Revendication de la libération d’Eddy Kapend et ses compagnons : une marche dispersée à Kinshasa

Mercredi 12 Juin 2019 - 18:45

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Malgré l’information donnée à l’autorité provinciale sur la manifestation pacifique, un groupe d’éléments de la police commandé par le major Ngalasi a violement bloqué la route aux membres de l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho), de la Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP), des représentants des familles des détenus et d’autres Congolais qui ont consenti à participer à cette action.

 

Une cohorte de policiers a bloqué, ce 12 juin, au croisement des avenues Assossa et Enseignement, dans la commune de Kasa-Vubu, les membres de l’Asadho, de la FBCP, ceux des familles de détenus dans l’affaire de l’assassinat de l’ancien président de la République, Laurent-Désiré Kabila, et d’autres Congolais qui ont consenti à prendre part à cette manifestation qui exigeait leur libération. Brutalement, le major commandant ces troupes de policiers a arraché la banderole arborée par les marcheurs, en les intimant l’ordre de quitter la chaussée et de revenir en arrière.

Pour éviter l’affrontement avec ces policiers décidés à user de la force, les présidents de l’Asadho, Jean-Claude Katende, et de la FBCP, Emmanuel Cole, les coordonnateurs de cette manifestation, ont appelé les marcheurs à rebrousser chemin jusqu’au siège de l’Asadho, situé sur l’avenue Assossa, dans la commune de Kasa-Vubu.

L’autorité préalablement informée

Dans leur lettre d’information adressée le 5 juin au gouverneur de la ville de Kinshasa, annonçant la tenue de la marche, les organisateurs avaient également décrit l’itinéraire qui partait du siège de l’Asadho pour aboutir à la cité de l’Union africaine où un mémorandum devrait être déposé au bureau du chef de l’Etat, en passant par le boulevard Triomphal, l’avenue du 24-novembre et le boulevard du 30-juin.

Sur place, les membres des familles de ces détenus ont manifesté leur mécontentement non seulement de voir leur course bloquée par cette police qu'elle voudrait républicaine et respectueuse des droits de l’homme mais également, parce que leur souci était de voir ce document remis au chef de l’Etat de qui ils attendent des mesures visant la libération de leurs parents.

"Dix-huit ans de détention, c’est trop"

Dans ce mémorandum, les organisateurs de l'activité ont regretté le temps passé par ces détenus en incarcération, estimant que le procès qui les avait condamnés était entaché d’irrégularités et que les lois d’amnistie prises devraient leur être bénéfiques. Ce document a également rappelé la décision de la Commission africaine des droits de l’homme et l’Accord de la Commission épiscopale nationale du Congo qui avaient demandé leur libération, notamment parce que la première instance les a reconnus comme innocents et l’autre, dans le cadre de la décrispation politique. « Comment pouvait-on comprendre que la Cour, après sa décision, note que les enquêtes dans le cadre de cette affaire continuaient. En droit, cela est inconcevable », a expliqué Me Jean-Claude Katende. Le président de l'Asadho a promis d’organiser une autre marche dans deux semaines, en vue de faire parvenir ce document au président de la République.

Selon les dernières nouvelles, le commissaire provincial de la police nationale, informé de cet incident créé par ses éléments, aurait autorisé la marche. Mais, au niveau des organisateurs, la motivation n’y était plus, étant donné qu’un grand nombre de participants avait déjà quitté les lieux.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Les manifestants lors de la marche /Adiac

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