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L'Upads en option électorale

Samedi 18 Mars 2017 - 14:10

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Mourir et renaitre : tel peut être le sort actuel de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads), première formation politique de l’opposition congolaise représentée au Parlement. Du 5 au 7 mars, ce parti a pris part, avec d’autres forces politiques, à la concertation politique organisée à Ouesso, le chef-lieu du département de la Sangha (Nord-Congo). Pour en tirer la conclusion que des « avancées » avaient bel et bien été enregistrées à ces retrouvailles au bénéfice de la gouvernance électorale.

Plus concrètement, et c’est ce qui fonde la conviction des dirigeants de l’Upads, trois exigences fondamentales qu’ils portaient depuis les précédentes concertations politiques ont été prises en compte cette fois : recomposition de la Commission nationale électorale indépendante ; réalisation d’un recoupage électoral transitoire ; plafonnement des dépenses de campagne. Jamais trois sans quatre, mais à l’impossible nul n’est tenu, les contraintes techniques, et certainement budgétaires, ont favorisé le consensus des parties en présence sur le report, en 2018, de l’accès à la biométrie, l’une des mesures revendiquées pour améliorer davantage le processus électoral au Congo.

En exprimant ainsi, avec une forte détermination son engagement à participer aux élections de cette année (législatives, locales, sénatoriales), l’Upads a-t-elle pris une bonne option ? La question mérite en effet d’être posée au regard du parcours de ce parti les douze derniers mois. Jusqu’à la présidentielle du 20 mars 2016, à laquelle elle avait présenté son candidat, le parti que dirige Pascal Tsaty Mabiala comptait parmi ce que l’on pouvait appeler les forces radicales de l’opposition. Il avait rejeté la concertation politique de Sibiti organisée à la fin de l’année 2015, associait naturellement sa voix au rejet de tout compromis avec le gouvernement en place.

A quel moment l’Upads a-t-elle réalisé qu’elle faisait fausse route ? Certainement au moment où les batailles qu’elle avait engagées dans le cadre du FROCAD (Front pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique) n’avaient plus la chance d’aboutir. La nouvelle Constitution ayant été votée par référendum, l’élection présidentielle remportée par le président sortant, le réalisme politique commandait que l’on tira les leçons de l’expérience vécue. Il n’y a pas de honte à se remettre en question, à revenir en arrière si le pas que l’on venait de franchir ne mènerait nulle part.

En tout état de cause, le résultat en deçà de la moyenne de son candidat à la présidentielle (4, 67%), a pu sonner comme une alerte pour une Upads qui fut de tous les succès lorsqu’elle accéda aux affaires en 1992. Les temps ont bien évidemment changé, mais la seule façon pour les partis de se mieux faire entendre de leurs militants ne sera jamais de pratiquer la politique de la chaise vide. Après le temps passé à se quereller, après le temps de la concertation, il faut qu’arrive celui de l’épreuve de terrain. Justement les élections à venir devront permettre de mesurer le poids de chacun des acteurs qui écument la scène politique nationale, et aussi celui des partis au nom desquels ils parlent souvent très fort.

Gankama N'Siah

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