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Le Fescuda, une originalité pour défendre et valoriser l’identité

Lundi 19 Mai 2014 - 0:47

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Au Burkina Faso, pays des hommes intègres, on respecte la tradition et on la pérennise de belle manière. Le Festival de la culture dagara (Fescuda) en est un exemple flagrant. Bien que cet acronyme ne le laisse pas supposer, le Fescuda met donc en scène tout ce qui s’attache à la culture dagara.

Ce que l’on sait officiellement de l’ethnie dagara, c’est que le dagaree, ou dagara, est une langue gour du sous-groupe oti-volta, dont l’orthographe fut utilisée très tôt par le colon pour noter les noms de personnes ou les toponymes. Elle est parlée au Nord par au moins 400 000 personnes au Burkina Faso, et au Sud par plus de 700 000 personnes au Ghana.

Cette culture jouit même d’une orthographe fondée sur la française, dont l’édition, amorcée par les missionnaires dans les décennies 1950 et 1960, a généré des livres de chants, de catéchisme et de prières. Une sous-commission, créée par le ministère de l’Éducation de Haute-Volta en 1975 et le Dagaare Language Committee (Commission de la langue dagaare) au Ghana, a publié un guide de l’orthographe Dagaare) en 1976. C’est dire l’importance qui lui est accordée.

Le Fescuda, dont la troisième édition vient de se tenir les 17 et 18 mai à la Maison du peuple d’Ouagadougou, s’est déployé sur le thème « la culture dagara dans le contexte de la modernité : le mariage ». Ce thème, particulièrement décortiqué par le professeur Magloire Some, conférencier choisi par les organisateurs pour mieux appréhender la culture dagara, a contribué à maintenir le cap pour la promotion de la culture du Sud-Ouest en général et du pays dagara en particulier à travers diverses activités.

Les promoteurs ont créé ainsi des espaces de rencontres et de débats permettant de manière joviale à la jeunesse d’avoir une parfaite connaissance de la culture dagara, mais aussi de mieux connaître et comprendre son rôle dans la société. En plus d’activités régulières pendant la manifestation, l’accent est mis sur l’exposition d’objets d’art dagara, des séances de contes et devinettes, la dégustation de mets, l’appropriation de tenues traditionnelles aux coloris chatoyants, la prestation de troupes dagara et venant d’autres régions.

Le Fescuda a été initié en janvier 2010 par Serge B. Dabiré pour préserver et promouvoir la culture dagara à travers la sensibilisation et la conscientisation de la jeunesse dagara. Selon les promoteurs, être dagara signifie aimer sa culture, celle de ses ancêtres. Il est ainsi vital de vouloir la préserver, c’est cette conviction que le Fescuda se donne le devoir d’inculquer à chaque jeune Dagara.

Il sied quand même de préciser, qu’outre la présence des autochtones dagara, le festival s’ouvre à d’autres cultures afin d’impulser cette propagation salutaire à travers le pays et, partant, à tout le continent africain. Un tel élan salutaire prônant la richesse et la force de la diversité culturelle ne vaut-il pas qu’on s’y attache, qu’on l’encourage et qu’on recommande qu’il soit imité ?

Ferréol-Constant-Patrick Gassackys

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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