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Libye

Mercredi 10 Avril 2019 - 11:48

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Le dossier libyen divise à nouveau la communauté internationale. Depuis l’offensive annoncée du maréchal Khalifa Aftar sur Tripoli, la capitale du pays, les chancelleries occidentales et les Nations unies disent leur préoccupation devant la tournure que prennent les événements. Il y avait pourtant eu un moment durant lequel l’Union africaine, en dépit de toutes les pesanteurs, se démenait pour offrir aux frères ennemis libyens l’occasion de se retrouver en famille et régler le conflit. On ne sait pas si elle a bénéficié du soutien nécessaire des partenaires étrangers.

Alors, en effet, que se dessinait dans le mois en cours la perspective d’une conférence sur la Libye destinée à trouver, enfin, une solution de sortie de crise dans ce pays voué aux milices, les choses se sont nettement précipitées. Le statu quo en vertu duquel les « amis » de la Libye et les parties prenantes à ce conflit vieux de huit années s’engraissaient en quelque sorte est sur le point de voler en éclats. Des combats violents signalés à l’approche de Tripoli témoignent de l’échec des initiatives extérieures à la Libye entreprises jusque-là.

La question qui se pose à présent est celle de savoir ce que veut réellement le maréchal Aftar. Présenté comme l’homme fort de l’est de la Libye établi à Benghazi, on le soupçonne de vouloir le pouvoir et tout le pouvoir pour enfin peser sur l’avenir de son pays. Mais faute d’avoir produit l’effet escompté dans les délais plus courts, l’offensive de l’armée nationale libyenne peut déboucher sur une guerre civile atroce si elle s’enlise. C’est pour cela, peut-être, que l’effet de surprise s’étant avéré quelconque, des voix s’élèvent pour demander au chef de guerre d’arrêter les hostilités.

Quand il a lancé ses troupes à la conquête de Tripoli, le maréchal Aftar ne s’attendait certainement pas à la résistance farouche des unités commandées par le gouvernement du Premier ministre Fayez Al Sarraj que l’on dit soutenu par la communauté internationale. Mais il est peut-être allé trop loin pour stopper son offensive au risque de perdre la face puisqu’à ce jour, les seules opinions officielles émises à Paris, à Washington et même dans les enceintes de l’ONU semblent hostiles à sa démarche.

S’il court le risque d’être isolé sur la scène internationale, Aftar sait aussi, en chef de guerre, qu’il contrôle une grande partie du territoire libyen. On se trouve à peu près sur deux cas de figure. Ou le maréchal Khalifa Aftar refuse tout compromis et poursuit son offensive jusqu’à prendre Tripoli et donc toute la Libye globalement ; ou alors il peine à réaliser ses ambitions et stoppe ses troupes là où elles sont arrivées pour (re) négocier avec son rival Fayez Al Sarraj.

Dans les deux cas, se posera toujours le problème du rapport des forces sur le terrain qui ne fera que confirmer une solution de bon sens : les Libyens eux-mêmes sont seuls capables de rendre l’espoir à leur pays, les experts en ceci ou en cela n’y pourront rien.

Les Dépêches de Brazzaville

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