Centrafrique :  le retour de la paix permettra au pays d'exporter à nouveau le diamant 

Vendredi 5 Avril 2019 - 17:30

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L'assurance a été donnée par la directrice exécutive du Conseil mondial du diamant (CMD), Marie-Chantal Kaninda,  à l'ouverture de la sixième édition de l'Africa belgium business Week (ABBW), qui s'est déroulée du 3 au 4 avril à Genval, en Belgique, en présence du président centrafricain, Faustin-Archange Touadera.

La Centrafrique a été le pays à l'honneur de la sixième édition de l'ABBW. Le pays a été représenté au plus haut niveau par son président, Faustin-Archange Touadera.

Présidente d'honneur de cette sixième édition, Marie-Chantal Kaninda, qui a séjourné à plusieurs reprises en République centrafricaine (RCA), il y a quelques années, a déclaré, dans son discours d'ouverture: « Nous avons l’honneur d’accueillir un pays qui a connu des turbulences politiques, communautaires et sécuritaires et qui aujourd’hui est en phase de résolution, ce qui hier paraissait insoluble. Les pages de ce beau pays sont en train d’être réécrites ».

,a fait savoir la directrice du conseil mondial du diamant, qui a séjourné en RCA à plusieurs reprises, il y a quelques années, lorsqu'elle travaillait pour le groupe minier De Beers qui y avait des opérations d’explorations.

A l'attention du président centrafricain, la directrice du CMD, tout en précisant que cette structure attache une grande importance à la RCA, dans le cadre du processus de Kimberly, a déclaré: « Depuis plus de deux ans, j’occupe, au sein du Conseil mondial du diamant, le poste de directeur exécutif et cette organisation que je représente travaille très étroitement avec la République centrafricaine, dans le cadre du processus de Kimberley, organisation dans laquelle votre pays est très actif ». Marie-Chantal Kaninda en a profité pour exprimer la satisfaction de son organisation, suite à  la signature de l’accord dit de paix en RCA. « Nous croyons qu’avec l’application de ce processus, la RCA pourra ainsi reprendre l’exportation des diamants, au travers du système de certification du processus de Kimberley. Et pour vous paraphraser, "contribuer à tourner la RCA résolument vers son développent" », a-t-elle ajouté, s'adressant au président Faustin-Archange Touadera.

Le CMD, a rappelé Marie-Chantal Kaninda, est une organisation qui représente l’industrie du diamant de la production à la joaillerie. Elle est aussi la seule structure représentant l’industrie au sein du processus de Kimberley, créé en 2000, avec comme but d’éradiquer les diamants de conflit en les empêchant d’accéder au marché légitime de cette matière première.

Ce processus, a-t-elle indiqué, est composé de quatre-vingt un pays membres et d'observateurs, dont le CMD, la Coalition de la société civile et d’autres observateurs indépendants qui sont l’Association des producteurs africains de diamants et le Diamond development initiative. Concrètement, a fait savoir Marie-Chantal Kaninda, le système de certification du processus de Kimberley garantit l’expédition des diamants bruts et les certifie comme étant exempts de conflit. Ainsi, à ce jour, a-t-elle dit, la Sierra Leone, le Liberia et l’Angola ont réussi à éradiquer les diamants de conflit et sont devenus des producteurs, après avoir été impactés à la fin des années. Le système de certification du processus de Kimberley, a signifié Marie-Chantal Kaninda, a été co- créé par le CMD et les Nations unis en 2003, conduisant ainsi à l’éradication des diamants de conflit.

Faire des artisans de vrais entrepreneurs

 La directrice du CMD a, par ailleurs, déploré le fait que dans beaucoup de pays d’Afrique subsaharienne, dans les secteurs minier, agricole, forestier ou autres, le travail se fait la plupart de temps de manière artisanale et informelle. Avec des conséquences néfastes relatives au travail des enfants mineurs, des femmes et d’autres tares y relatives. « Au Conseil mondial du diamant, nous les encourageons plutôt à rectifier ces faiblesses, pour améliorer les conditions de ces artisans et leur permettre ainsi de devenir de vrais entrepreneurs respectueux des standards internationaux : bénéfice des communautés qui les entourent, pour le pays ; augmentation des revenus de l’État, par le paiement des taxes et des exportations. Ceci est vrai autant pour les mines, l’agriculture, que pour l’industrie forestière », a souligné Marie-Chantal Kaninda. 

L’Afrique, a-t-il estimé, a besoin de se réveiller, et particulièrement l’Afrique subsaharienne. « Lorsque l’on parle de l’Afrique, on se réfère encore trop souvent à l’aide au développement. Pourtant, nous savons tous que le développent se fait au travers de l’éducation, du travail et de l’investissement. Il est temps que l’Afrique subsaharienne se lève et développe tout son potentiel humain, pour quitter le sous-développement et entrer dans une nouvelle ère de développement. Mais n’oublions pas une autre condition clé qui conditionne et promeut le développement et l’investissement, la sécurité juridique. Les textes qui règlementent des accords doivent être justes et équitables afin que les bénéfices s’en trouvent sécurisés et repartis parmi tous, et que les communautés en ressentent les retombées économiques », a lancé la directrice  exécutive du CMD.

 

 

 

 

Patrick Ndungidi

Légendes et crédits photo : 

1-Marie-Chantal Kaninda 2- FaustinèArchange Touadera entouré de Marie-Chantal Kaninda et Stephane Fischler, président du CMD, lors de l'ABBW à Gneval.

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