Covid-19/ Sahel : 20 millions de dollars d'aide

Samedi 1 Août 2020 - 13:21

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La tripartite, la Banque africaine de développement (BAD), le Haut commissairat pour les réfugiés (HCR) ), et le G5 Sahel s'engagent à soutenir les efforts de réduction des effets du coronavirus sur les réfugiés au Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad.

Ces trois organisations ont signé à Genève, Abidjan et Nouakchott, un accord tripartite prévoyant une aide de 20 millions de dollars pour la lutte contre la Covid-19 dans les cinq pays de la région du Sahel. Financé par le Fonds africain de développement (FAD), ce projet permettra aux pays du G5 (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) de renforcer leurs plans d’action nationaux pour prévenir la propagation de la Covid-19 et de limiter son impact social et économique dans cette région, menacée par la pandémie. Ce qui a provoqué une crise qui se superpose à de nombreuses autres. Les mesures envisagées seront mises en œuvre en priorité dans les zones les plus touchées par les conflits et la violence, caractérisées par une forte concentration de personnes déracinées et une présence limitée des institutions gouvernementales.

Le Sahel a enregistré  3,1 millions de réfugiés, de personnes déplacées, de rapatriés et de personnes menacées d’apatridie. La région compte 11.000 cas de Covid-19 et 468 décès. Les mesures d’urgence visant à faire barrière à la propagation de la covid-19 sont progressivement levées en raison du succès de son endiguement. Toutefois il faut renforcer la réponse sanitaire pour les communautés les plus vulnérables. "Pour les personnes qui ont fui la guerre et la violence au Sahel, et pour les pays d’accueil de ces réfugiés, la pandémie de Covid-19 a un impact dévastateur", a indiqué Kelly Clements, Haute-Commissaire adjointe du HCR, signataire de l’accord.  Pour elle, "cette contribution complète non seulement les efforts mondiaux visant à assurer un soutien financier et politique à la réponse humanitaire dans la région, mais elle témoigne également d’une forte solidarité avec les communautés qui accueillent les personnes contraintes de fuir".

Renforcement de l’aide alimentaire et sanitaire

Le projet de la BAD, du HCR et du G5 Sahel visera aussi à renforcer les dispositifs en place lié à l’alimentation et à la nutrition, dans une région où 5,5 millions de personnes sont menacées par l’insécurité alimentaire, selon les estimations des Nations unies.  Pour le vice-président de la BAD chargé du dévelopement et de l'intégration, Khaled Sherif, "cette opération renforcera les capacités des pays du G5 Sahel et leur permettra de soutenir le développement et les actions humanitaires dans la région et de compléter les mesures prises dans le cadre de l’Initiative de l’Alliance Sahel, ainsi que de soutenir les plus vulnérables".
Il assure que " par ce projet, la Banque contribuera à atténuer les effets socio-économiques négatifs de la crise de Covid-19 dans les pays du G5 Sahel, où les communautés sont déjà très vulnérables et confrontées aux conflits et à l’insécurité".

Concernant le volet santé, le projet soutiendra les campagnes de sensibilisation à la Covid-19, renforcera les infrastructures sanitaires, la surveillance épidémiologique, la gestion des cas, et il  permettra l’acquisition de matériel médical et d’équipements essentiels pour la prévention, le contrôle et le traitement des patients atteints de la Covid-19. Pour le président du G5 Sahel, Mohamed ould Cheikh Ghazouani, "le Sahel requiert, plus que jamais, une attention accrue et coordonnée des États de la région et de la communauté internationale pour enrayer la spirale de la violence et créer ainsi un environnement propice à un développement socio-économique inclusif et durable". Un exemple concret de mise en œuvre du Pacte mondial sur les réfugiés.

Le projet s’inscrit dans le cadre du mécanisme de réponse à la Covid-19 mis en place par la BAD, d’un montant de 10 milliards de dollars. La participation du HCR à ce projet sera conforme aux principes humanitaires de neutralité, d’impartialité et d’indépendance, a assuré l’agence onusienne. Ce type de partenariat est encouragé par le Pacte mondial sur les réfugiés, cadre de référence pour un partage des responsabilités plus prévisible et plus équitable. Ce projet est un exemple mis en œuvre  pour servir de modèle à d’autres entités financières ou de développement pour s’engager à répondre aux  besoins créés par les déplacements forcés durant la pandémie, souligne le HCR.

 

Noël Ndong

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