Santé : l’OMS envisage d’élargir l’accès aux traitements contre le diabète

Jeudi 14 Novembre 2019 - 11:01

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L’agence spécialisée des Nations unies a annoncé, le 14 novembre, qu’elle va pour la première fois examiner s’il est possible d’inclure l’insuline humaine sur sa liste des médicaments requalifiés, afin d’élargir l’accès au traitement contre la maladie.

L’ambition affichée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) lors de la Journée mondiale du diabète, vise à réduire la progression du fléau. En effet, selon ses estimations, le monde compte aujourd’hui plus de quatre cent vingt millions de diabétiques adultes, contre cent huit millions en 1980. Leur nombre pourrait passer à six cent vingt-neuf millions en 2045, avance de son côté la Fédération internationale du diabète (FID).

« Le diabète est en hausse dans le monde entier et il progresse encore plus rapidement dans les pays à faible revenu », a déclaré le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, cité dans un communiqué. Il a ajouté : « Trop de personnes ayant besoin d’insuline se heurtent à des difficultés financières pour y avoir accès (...) et risquent leur vie. L’initiative de préqualification de l’OMS pour l’insuline est une étape vitale pour s’assurer que tous ceux qui ont besoin de ce traitement salvateur puissent y avoir accès ».

Malgré les ravages causés par la maladie, de nombreuses personnes dans les pays en développement n’ont aucune idée sur elle : une maladie chronique qui ne se guérit pas, mais que l’on peut traiter et contrôler. Le diabète est causé par un manque ou un défaut d’utilisation d’une hormone appelée insuline. C’est un trouble d’assimilation des sucres par l’organisme, existant sous deux formes. Le diabète de type 1, d’origine génétique, apparaît souvent dès l’enfance et se caractérise par l’absence totale d’insuline, une hormone normalement produite par le pancréas et qui régule la glycémie. Quant au diabète de type 2, qui représente aujourd’hui la plupart des cas et progresse le plus, il correspond à une hausse prolongée du taux de sucre dans le sang, souvent associée à l’obésité et aux modes de vie (sédentarité, alimentation...).

S’agissant de l’insuline, il faut dire qu’elle est produite par le pancréas. Elle permet au glucose (sucre) d’entrer dans les cellules du corps pour qu’il soit utilisé comme source d’énergie. Chez une personne non diabétique, l’insuline remplit bien son rôle et les cellules disposent de l’énergie dont elles ont besoin pour fonctionner.

Lorsqu’il manque d’insuline ou qu’elle n’accomplit pas sa fonction de façon efficace, comme c’est le cas chez une personne diabétique, le glucose ne peut pas servir de carburant aux cellules. Il s’accumule alors dans le sang et entraîne une augmentation du taux de sucre (hyperglycémie).  Et à la longue, un taux de sucre élevé dans le sang entraîne certaines complications, notamment au niveau des yeux, des reins, des nerfs, du cœur et des vaisseaux sanguins.

Si la majorité des diabétiques vit dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, l’OMS déplore le fait que beaucoup de ceux qui ont besoin d’insuline n’y ont pas accès, souvent en raison de coûts élevés. Seule une personne sur deux souffrant du diabète de type 2 a ainsi accès à l’insuline, selon cette agence onusienne.

Pour la directrice du département de Réglementation des médicaments à l’OMS, Emer Cooke, de nombreux diabétiques n’ont pas accès à l’insuline pour plusieurs raisons. « Une des raisons pour lesquelles elle n’est pas disponible est le prix élevé. Nous sommes dépendants d’un nombre limité d’entreprises qui fabriquent l’insuline », a-t-elle expliqué, lors d’une conférence de presse à Genève, en Suisse. Avant de se lancer dans la période de préqualification des traitements, l’OMS va devoir examiner les produits candidats, une première évaluation qui devrait durer environ deux ans, a poursuivi Emer Cooke.

Signalons que d'après l’OMS, trois fabricants seulement contrôlent la majeure partie du marché mondial de l’insuline, « fixant des prix prohibitifs pour de nombreuses personnes et de nombreux pays ».

 

Nestor N'Gampoula

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