Lutte contre les cancers : les premières dames élargissent leur champ d’action

Mardi 23 Juillet 2013 - 13:00

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Les épouses des chefs d’État africains ont décidé d’ajouter à leur domaine de préoccupation le cancer de la prostate, outre le cancer du col de l’utérus et du sein. Ce sujet fait partie des objectifs de la septième conférence sur le cancer en Afrique, qui s’est ouverte le 22 juillet à Maputo, au Mozambique

Le Congo est représenté à ces assises par l’épouse du chef de l’État, Antoinette Sassou N’Guesso, sur invitation de sa consœur Maria Da Luz Dai Guebuza, épouse du président de la République du Mozambique.

Organisée sur le thème « Ensemble nous pouvons sauver des vies », cette réunion a pour mission d’encourager les plaidoyers afin d’augmenter la sensibilisation contre les cancers du col de l’utérus et du sein en Afrique ; de mobiliser les ressources nécessaires au niveau national et international et de réduire la stigmatisation des personnes vivant avec ce type de cancer.

« Le cancer de la prostate est une tumeur affectant des personnes de plus de soixante ans, et on diagnostique de plus en plus de cas en Afrique en particulier et dans les pays en développement en général. Au Congo, dans le registre des cancers de Brazzaville, le cancer de la prostate (30%) a supplanté celui du foie (28%)», a expliqué le professeur Charles Gombe Mbalawa, cancérologue, chef de service de cancérologie au centre hospitalier universitaire (CHU) de Brazzaville, quelques heures avant le début des travaux.

La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence du président mozambicain, Armando Emilio Guebuza. Dans son message, le chef de l’État a souligné l’importance du dépistage et a encouragé les campagnes de sensibilisation menées dans plusieurs pays, ainsi que la prévention par la mise en évidence des états précancéreux du col de l’utérus.

Le secrétaire exécutif de la Communauté de développement d'Afrique australe, Tomas Salomao, a également encouragé dans son discours le dépistage. Il a pris l’engagement d’accompagner les premières dames dans la lutte contre les cancers du col de l’utérus, du sein de la prostate et autres. Tous les intervenants ont plaidé en faveur du dépistage et de l’introduction du vaccin HPV.

« Le cancer peut être soigné lorsqu’il est diagnostiqué tôt. Nous voulons sauver les hommes qui souffrent du cancer de la prostate. Nous devons continuer à donner de l’espoir à ceux qui vivent avec un cancer », a déclaré la présidente en exercice de la conférence, Christine Kaseba Sata.

Les travaux seront consacrés à vérifier la mise en application des recommandations de la sixième conférence sur la prévention des cancers du sein et du col de l’utérus, qui s’est tenue l’an dernier à Lusaka (Zambie). À cette occasion, il avait été demandé à chaque pays d’organiser : des campagnes de sensibilisation ; la prévention par la mise en évidence des états précancéreux du col de l’utérus ; le dépistage du cancer du sein et l’amélioration les traitements actuels.

Pour féliciter le pays organisateur, les premières dames ont élevé le couple présidentiel Mozambicain au titre d’ambassadeur de bonne volonté pour la santé en Afrique. Le président Armando Emilio Guebuza et son épouse ont promis de tout mettre en œuvre pour honorer ce titre.

Les cancers au Congo

Les cancers représentent une part de plus en plus importante dans la pathologie générale. Selon le professeur Charles Gombe Mbalawa, les cancers représentent 15% des affections ayant occasionné une hospitalisation durant l’année 2010 au CHU de Brazzaville.
Dans les rapports annuels du Registre des cancers de Brazzaville, dont le financement principal vient actuellement de la Fondation Congo Assistance, on a noté un chiffre moyen annuel de 502 nouveaux cas. En quatorze années (1998-2011), 7 074 nouveaux cas ont été enregistrés, dont 3 900 chez les femmes (55,1%), 2 852 chez les hommes (40,3%) et 322 chez des enfants âgés de 0 à 14 ans. La prédominance féminine est démontrée. Les deux premiers cancers féminins sont ceux du sein et du col de l’utérus.
Actuellement, le Congo a lancé une campagne permanente au CHU de Brazzaville pour la mise en évidence des états précancéreux du col de l’utérus et leur traitement. Les différentes ONG de lutte contre le cancer organisent souvent des journées de sensibilisation pour permettre à la population de participer aux examens de laboratoire afin qu’elle soit traitée.
Le cancer du col de l’utérus est lié à une infection par le virus du papillome humain (VPH) sexuellement transmissible. Cette infection est très courante et touche environ 70% de femmes entre 15 et 65 ans. La vaccination La vaccination contribue à diminuer le risque de ce genre de cancer, mais aucun vaccin n’étant efficace à 100%, les tests de dépistage de routine (frottis) restent indispensables.

Guy-Gervais Kitina

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : La tribune de la septième conférence des premières dames ; Photo 2 : Les premières dames © DR