Italie-Immigration : un Ghanéen à la barre

Lundi 20 Mars 2017 - 18:07

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La police a mis la main sur un jeune ghanéen, passeur de clandestins et tortureur de service dans un camp de transit libyen.

C’est à Lampedusa, port de Sicile, au sud de l’Italie, que la police a mis la main samedi dernier sur un Ghanéen d’une vingtaine d’années. Dans la foule de personnes ayant débarqué, ces jours-ci, dans le but de gagner l’Europe ensuite, beaucoup de migrants portant des traces visibles de sévices l’ont désigné comme leur bourreau. Il était le chef tout-puissant au camp de migrants clandestins de Libye où les avaient regroupés des passeurs.

C’est lui qui faisait la loi au nom de ses chefs, hommes sans pitié qui n’hésitaient pas même à infliger la mort face à toute incartade. Le comble dans ces affaires sordides est que très souvent les bourreaux, même libyens, finissent eux aussi par succomber à la tentation de prendre le bateau pour la traversée de la Méditerranée. Et si, comme beaucoup d’entre les migrants, ils ne finissent pas au fond de l’eau, c’est la justice qui les attend au débarquement. La justice de l’Italie ou celle des migrants !

C’est ce qui est arrivé pour le jeune Ghanéen qui, aussitôt débarqué à Lampedusa, a été saisi par ses anciens camarades qui l’ont battu. Il n’a été épargné d’une mort certaine que… par l’intervention de la police italienne ! Qui, elle-même, a saisi la justice qui devra le juger pour actes de traite d’êtres humains, séquestration, violences sexuelles, homicide aggravé etc… Une liste aussi longue que les barreaux de sa cellule.

« Chaque fois que je devais téléphoner à la maison, il me ligotait et me faisait allonger par terre avec les pieds en l'air. Ainsi immobilisé, il me frappait de manière répétée et violente avec un tube en caoutchouc sur toutes les parties du corps et en particulier sur la plante des pieds, jusqu'à ce que je sois quasiment dans l'impossibilité de marcher », a raconté une de ses victimes.

« Il collait souvent des électrodes à ma langue pour me faire subir des décharges électriques », selon un autre témoignage rapporté par la police, tandis qu'une autre victime a évoqué des brûlures subies avec de l'eau bouillante. Des faits qui se répètent : en janvier, un Somalien de 22 ans, également reconnu par des victimes à Milan, avait été poursuivi pour meurtres, tortures et extorsions dans un camp en Libye. Et puis jugé et condamné. Il croupit en prison.

Lucien Mpama

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