Etudes : malgré la hausse des droits d'inscription, les étudiants africains attirés par les universités françaises

Mercredi 15 Juillet 2020 - 15:45

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Un étudiant étranger non-européen en licence va débourser 2770 euros contre 170 euros avant et 3 770 euros contre 243 euros en 2020. Cette hausse pourrait avoir des conséquences sur les étudiants africains.

La décision est venue du Conseil d'Etat, d'hausser les droits d'inscription pour les étudiants étrangers. Selon une étude d'universitaires, cette décision ne devrait pas baisser le nombre des étudiants africains en France. Les étudiants hors Union européenne vont voir leurs droits d'inscription à l'université passer à 2 770 euros en licence et 3 770 euros en master, contre respectivement 170 et 243 euros pour les jeunes Européens, une somme plutôt modique. Les doctorants en seraient exonérés. Une décision qui, selon certains experts, devrait peu peser sur la venue des étudiants africains en France. 

Pour le Conseil d'Etat, "le caractère modique des frais d'inscription exigés des usagers suivant des formations dans l'enseignement supérieur public en vue de l'obtention de diplômes nationaux doit être apprécié au regard du coût de ces formations". Or, le "coût annuel moyen" d'une formation en licence, master, doctorat ou d'un titre d'ingénieur diplômé est évalué à 10 210 euros, rappelle-t-il. Soit environ trois fois le montant des droits d'inscription prévus.

Bourses et exonérations distribuées au cas par cas

Cette décision inquiète les étudiants africains, malgré le fait que des aides et "des exonérations totales" soient prévues pour les plus défavorisés. Des bourses annuelles seront attribuées et "les étudiants en mobilité internationale peuvent être éligibles à certaines d'entre elles", indique le Conseil d'Etat. Ils pourront aussi bénéficier d'une "exonération totale ou partielle des droits d'inscription mis à leur charge".

En 2019, 46% des 350 000 étudiants étrangers en France étaient originaires d'Afrique. Le Maroc est le premier pays  (12%), suivi par l'Algérie (9%), la Chine (9%), l'Italie (4%), la Tunisie (4%) et le Sénégal (3%). La France est le premier pays non-anglophone qui accueille des étudiants non-européens. Mais ils ne représentent que 5% des 5 100 000 étudiants internationaux en mobilité dans le monde. A l'horizon 2030, le nombre de ces derniers pourrait dépasser 10 millions de personnes.

La stratégie d'influence de la France

L'attractivité de la France ne tient pas à sa gratuité. L’accueil des étudiants étrangers et notamment africains fait partie de la stratégie d’influence de la France (le soft power français). Selon une étude de l'universitaire Fabien Chareix, la hausse des frais d’inscription ne devrait pas impliquer une baisse "de la mobilité des étudiants africains vers la France". Car ce n'est pas la gratuité des études qui guide leur choix, mais l’excellence académique et la valeur des diplômes, souligne Fabien Chareix. 

Les étudiants africains sont de plus en plus nombreux à choisir l'international et pas uniquement vers des pays qui leur offrent des bourses ou avec lesquels ils ont une proximité linguistique. Cet enseignant est convaincu que ce n’est pas la gratuité de l'université qui incitera les étudiants africains à ne plus viser à poursuivre leurs études vers les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Arabie saoudite ou la Chine, mais la qualité de l'accueil, le suivi, l'orientation, la couverture sociale et l'excellence académique que la France pourra leur offrir.

 

Noël Ndong

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