Théâtre : « Ils m’ont salement tiré coût à coût » chaleureusement accueilli par le public

Mardi 9 Avril 2019 - 16:45

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Mise en scène par Nicolas Bissi et distribuée en one man show par Fortuné Batéza, la pièce a réjoui le public qui s’est mobilisé pour suivre en live sa représentation, le 8 avril, à l’Institut français du Congo (IFC) de Brazzaville.

Le lundi dernier n'a pas été comme les autres à l’IFC. Habituellement très calme et paisible, le spectacle de théâtre lui a insufflé un vent gai et une atmosphère d’ambiance. Adultes, adolescents et enfants ne se sont pas fait prier pour y assister. Le public, très enchanté, a pu enfin baigner dans une ambiance festive autour du témoignage sur les réalités d’une contrée nommée Katiopa.

 Un récit hilarant mais rempli de sagesse

L’histoire a lieu au Katiopa, qui signifie l’Afrique en langue Kongo. Cette Afrique de cinquante-cinq Etats, avec une superficie de trente et un millions de km² et près de 1 500 000 000 d’habitants, vit sous la tyrannie du guide éclairé, guide suprême ayant fait assoir sur tout le peuple une politique égotique. Agé de près de 93 ans, ce dernier n’aspire plus qu’à mourir au pouvoir et ce, même au prix du sang.

Dans cette nation, autrefois calme et havre de paix, plus rien n’est comme avant. En effet, la guerre bat son plein et sème la terreur partout. C’est désormais la loi du plus fort qui règne et le son des tirs d'armes retentit à longueur du temps.  

Un jour, un jeune gardien, diplômé en droit et sans emploi, voit quatre combattants, cagoulés et armés jusqu’aux dents, faire irruption à son domicile. Ces derniers, sous l’impulsion du chef de groupe, leur obligent, lui et son neveu, à coucher avec sa mère et sa femme sous leurs yeux. Pendant qu’ils supplient ce chef à l’esprit tordu, c’est un coup de feu qui s’échappe. Mais, qui a tiré et qui est la victime ? En effet, l’un de ces combattants était en réalité son frère Fred, disparu il y a de cela trois ans, pour des raisons de conflit d’intérêts politiques.

Au final, ce jeune gardien sauvé avait fini par rejoindre les rangs de bataille dans un village du Katiopa où seule l’espérance aidait les rescapés à survivre. Fatigué de cette vie pitoyable, quand ce jeune diplômé essaie de se faire entendre, il se fait salement tirer coût à coût.

Et alors qu’on se croyait en pleine guerre, le jeune gardien anonyme ne faisait en réalité qu’un songe. Drôle de songe, en a ri aux éclats le public.

Moralité de la pièce : la guerre n’est bonne pour personne !

Ce jeune peut être issu de n’importe quel pays d’Afrique. Les guerres étant monnaie courante sur le continent, le regret est quasiment le même partout.

Ce spectacle a ainsi voulu dénoncer les problèmes de guerre, de soif et d’abus de pouvoir, de conflit d’intérêt, de violence, de viol et vol, d’insécurité, de séparation familiale, de mauvaise gestion des biens publics, etc., qui plongent les sociétés actuelles dans le chaos et retardent ainsi leur développement.

Au terme de cette belle soirée théâtrale, le public a chaleureusement complimenté l’artiste Fortuné Batéza, qui a remarquablement incarné la scène par son grand talent qui n’est plus à démontrer aux adeptes de cet art. Aussi, le public a reconnu l’apport des autres membres dans la réalisation de cette œuvre. A en croire Fortuné Batéza qui a réussi à instruire et à amuser en même temps, les scènes de théâtre sont de véritables moments de rire mais qui visent essentiellement à conscientiser le public sur certains faits sociaux. Et cela a été le cas à travers ce texte de Nicolas Bissi.

Merveille Atipo (stagiaire)

Légendes et crédits photo : 

Légende : Fortuné Batéza sur scène Fortuné Batéza et Nicolas Bissi saluant le public au terme du spectacle

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