Agriculture : la Chine appuie le développement de la filière manioc dans la Lékoumou

Mardi 12 Novembre 2019 - 16:45

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Des experts chinois de l’académie tropicale forment à Sibiti, chef-lieu du département, pendant un mois, une centaine de responsables de groupements agricoles sur les techniques de production et de transformation de l’aliment de base.

Depuis quelques années, la localité est confrontée à une rareté de manioc due, en partie, par la propagation de la maladie de la mosaïque. Cette maladie virale végétale a ravagé de nombreuses plantations, avec des répercussions sur le niveau de vie des producteurs et de leurs communautés. 

Pour cela, la session de formation sur les nouvelles techniques, qui a débuté le 12 novembre, devrait  contribuer à booster la filière à travers la création d’une chaîne de valeur productive. Le Congo regorge des variétés de manioc de haute qualité qui ont besoin seulement d’une technologie de traitement, a fait savoir Cheng Yeyuan, le directeur de l’Institut des ressources génétiques des cultures tropicales à l’académie d’agriculture tropicale de Chine.

À travers cette rencontre, les formateurs de l’académie tropicale espèrent partager leurs expériences de terrain aux producteurs de la Lékoumou. « Le manioc peut être directement utilisé comme aliment pour la consommation mais, il peut être largement utilisé dans les boissons, les condiments, le cuir, les médicaments, le papier, les aliments de bétail », a expliqué Cheng Yeyuan.

Une partie de la formation sera axée, en effet, sur les techniques de multiplication rapide du manioc grâce à des segments de tige pour la plantation. Selon un des formateurs, il s’agit de l’utilisation des boutures à deux nœuds avec la sélection de tiges de variétés améliorées, la découpe des tiges en boutures à deux nœuds et l’administration d’un traitement agrochimique préventif.

 Nécessité de vulgariser le programme rural

C’est un travail de longue haleine qui demande des efforts soutenus de tous les acteurs du monde rural, estime le directeur départemental de l’agriculture, Jean-Paul Mbou, ajoutant que seule la vulgarisation du programme auprès de ses concitoyens va contribuer à cet objectif.

« La transformation du manioc permettra de diversifier ses sous-produits comme les biscuits, les galettes, les pains à la base de sa farine, l’amidon, les spaghettis(…) Du fait de la pénibilité du travail, le ministre de tutelle a toujours prôné la mécanisation. Outre les labours, il est envisagé la mise en place progressive des machines agricoles de moyenne portée devant servir à la récolte des tubercules », a indiqué Jean-Paul Mbou.

Faciliter l’accès aux semences améliorées

Du côté des producteurs, de nombreux défis subsistent comme l’accès à  des semences améliorées. C’est aussi le cri de cœur de Raphaël Zanga, un des bénéficiaires de la formation. « Notre véritable problème c’est l’accès aux semences de manioc. L’idéal c’est qu’ils nous aident aussi à sélectionner des bonnes boutures », a lancé cet agriculteur.

À noter que la formation des producteurs s’inscrit dans le cadre de la coopération entre le Congo et la Chine. Elle est financée par le ministère de Commerce de Chine, à travers l’académie de l’agriculture tropicale qui est une structure partenaire du Centre de démonstration des techniques agricoles basé à Brazzaville.

Outre la culture du manioc, les experts chinois vont également former les producteurs de la Lékoumou à l’arboriculture pour la production de la banane, de l’ananas et de la mangue.

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Photo de famille des participants à la formation

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