Mali : la Minusma renforce sa présence suite aux violences

Mardi 25 Juin 2019 - 12:38

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Après une escalade des attaques djihadistes et des violences intercommunautaires, la mission de l'ONU a renforcé sa présence, le 24 juin, dans le centre du pays, en inaugurant un nouveau « secteur centre » afin de « mieux protéger les civils ».

Depuis l'apparition dans la région, en 2015, du groupe djihadiste du prédicateur Amadou Koufa, qui recrute prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, qui pratiquent essentiellement l'agriculture et qui ont créé leurs groupes d'autodéfense.

« Aujourd'hui, j'ai remis le drapeau de l'ONU au nouveau secteur centre. Cela symbolise le transfert de pouvoirs au quatrième secteur de la Force de la Minusma, qui couvrira la région de Mopti. C'est une partie importante de l'augmentation de nos efforts dans le centre », a déclaré sur Twitter le commandant de la force de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), le lieutenant-général Dennis Gyllensporre.

La création de ce secteur de la Minusma, initialement implantée dans le nord du pays, « permettra une meilleure coordination » avec les forces armées maliennes pour « mieux protéger les civils et favoriser le retour de l'autorité de l'Etat et de l'Etat de droit dans la région », a commenté la Mission.

Les violences qui déchirent cette région depuis quatre ans ont culminé, le 23 mars, avec le massacre attribué à des chasseurs dogons, de quelque cent soixante Peuls dans le village d'Ogossagou, près de la frontière avec le Burkina Faso. Depuis lors, les tueries ont continué, avec la mort de trente-cinq Dogons à Sobane Da, le 9 juin, ou encore de quarante et un Dogons à Gangafani et Yoro, le 17 juin.

Pour cette région, la Minusma a développé un « plan d'urgence » baptisé Oryx, dont la « première priorité » est de « multiplier les patrouilles dans les zones sensibles pour que la présence soit visible, qu'elle rassure, qu'elle dissuade et qu'elle anticipe », a expliqué son chef, Mahamat Saleh Annadif, sur le site internet de l'ONU.

Ce plan vise également à aider les autorités maliennes à combattre l'impunité, à aider la population meurtrie dont les villages et les greniers ont été brûlés, à permettre aux agences humanitaires d'intervenir pour subvenir aux besoins immédiats mais aussi pour donner des semences. Autre objectif : faciliter la médiation pour rapprocher et réconcilier la population.

Le chef de la Minusma estime ne pas avoir besoin davantage de Casques bleus à ce stade. « Pour le moment, nous avons fait un réajustement de nos capacités existantes, tout en maintenant notre dispositif au niveau du nord », a-t-il dit. « Mais si demain on nous donne d'autres tâches, on sera obligé de demander l'augmentation de l'effectif » et « des ressources supplémentaires », a-t-il assuré.

Josiane Mambou Loukoula et AFP

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