Croissance : le Plan de crise de la RDC en cas de débâcle financière chinoise

Lundi 11 Janvier 2016 - 18:17

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Des analystes internationaux n’excluent plus une nouvelle crise financière comparable à celle qui a secoué l’économie mondiale en 2008 entrainant la suppression des milliers et des milliers d'emplois dans les mines en RDC. Selon Blomberg, il y a eu plus de 600 000 lpostes supprimés à travers le monde dans le secteur bancaire depuis 2008. Si les conditions sont réunies pour une nouvelle tragédie, il n’est pas sûr que la RDC subisse cette fois de graves dommages au regard du processus de diversification économique en cours depuis plus d’une année. Pour la Banque centrale du Congo (BCC), il faut dès à présent stimuler le secteur tertiaire qui occupe désormais la première position dans la contribution au PIB du pays.

La crise financière de 2008 qui s’est muée par la suite en crise économique a frappé durement les économies dépendant essentiellement de l’exportation des matières premières en raison de la baisse des cours mondiaux. Pour la RDC, la facture a été bien salée avec la suppression des milliers et des milliers d’emplois dans le secteur minier. En effet, le taux de croissance en hausse depuis 2002, fruit des réformes passées, a baissé pour se situer à son niveau le plus bas en 2009, à peine 2,9% contre 6,2% en 2008. Comme l’a expliqué le gouvernement, il y a eu des efforts de coordination des politiques macroéconomiques pour amortir rapidement l’effet négatif du choc et faire baisser progressivement le taux d’inflation de plus de 50% en 2009 à 10% en 2010. Le taux d’investissement moyen situé avant le choc (2004 à 2008) à 14% a pris de l’envergure entre 2010 et 2014 pour se situer à près de 20%. Depuis, l’on a observé une nette amélioration des fondamentaux de l’économie et une reprise de la croissance.

La nouvelle crise financière en vue vient éveiller une crainte bien légitime. L’économie congolaise résistera-t-elle à une nouvelle crise venant cette fois d’un partenaire de taille : la Chine ? (Ndlr : la première crise était provoquée par les subprimes américains. La crise a été minimisée en raison de la faible interconnexion entre les banques américaines et congolaises mais elle s’est muée en crise économique avec la baisse de la demande internationale en matières premières). Réagissant sur cette question, la BCC a fait une mise au point. Selon elle, l’économie congolaise a bien changé depuis 2008. « La RDC ne dépend plus de l’exportation des produits de base. L’économie congolaise s’est transformée depuis plus d’une année, voire deux ans. La contribution du secteur minier aux finances publiques n’atteint pas 16%, peut-être 15%. Pour le secteur pétrolier, sa contribution ne dépasse pas 4%. Ensemble, les secteurs extractifs ne contribuent pas au-delà de 18% aux finances publiques ».

Le ralentissement de l’économie mondiale a eu pour effet de ne pas permettre à la RDC d’atteindre ses objectifs en matière de mobilisation des recettes fiscales, particulièrement dans le secteur minier. Sur ce point, des voix s'élèvent parmi les experts pour demander l'accélération du procesus de révision du cadre juridique pour améliorer la collecte des recettes minières. Mais le grand défi est d’arriver aujourd'hui à réduire la dépendance de l’économie congolaise au secteur extractif. Et c’est possible aujourd’hui plus qu’hier. En effet, la contribution du secteur primaire (agriculture, secteur forestier...) est de loin inférieure au secteur tertiaire qui devient très dynamique à travers le commerce, le transport et les télécommunications.

Laurent Essolomwa

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