Recherche scientifique : le Cergec manque de moyens pour sa politique

Mardi 21 Février 2017 - 16:07

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Manque de personnel qualifié, de financements adéquats et d’équipements modernes, vétusté du matériel, telles sont, entre autres, les difficultés auxquelles est confronté le Centre de recherche géographique et de production cartographique (Cergec) qui fête ses 31 ans d’existence, ce 22 février

Créé le 22 février 1986, le Cergec, basé dans le 2e arrondissement de Brazzaville, Bacongo, est en train de tomber en ruine. Cette structure rattachée au ministère de la Recherche scientifique et de l’innovation technologique est devenue l’ombre d’elle-même. A la veille du 31e anniversaire, dédié aux anciens ayant fait valoir leurs droits à la retraite, le directeur du Cergec, Evariste Nombo, a ouvert les portes de cet établissement à la presse. « Il y a des difficultés. Nous lançons un SOS aux autorités pour qu’elles regardent ce qui se passe ici parce que toutes les administrations sont concernées. Nous avons toujours produit des cartes et nous allons continuer à les produire, même si nous avons changé la façon de travailler puisqu’aujourd’hui nous avons d’autres instruments avec toutes ces nouvelles technologies. Mais, je crois que nous allons pouvoir nous adapter », a lancé le directeur de Cergec.  dernière.

Remplir ses missions

Sur place, l’établissement situé sur l’avenue de l’OUA, à proximité du marché Total, n’existe plus que de nom. Pour s'en rendre compte, il suffit de visiter les services techniques abritant les laboratoires de géodésique et de nivellement ; de télédétection et de photogrammétrie ; de rédaction cartographique et de géographie physique, humaine et économique. Selon ses missions statutaires, le Cergec doit être un centre d’excellence métier et de production dans le domaine de l’information géographique. Il doit aussi être un centre de référence de l’information géographique au Congo et de compétence de l’information géographique pour la défense, la sécurité, l’aménagement du territoire et pour le développement du Congo. Pour ce faire, il a pour mission de garantir la prise en compte du besoin et des priorités des utilisateurs et dynamiser le développement et la mise en œuvre de ses compétences.

« Nous avons besoin d'ingénieurs spécialistes pour traiter ces problèmes, pour l’instant nous n’avons pas grand monde, même les diplômés, on en trouve rarement parce qu’il n’y a pas au Congo une école de topographie. On doit être ingénieur topographe, géomètre, cartographe, photogrammètre parce qu’il faudra traiter des images. Compte tenu de ces nouvelles technologies, on a besoin de spécialistes qui correspondent au travail que nous devrons faire », a expliqué Evariste Nombo, précisant qu’il faudrait des gens capables de produire ces documents avec les nouvelles technologies.

Témoignage

 Ancien agent ayant assisté à la mutation de l’Institut géographique du Congo (IGC) au Cergec, l’ingénieur topographe Jackson Boueya, a pour vœu de voir cette structure être rattachée à un ministère d’équipement et non à la recherche qui nécessite la connaissance des fondamentaux. Formé dans des écoles spécialisées en Europe, cet ancien agent, qui a servi pendant 35 ans, pensent qu’au niveau national il n’y a que des formations théoriques car on n'y forme que des généralistes. « De la même manière qu’on peut former un médecin ou un pharmacien dans une faculté, c’est de la même aussi qu’on forme un topographe, un cartographe. Il y a des fondamentaux, nous avons des images satellitaires mais vous ne pouvez les interpréter sans la connaissance des fondamentaux. Il faut beaucoup de volonté politique, sinon le reste va être un slogan », a-t-il témoigné.  

Des perspectives

Pour sortir le Cergec de cette ornière, la nouvelle équipe dirigeante s’est fixée un certain nombre de priorités et de perspectives. La première consiste en la restructuration ; au recalibrage et au rééquipement de l’établissement. Il y a aussi la formation des jeunes Congolais pouvant travailler et continuer de faire le travail qui a été fait par des jeunes Français. C’est ainsi qu’il est projeté la création d’un centre de formation des topographes, géomètres et des photogrammètres. Le but étant de produire des cartes mais aussi des utilisateurs de carte.

Historique Cergec

1945-1975 : annexe de l’Institut géographique de Paris (service géographique de l’Afrique équatoriale française (AEF) et du Cameroun). But : réaliser la cartographie des colonies. 1976-1985 : Institut géographique du Congo (IGC).

1986-2017 : Dans l’optique d’associer à la production cartographique la recherche géographique, l’IGC sera muté par loi n°002/86 du 22/02/ 1986 en Cergec.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Evariste expliquant le circuit de fonctionnement du CERGEC ; photo de famille avec les agents du CERGEC ; crédit photo Adiac

Notification: 

Non