Rencontre savante : le CRER initie un échange sur la congolité

Mardi 21 Janvier 2020 - 14:30

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Le Cercle de réflexion Energie républicaine (CRER) a organisé, le 18 janvier, à Pointe-Noire une conférence–débat sur la congolité.

Après sa sortie officielle en octobre dernier, le CRER ne cesse de multiplier des initiatives visant les échanges et le partage d’idées à travers des conférences-débats sur les problématiques de l’heure. Sous l’impulsion de son coordonnateur général, Richard Pounga, une conférence-débat sur le thème "La congolité" a été animée par Fréderic Pambou, historien et homme de culture.  « Nous, Congolais, ne devons pas continuer à nous diviser, à nous ignorer car notre destin commun est définitivement lié. Il nous revient donc de rechercher partout des points d’équilibre pour y construire des convergences, gage de l’unité  nationale en affirmant notre congolité, gage du mieux vivre ensemble », a dit d’emblée Richard Pounga en ouvrant l’activité.  Et d’ajouter : « Les fils et filles de ce pays doivent prendre l’option de tourner définitivement le dos à l’ethnocentrisme et à tous ce qui y est rattaché. Cette antivaleur est qualifiée  par le CRER sans exagération de drame national. Dans ces conditions, galvanisé par le pragmatisme dont il puise la source dans la source républicaine, le CRER suggère à la communauté nationale de privilégier le mérite et l’égalité des chances sans oublier évidemment l’approche dialogique dans la définition des solutions idoines appliquées aux problèmes qui perturbent l’harmonie de notre société.»

Avant de partager ses notes à l’auditoire sur la congolité, Fréderic Pambou a rappelé que la congolité, comme la sénégalité prônée pour la première fois par Léopold Sédar Senghor en son temps, a bel et bien sa place dans le débat intellectuel. Après l’évocation des faits historiques (pénétration portugaise, création de l’Afrique équatoriale française (AEF) qui ont abouti à la naissance de la République du Congo, le conférencier a dit que le Congo est une création artificielle avec des frontières issues de la colonisation et une conglomération faite d’ethnies, de tribus et de particularismes et de catégories (sociales, représentationnelles). « Il fallait donc se battre pour trouver un moule, un dénominateur commun, des éléments qui seraient susceptibles de nous amener à nous considérer comme appartenant à un même ensemble dit République du Congo », a dit Fréderic Pambou. Cette vision est aussi partagée par Jean-Pierre Eko Lekoba dans son ouvrage La congolité : une quête », a-t-il ajouté et de s’interroger : Comment aller vers un Etat-nation ? Comment avec plus de cinquante cinq  tribus trouver des dénominateurs communs qui peuvent se fondre pour donner ce que l’on peut appeler l’identité nationale. C’est cela au fond la démarche, la quête vers la congolité. Comment tout en se reconnaissant à un certain moment appartenant à une même vision, un même idéal se replier d’abord sur soi-même et intégrer d’autres intentionnalités pour que nous soyons toujours nous-mêmes.  

Selon Frederic Pambou, la  quête de la congolité, c’est créer des transversalités, créer des perméabilités car l’histoire n’est jamais figée, les sociétés aussi. Avec la colonisation, on a créé des villes qui ont des dimensions cosmopolites et cela préfigure peut être un Etat. Dans cette démarche de congolité, l’on doit créer l’altérité. Aujourd’hui, avec la diversité culturelle, qui suppose la présence de plusieurs tribus, de plusieurs ethnies, nous sommes en face d’une richesse  que nous devons tous nous approprier pour fonder ce que l’on peut appeler l’homo congolicus ou l’homme congolais.

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

La tribune officielle lors de la conférence-débat sur la congolité

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