ne tienne, je suis allé à Kinshasa sur invitation du pasteur Konde pour apposer ma voix. Papa Wemba était une valeur sûre de la musique africaine, un grand homme qui pensait aux autres », a témoigné Zao.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : La première partie du concert de Zao Photo 2 : Zao interprétant sa chanson mythique "Ancien combattant"

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