Obsèques de Lutumba : les mélomanes invités à une procession de la morgue au Palais du peuple

Jeudi 2 Mai 2019 - 13:52

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Le cortège funèbre qui aura pour point de chute le siège du parlement quittera l’Hôpital du cinquantenaire, le 3 mai à 14h, en passant par la résidence du disparu, à Lingwala. L’itinéraire prévoit néanmoins deux arrêts préalables à la Place des artistes, à Matonge, et au monument Lutumba, au carrefour des avenues Nyangwe et de La libération (ex-24 novembre).

Simaro lutumba Ndomanueno jouant à la guitare coiffé d’un borsalinoPour rendre un hommage qui colle au mieux à l'image du "poète", certains détails sont pris en compte comme le respect du dress code exigé à tout celui qui serait désireux de joindre la procession. L’organisation s’est, pour ce faire, inspirée des propres déclarations de Simaro Lutumba dans un de ses intemporels tubes de 1972.

En effet, le port de la chemise blanche avec le col relevé, appelé modega, à la manière des jeunes premiers de l’époque, assorti à un pantalon kaki et des babouches, est en conformité avec un passage de "Mabele". Dans l’extrait de cette célèbre chanson interprétée par Sam Mangwana, il est dit : « Namesana kolata kaki na lipapa ». Ce qui pourrait être traduit de la sorte : « J’ai coutume de porter un pantalon kaki avec des babouches ».

Dès lors, pour cadrer avec le reste de la procession, tout Kinois qui envisage d'en faire partie doit assortir son haut blanc avec un pantalon ou jupe, c’est selon, de couleur kaki, cette nuance de vert tirant sur le brun ou le jaune. Et, « la dernière touche à joindre à cet assortiment vestimentaire ainsi détaillé serait un Borsalino, pour ceux qui le pourront ou veulent se conformer au dress code au détail près », a dit au Courrier de Kinshasa, Zacharie Bababaswe. Question sans doute de mieux s’identifier au personnage de Simaro que l’on a vu souvent arborer ce genre de chapeau toutes ces dernières années, voire même cette dernière décennie.

La dépouille du poète Simaro Lutumba Ndomanueno, arrivée à Kinshasa depuis le 30 avril dernier, comme annoncé par le communiqué officiel émis à cet effet, sera portée en terre, le 5 mai. Ainsi donc, il est prévu trois jours de deuil et deux veillées mortuaires au Palais du peuple. Membre du comité organisateur des obsèques coordonné par la ministre de la Culture et arts, Zacharie Bababaswe nous a livré les grandes lignes du programme. « La première journée est réservée à la famille », a souligné le chroniqueur, qui rappelle ici qu’avant d’être l’illustre personnage que l’on connaît, Simaro était parent et de surcroît patriarche en raison de son âge. La deuxième, à savoir, le 4 mai, est consacrée aux mélomanes qui y auront libre accès de jour comme de nuit. Quant à la journée dominicale, troisième et dernière, elle est exclusivement réservée aux hommages des officiels. Et, comme ce fut le cas pour Papa Wemba, il n’est pas exclu que le chef de l’Etat s’y rende personnellement.

Par ailleurs, pour éviter toute dérive, du côté de la presse notamment, l’organisation a prévu des badges et un T-shirt à l’estampille de Lutumba, dont le port donne carte blanche pour toute sorte de reportage.

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo : Coiffé d'un Borsalino, Simaro lutumba Ndomanueno jouant à la guitare

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