Opinion

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A cœur ouvert

Mercredi 21 Octobre 2020 - 19:05

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C’est avec une volonté assumée de ne pas se détourner de leur passé commun que des personnalités africaines et françaises du monde politique et intellectuel se réuniront à Brazzaville, à partir de la semaine prochaine, dans le cadre des manifestations liées aux 80 ans de la venue en terre congolaise du chef des forces françaises libres, le général de Gaulle. Elles viendront écouter et dire à la tribune du colloque international dédié à l’événement, ce qui reste de la vision de Charles de Gaulle huit décennies après, et ce que cela signifierait de continuer à perpétuer son héritage.

L’un des faits marquants de cette entreprise est qu’à un moment particulier de l’histoire de l’humanité, un empire en puissance a dû sa survie à l’audace des populations des colonies qu’il régentait en tant que tutelle coloniale. Il parait important de le souligner à l’heure où ces retrouvailles dans la Cité qui fut pendant la crise la capitale de la France libre suscitent des interrogations chez ceux qui y voient une manière de ressasser un passé dont la référence symbolique reste la colonisation. Pourtant il y a de quoi considérer les choses par le côté où elles offrent un brin de lumière.  

En s’engageant de toutes ses forces aux côtés de la France pendant la Seconde Guerre mondiale, l’Afrique ne s’était pas seulement portée au secours d’une tutrice prise à la gorge par ses ennemis. Elle prenait dès cet instant fait et cause pour les valeurs qui se sont avérées être communes à tous les humains. Les valeurs de liberté, sans lesquelles il n’est pas possible de parler de progrès et d’égalité. Les échanges qui se dérouleront à Brazzaville en mémoire du sacrifice des Africains durant le conflit mondial de 1939-1945 éclaireront peut-être d’un jour nouveau la relation entre le continent noir et la France.

Il ne faut pas s’attendre à voir retomber la polémique qui entoure le souvenir de la colonisation ou celui de la guerre. L’essentiel est que les prises de parole qui s’enchaîneront donnent à chacun l’opportunité de dire ce qui lui tient à cœur sans se parer du monopole de la vérité. Cette histoire en partage entre l’Afrique, le Congo et la France, mérite d’être expliquée davantage aux générations présentes et futures afin que chacune d’elles parvienne à fixer le cap des nouvelles exigences d’une coopération mutuellement avantageuse. Le faire à cœur ouvert sera le plus instructif.

Les Dépêches de Brazzaville

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