Maladie d'Ebola : les Nations unies renforcent la riposte

Jeudi 23 Mai 2019 - 17:57

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Face à l’augmentation des cas de l'épidémie ces dernières semaines dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri dépassant déjà le cap de mille décès, l'ONU a décidé de renforcer les mesures de lutte.

Dans  leur nouvel engagement de venir à bout de la maladie, les Nations unies indiquent que «  les capacités en matière de planification financière et de rapports seront également renforcées et les efforts seront accélérés pour assurer le financement durable et prévisible requis du plan de réponse stratégique à Ebola, en tenant compte des besoins existants ».

Compte tenu de la complexité croissante de l'environnement dans lequel la riposte évolue, l'ONU, en synergie avec le gouvernement et tous les autres partenaires, renforce désormais son engagement politique et son soutien opérationnel pour négocier l'accès aux communautés ; intensifie son soutien à la coordination humanitaire ; et renforce la préparation et la capacité de réaction à Goma et dans les pays voisins.

Quant à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), elle adapte ses stratégies de santé publique afin d'identifier et de traiter les personnes le plus rapidement possible ; développer la vaccination pour atteindre et protéger davantage de personnes ; et redoubler d'efforts pour mettre fin à la transmission dans les établissements de santé.

Des mesures supplémentaires de l’ONU renforceront également le travail crucial des organisations non gouvernementales et des agences déjà présentes sur le terrain, y compris de l’Unicef. En collaboration avec des ONG, cette agence onusienne dirige des activités d’engagement communautaire ; fournit des interventions psychosociales ; et aide à prévenir les infections par le biais de services d'approvisionnement en eau, d'assainissement et d'hygiène.

Représentant spécial adjoint du secrétaire général, David Gressly, nommé coordonnateur des interventions d'urgence des Nations unies pour la lutte contre Ebola dans les zones touchées en République démocratique du Congo, affirme que la riposte au virus Ebola évolue dans un environnement opérationnel d'une complexité sans précédent pour une urgence de santé publique. « L’insécurité et les manifestations politiques ont régulièrement perturbé nos efforts pour lutter contre la maladie. Par conséquent, une réponse renforcée à l'échelle de l'ONU est nécessaire pour surmonter ces contraintes opérationnelles, ce qui implique de déplacer les hauts responsables et la prise de décisions opérationnelles vers l'épicentre de l'épidémie à Butembo. Nous n'avons pas de temps à perdre », a-t-il déclaré.

De son côté, le Dr Fall de l’OMS pense que le soutien de l’ensemble du système et de la communauté internationale correspond exactement à ce que son institution a demandé. « Nous savons que la population locale doit s’approprier la réponse à l’épidémie et cette nouvelle approche reflète ce qu'elle a demandé : une sécurité accrue pour les patients et les agents de santé, un accès plus large à la vaccination et un visage plus humain de la riposte », a-t-il fait savoir.

Sous la direction du gouvernement et des communautés congolaises, avec le soutien de l'ONU et d'organisations non gouvernementales, la riposte a permis de contenir le virus Ebola dans certaines régions des provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu. Cependant, l'insécurité persistante et la méfiance des communautés vis-à-vis de la réponse continuent de restreindre l'accès aux communautés. Cet état de fait entrave les efforts déployés par l'OMS et le ministère de la Santé pour détecter les personnes malades et garantir l'accès au traitement et à la vaccination, entraînant une transmission plus intense du virus.

Blandine Lusimana

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