Société : les mutuelles interviennent peu dans les secteurs de la production et de la santé

Samedi 4 Octobre 2014 - 6:00

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Au Congo, de nombreuses mutuelles s’investissent dans les événements festifs (anniversaires, mariages, naissances, retraits de deuil) ou les événements malheureux, tels les décès ou les maladies. Cependant peu d’entre elles s’illustrent dans la prise en charge financière des dépenses de santé de leurs membres

C’est pour les aider à compléter leur champ d’action que des responsables de la direction générale de la Solidarité du ministère des Affaires sociales ont effectué récemment des voyages d’études en RD-Congo et en République du Bénin pour s’imprégner des expériences en la matière de ces pays.

« Le sens de la mutuelle n’est pas mauvais en soi. Malheureusement, les membres de ces mutuelles se limitent à organiser des fêtes et à acheter des pagnes pour des sorties à l’occasion d’une fête de la mutuelle. Cela n’est pas bon », indique Jules, un citoyen congolais. Pourtant, ailleurs, les mutuelles fonctionnent dans les secteurs de la santé, valorisant leurs actions dans la prise en charge médicale de leurs membres.

En RD-Congo, notamment à Kinshasa, les membres de certaines mutuelles cotisent un montant de 50 dollars, soit 25 000 FCFA par mois pour assurer la prise en charge de trois membres de leur famille. Et dans certaines villes béninoises, le constat démontre que certaines mutuelles ont trois caisses qui interviennent dans des volets différents : une caisse verte pour assurer le développement de leurs activités commerciales, une seconde caisse pour couvrir l’assurance maladie et une dernière destinée aux cas sociaux.

Quant à Brazzaville, la plupart des adhérents cotisent chaque mois de 500 à 10 000 FCFA pour des cas de maladie ou de décès et des montants de 50 000 à 100 000 FCFA pour organiser des fêtes. Des sommes considérées comme de l’argent gaspillé dans l’achat de pagnes super wax et le paiement de réjouissances. « On peut trouver chez ces femmes trois types de pagne : un dédié à la sortie officielle de la mutuelle, un pour l’anniversaire, et un autre pour les enterrements », souligne Gilles.

Du nord au sud du pays, les mutuelles sont légion et regroupent souvent des ressortissants d’un département, d’un village, d’un secteur d’activité ou d’un quartier. À Brazzaville, il existe 380 mutuelles, dont la plus vieille a été créée en 1976 selon une enquête effectuée par la direction de la Solidarité. Parmi elles existent des mutuelles spécifiques aux femmes et aux hommes. Le nombre des membres varie de 1 à 50 personnes.

À travers ces voyages d’études, la direction de la Solidarité souhaite aider les mutuelles congolaises à étendre leurs actions dans la protection sociale et le développement d’activités commerciales. « Il serait bien que les mutuelles développent des activités commerciales afin de pouvoir aider les membres démunis à acquérir plus d’autonomie », souligne Robert. Actuellement, la direction de la Solidarité réfléchit dans quelle mesure organiser des rencontres avec les leaders de ces mutuelles pour un partage d’expériences.

Flaure-Élysée Tchikaya