Développement : Les zones économiques spéciales en passe de construction en 2014

Lundi 6 Janvier 2014 - 15:45

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Quatre Zones économiques spéciales (ZES) sont en projet en République du Congo : Brazzaville, Pointe-Noire, Oyo-Ollombo et Ouesso. Le Congo s’est engagé à développer des ZES pour rendre son économie attractive et compétitive et mieux aborder sa marche vers l'émergence

La loi instituant le régime de la ZES, est prête et sera soumise sous peu à l’examen des deux chambres du Parlement. Elle consacre des avantages aux investisseurs, aux plans fiscal, douanier et social tels que : l’exonération de l’impôt sur les sociétés, des droits de douanes, des taxes et redevances à l’importation, et des facilités sur le change.

Les études de faisabilité confiées au cabinet singapourien Sofred Consult ont été intégralement financées sur le budget de l’État (2010-2011) à hauteur de près d’un milliard de FCFA. Le but de ces études était de cerner au plus près le type d’activités à réaliser en tenant compte des contextes socio-économique, culturel et environnemental. Entre autres résultats des études, il s'agit d'identifier les investissements nécessaires à accomplir, les infrastructures à ériger, le schéma directeur d’aménagement, les types de financement, les modalités de commercialisation et les aspects calendaires.

S’agissant des partenariats, un accord a été conclu avec la Chine pour la création d’une société à capitaux mixtes pour le financement des infrastructures, la construction de la zone économique de coopération sino-congolaise, et la campagne de promotion des ZES congolaises auprès d’investisseurs chinois. En outre, le Congo et l’Île Maurice ont cosigné une convention en juillet 2011, qui prévoit l’appui et l’assistance mauricienne sur la mise en route des ZES. L’accord a été ratifié par les parlements des deux pays.

Selon certains experts, la promotion des ZES est un processus graduel qui montera avec l’adoption de la loi instituant le régime de la ZES au Congo. Dans ce cadre, des forums de promotion des ZES sont prévus courant 2014. Les cibles de cette promotion sont les sociétés internationales (engagées dans l’agro-industrie), les fonds souverains, les entreprises privées et publiques présentes à l’international, etc. « Ce sont précisément les hommes d’affaires et capitaines d’industrie déjà rencontrés de Singapour, de la Chine, de l’Île Maurice, du Japon, de la France et du Congo. Tous attendent l’adoption du cadre légal et le lancement effectif », a déclaré un observateur.

Première ZES concernée : Oyo-Ollombo...

Selon le ministre à la présidence chargé des Zones économiques spéciales, Alain Akouala Atipault, interrogé par Congo Brazzanews, chaque Zone économique spéciale a une vocation qui transparaît à travers les projets d’infrastructures. Ainsi pour l’année en cours, la ZES d’Oyo-Ollombo sera tout d’abord lancée, avant celle de Pointe-Noire. Pour cette première zone, l'étude de faisabilité conduite par le cabinet Surbana International Consultants de Singapoure, a été achevée et les conclusions rendues publiques le 28 juin 2013. Les conditions sont réunies pour un lancement en 2014. La ZES s’étendra sur une superficie de 760.318 hectares, dont une zone centrale d’environ 26.400 hectares. Elle sera destinée aux filières suivantes : la production des cultures alimentaires et de rente ; le soin du bétail et de l’élevage ; la transformation des produits agricoles (catégorie comestible- non comestible) ; la sylviculture ; les services commerciaux ; et le tourisme.

Par ailleurs, le montant global des investissements pour la construction de la première phase des infrastructures est estimé à plus de 117 milliards de FCFA (plus de 234 millions de dollars US). Ces travaux concernent les terrassements ; les routes (88 km de voies nouvelles) ; la mise à niveau de l’usine de traitement d’eau de la ville d’Oyo ; le drainage des eaux pluviales ; l’assainissement ; la construction de 2 sous-stations 110/220 kilovolt (électricité) ; le câblage de la fibre optique. L’impact du PIB (Produit intérieur brut) est estimé à 1.528 milliards de dollars ; les emplois prévisionnels à créer à l’horizon 2032 sont comptés au nombre de 120.937.

...suivie de Pointe-Noire

L’étude de faisabilité de la ZES de Pointe-Noire a pris fin. Celle-ci s’étend sur une superficie de 3.150 hectares et a déjà fait l’objet d’une délimitation. Les filières à entrevoir sont les suivantes : les produits pétroliers raffinés ; les métaux et l’ingénierie ; les produits chimiques ; l’industrie des aliments et des boissons ; les produits minéraux non métalliques ; le bois et les produits dérivés ; le papier et les produits du papier ; la production des produits en plastique ; l’imprimerie et l’édition ; la réparation et l’installation des machines et des équipements ; les services liés aux activités visées ci-dessus.

Notons aussi que sur la ZES de Pointe-Noire, sera construit un port minéralier. Celui-ci découle du projet de fer de Zanaga dans la Lékoumou avec la société MPD-Glencor. Y seront développés des complexes miniers, sidérurgiques, pétrochimiques, etc. « Il faut construire un nouveau port à Pointe-Noire parce que l’actuel est déjà congestionné. Ce futur port est une condition sine qua non pour que les projets miniers de la zone puissent bénéficier d’une infrastructure efficace pour l’exportation », a déclaré Alain Akouala Atipault à Congo Brazzanews.

Quant à la ZES de Brazzaville, elle servira à la mise en place d’une plate-forme financière et logistique. Celle de Ouesso sera destinée aux activités agro-industrielles et minières. 

Nancy France Loutoumba