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L'échangeur de "Kéba na virage"

Lundi 30 Octobre 2017 - 8:50

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On était en période de vaches grasses, quand le vent d’optimisme occupait la pensée des Congolais, l’œuvre accomplie du côté de Talangaï, le sixième arrondissement de Brazzaville, désormais doté d’un échangeur, mobiliserait des foules à son inauguration. Surtout si on était tenté d’en donner une ampleur des grands jours, comme autrefois. Par le fait de l’émaciation des vaches, le regard des gens devenant oblique, les oreilles un peu dures, la pensée un peu tordue, l’échangeur de "Kéba na virage", pourtant une belle œuvre, a paru ne pas épouser son temps. Mais c’est une grande erreur.

Par ces temps qui courent, difficiles, comme on sait, cette voie en cerceau, remarquablement en hauteur mérite que l’on y jette un œil plutôt avenant. Car peu à peu, Brazzaville se vêtit d’atours qui lui confèrent une fière allure, par ces petites accumulations incessantes d’infrastructures routières l’érigent en un lieu de référence. Sachant que les travaux de cet échangeur commencé depuis un assez long moment s’éternisaient, les Brazzavillois s’étaient pris presque à maudire l’ouvrage. Ils pointaient en particulier le fait que les voies en construction étaient beaucoup trop étriquées, qu’il ne valait la peine d’attribuer quelque vertu à ceux qui s’y afféraient. Liberté de parole !

En tout état de cause, il y en a qui ne modifieront pas leur jugement à l’égard de cette route à échangeur qui, il faut tout de même le souligner, ne soumet pas le chauffeur, à bord de sa voiture, à des torsions inimaginables pour la gravir et y descendre. Ce qu’elle n’autorise pas, et cela semble logique, ce sont les dépassements inespérés comme les automobilistes de la capitale congolaise les adorent. Vous le tentez, vous ne le pourrez, car même possédant un permis en « mbéba », vous hésiterez sagement et ne vous y engagerez pas.

A l’évidence, l’échangeur de "Kéba na virage" n’a rien de commun avec les autoroutes vertigineuses de Los Angeles, de Paris ou d’autres plus grandes villes du monde. Et si l’on ajoute le fait que finalement, plusieurs voiries intérieures de Brazzaville sont obstruées par des crevasses et des nids de poule, ceux qui jouent de la clause du pessimisme auront de quoi poursuivre la description d’une ville qui peine à s’embellir. Mais ils n’émousseront pas la satisfaction des usagers qui ont salué l’avènement de cet échangeur avec soulagement. Ne fût-ce que parce qu’il désengorge la circulation routière à ce niveau.

On devrait, d’ailleurs, instruire les riverains et d’autres curieux sur les mesures de sécurité concernant l’ouvrage, car nombreux sont ceux qui restent perchés sur les bords sans se rendre compte qu’ils s’exposent à d’éventuelles mésaventures.

A propos toujours de l’embellissement de Brazzaville vu sous ce seul angle des routes de ce type, peut-être dans les mois à venir, ne disons pas quand exactement, mais cela arrivera, assistera-t-on à la jonction de la bretelle du Pont de l’Indépendance en bordure du fleuve Congo, avec sa jumelle qui ralliera le pont du Djoué à partir de la Case de Gaulle. Parce que les techniciens semblent toujours à l’œuvre de ce côté-là. Attendons.

Gankama N'Siah

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