Plateau de Mbansa-Mboma : Bitakwira accusé d’exposer la population aux maladies d’origine hydrique

Samedi 17 Août 2019 - 15:58

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L’Association des anciens élèves du collège Notre-Dame-de-Mbanza-Boma (Assacom) reproche au ministre chargé du Développement rural du gouvernement sortant la surfacturation ainsi que sa gestion opaque et peu orthodoxe de la réalisation du projet d’adduction d’eau potable dans ce coin de la province.

Dans un mémo adressé le 10 août au président de la République, l’Assacom, qui soupçonne le ministre sortant du Développement rural, Justin Bitakwira, d’avoir mal exécuté et surfacturé le projet d’adduction d’eau potable dans le plateau de Mbansa-Mboma, dans le Kongo Central, attend notamment de lui de justifier la gestion d’un montant 300 millions de francs congolais (CDF) qui a été alloué à ce projet et géré personnellement par le ministre.

l'association exhorte le chef de l’État à intervenir afin de voir clair dans la gestion dudit projet. L’ASBL appelle Félix-Tshisekedi à initier un audit sur la gestion de ces fonds de 300 millions de CDF gérés par ce ministre pour l’exécution dudit projet. L’Assacom appelle également le chef de l’État à ordonner l’arrêt provisoire de ces travaux, l’analyse de l’eau à distribuer, la consultation et attribution de l’ouvrage au Service national d’hydraulique rural, l’audit financier et technique de ce projet ainsi que le non-paiement du solde de 11 631 663 CDF. «Ce projet, pensons-nous, s’inscrit dans le cadre du programme de cent jours du chef de l’État, ancien élève du collège Notre-Dame-de Mbansa-Mboma, de surcroit membre de l’Assacom. À ce titre, nous ne pouvons accepter un tel sabotage surtout que son excellence M. Le président de la République fait du social son cheval de bataille », a écrit l’Assacom dans ce mémorandum.

Un travail surfacturé et bâclé

Pour l’Assacom, ce travail, tel qu’il s’exécute, loin des mains expertes, ne peut se poursuivre en l’absence d’une contre-expertise et d’une prise en charge sérieuse. Car le service à offrir serait plus préjudiciable aux consommateurs. Dans le fait, l’Assacom s’opposerait déjà à la démarche entreprise par Justin Bitakwira pour accéder au fonds alloué à ce projet. Cette ASBL, qui note que les études préalables réalisées par une société coréenne avaient évalué ce projet à 65 mille dollars américains (USD), fait savoir que le ministre Bitakwira a surévalué le même projet à 261 452, 75 USD, soit 431 397 037 CDF.

Pour entrer en possession de ces fonds, Justin Bitakwira, par une lettre du 8 août 2018, demandera au ministère de Budget de mettre ce montant à la disposition du Service national d’hydraulique rural. Le ministère  avait donc mis à la disposition dudit service un montant de 3 millions de CDF, comme acompte pour ce projet. Et le ministre a, par la suite, ordonné au Secrétariat général  chargé de ce secteur d’établir un chèque en son nom en vue d’entrer en possession de cet argent.

Après être entré, le 22 mai 2019, en possession de cet acompte, le ministre Bitakwira a promis à l’Assacom et à la communauté de Mbansa-Mboma de finir ledit projet dans deux semaines. Et pour réaliser les travaux, il aurait personnellement acheminé à Mbansa-Mboma les matériels du chantier dont une citerne de mille litres, quatre brouettes, cinq pelles, trois tuyaux PVC, cent blocs de briques, plus ou moins une tonne de caillasses, quinze sacs de ciment et une pompe immergée d’une valeur approximative de 5 mille USD, soit 8,250 millions de CDF sur les 300 millions de CDF décaissés par le Trésor public.

L’Assacom et la population de Mbansa-Mboma s’inquiètent donc sur la qualité de l'ouvrage dont les travaux seraient, depuis, arrêtés, ainsi que sur la qualité de l’eau à fournir, étant donné que l’eau de cette rivière d’où le projet devrait se fournir est réputée très riche en acide, avec risques de causer des maladies d’origine hydrique parce qu’en amont, les populations des villages traversés par cette cour d’eau s’y baignent. C’est donc ces inquiétudes qui motivent la demande d’analyse de cette eau.

Interpellé par le comité de l’Assacom, Bitakwira, qui estime qu’il est déjà dans les quatre-vingt-dix pour cent dans l’exécution de ce projet, estime que ses factures lui indiquent qu’il a déjà dépensé près de 10 mille USD, alors que cette ASBL parlait de 5 mille. Ce qui pousse les membres de l’Assacom à se demandé pourquoi alors avoir sollicité plus de 200 mille USD pur un projet dont l‘exécution ne demanderait au maximum que 15 mille USD ?

Bitakwira dans la liste de ministres fossoyeurs du peuple

Si un autre membre du gouvernement, le ministre Bernard Biando Sango chargé de la Solidarité et de l’Action humanitaire vient d’être interpellé, pour le détournement des fonds allouée à la population de Minembwe, Bitakwira serait-ils différent ? Ce qu’il vent de faire, qui n’est qu’une partie de l’iceberg de ses actes au sein du gouvernement ne mérite-t-il pas une interpellation par les services habilités ?

Les membres de l’Assacom, qui affirment constater avec amertume que Justin Bitakwira, à la fois maître d’ouvrage et maître d’œuvre, n’a seulement livré que quelques matériels du chantier de ce projet, notent que le ministre Bitakwira fait appel aux médias et autres moyens en vue de couvrir ses actes menés à Mbansa-Mboma mais, pour eux, un audit est le meilleur moyen pour l’encenser ou le clouer. La mise en œuvre de cet audit ira donc ensemble avec les autres recommandations faites par cette ASBL ont l’arrêt des travaux, le non-décaissement du solde des fonds alloués, etc.  Le Plateau de Mbanza-Boma, note-t-on, est constitué de quatre écoles dont le collège Notre-Dame-de-Mbanza-Boma, le Lycée Kivuvu-Kisiama et deux écoles primaires dont l’une essentiellement réservée aux filles ainsi que les cités environnantes. Offrir donc une eau impropre à cette population serait la condamner à des maladies.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le ministre Bitakwira

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