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La décennie de tous les progrès ?

Dimanche 19 Avril 2020 - 8:54

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Dans le même temps où les peuples de la Terre se demandent avec angoisse s’ils parviendront à sortir intacts de la terrible pandémie que provoque l’extension planétaire du Covid-19 une question se pose chaque jour de façon plus claire. La voici résumée en une phrase et quelques mots : la troisième décennie du nouveau millénaire, décennie dont nous vivons la première année, ne sera-t-elle pas plutôt  la décennie de tous les progrès ?

Expliquons-nous.

Depuis près de deux siècles, c’est-à-dire depuis le début de l’ère industrielle l’idée prévaut à peu près partout dans les pays riches de l’hémisphère nord que le progrès ne peut naître que des avancées technologiques, du développement économique et du commerce,  de l’extension des échanges entre les nations,  de la création de la richesse individuelle et collective, bref des retombées d’une  mondialisation qui a mis longtemps à s’imposer mais qui est devenue une réalité incontournable. Et, de fait, le bilan qui ressort de ces deux siècles est marqué de façon indiscutable par les avancées de toutes sortes que le bond en avant industriel a permis sur toute l’étendue du globe.

Récemment, cependant, est apparu le fait que ce même bond en avant générait, en même temps que de la richesse et du confort, des risques majeurs pour l’espèce humaine dans son ensemble en raison des dommages croissants qu’il provoque dans l’environnement naturel.  Tiré d’abord par les scientifiques puis par les écologistes, le signal d’alarme n’a été entendu ni par les peuples ni par leurs dirigeants tout au long du vingtième siècle, ce qui a accéléré le dérèglement climatique, la dégradation lente mais certaine de l’environnement, la déforestation, la hausse des températures, la fonte des calottes polaires et la montée des océans qui en résulte.

Or voici que la pandémie provoquée par le Covid-19 fait apparaître en pleine lumière le lien qui existe entre le progrès technique, la mondialisation, la surindustrialisation, les atteintes portées à la nature et la propagation des virus. Diffusées instantanément sur toute l’étendue de la planète, les informations concernant la catastrophe médicale ouvrent les yeux des peuples du monde entier sur les conséquences négatives de l’abolition du temps et de l’espace.  Elles font d’autant plus de bruit que ce sont les plus puissantes nations de la Terre, les Etats-Unis et la Chine tout particulièrement, qui paient la pandémie au prix fort. Ce qui aura comme conséquence, à brève échéance de modifier radicalement la vision négative que celles-ci avaient de la protection de l’environnement humain. Et certainement de contraindre leurs dirigeants à changer leur vision égoïste, négative, de la nature et de l’avenir en les obligeant notamment à mieux accompagner les pays émergents dans leur longue et difficile marche vers le développement durable.

Il se pourrait bien, dans un tel contexte, que la troisième décennie de ce nouveau millénaire voit se produire une série de tournants à angle droit sur la route du progrès qui eux-mêmes rendront l’être humain plus et mieux engagé dans la protection de la nature qu’il ne l’était jusqu’à présent, plus et mieux engagé également dans la recherche du bien-être pour tous les peuples de la Terre.

Contrairement aux apparences donc le rêve pourrait devenir réalité bien plus vite qu’on ne le croit.

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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