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Le Grand musée d’Egypte

Samedi 4 Mai 2019 - 12:00

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L’inauguration du musée, prévue initialement en   2015, puis en 2018 va de report en report à cause de certaines difficultés prévisibles, notamment son coût qui dépasserait désormais le milliard d’euros, pour un édifice inédit qui contiendra cent mille pièces.

Aux dernières nouvelles, cette inauguration, du plus grand musée archéologique du monde se ferait en 2021. Il faut dire que les cinq mille ouvriers continuent de s'activer sur ce monstre de Gizeh, en contrebas des pyramides.

Il est vrai que nous sommes dans la démesure, mais au pays des pharaons, est-ce si surprenant ? Le projet date des années 1990, sous Hosni Moubarak, et son objectif affiché était de désengorger le musée séculaire du Caire de 1902, dont continuent de raffoler touristes et autres amateurs de beaux-arts.

A la base, en 2002, un concours d'architecture qui avait suscité mille cinq cent cinquante-six candidatures, sous le patronage de l’Unesco, avait ainsi permis aux   Irlandais de rafler la mise.

La révolution de 2011 et le chaos qui a suivi avaient poussé à la suspension des travaux qui ont repris depuis peu, pour mener au mieux l'énorme édifice.

L’on nous promet 24 000 m2 de salles d'exposition, sur un terrain de cinquante hectares qui devront contenir cent mille œuvres

Plus de cinquante mille objets dont ceux de la tombe de Toutankhamon, inconnus du grand public, seront dévoilés. Le directeur nommé, Tarek Sayed Tawk, assure que d’autres prodigieuses merveilles jusqu'ici confinées dans des réserves ont été soigneusement préservées et protégées des dangers, secousses sismiques et   émeutes populaires.  D’aucuns n’hésitent pas à évoquer  cet endroit comme un vrai  coffre-fort, car il s’agirait d’un des lieux  les plus sûrs du pays.

Le colosse de Ramsès II, haut de quatorze mètres, a déjà effectué son voyage par convoi sur mesure. Il n'y aura pas qu'un seul musée. Vingt-huit boutiques le meubleront, au même titre que dix restaurants, un centre de conférence et un cinéma.

Le Grand musée d’Egypte devrait faire redémarrer le tourisme égyptien, mis à mal à plusieurs reprises :  guerre du golfe, divers attentats et suites de la Révolution de 2011, n’oublions pas que certains fanatiques et illuminés de tout acabit menaçaient de détruire le Sphinx et les pyramides qu’ils concevaient comme une insulte à l'islam.

L’Egypte, avec l’un des taux touristiques les plus élevés au monde, 11 % du PIB, est passée de quinze millions de touristes en 2010, à cinq millions en 2016. Ce qui explique que depuis, l’on pratique des prix bradés. Il serait heureux que ce monument architectural voit enfin le jour afin qu’un frémissement positif se fasse sentir dans ce secteur et pour le plus grand bien du pays et les amoureux des beaux arts que nous sommes tous.

 

 

Ferréol Gassackys

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Édition Quotidienne (DB)

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