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Démisions en série sur les réseaux sociaux

Mardi 26 Décembre 2017 - 9:45

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Boire le calice jusqu’à la lie : telle est, peut-être, la pénitence dont doivent s’accommoder les internautes, en particulier, dans leur rapport aux « révélations » qui enflamment les réseaux sociaux. De la démission du ministre en charge de ceci, à celle du directeur général de telle société publique ou privée, on n’en finit pas d’en apprendre chaque jour davantage, mais en réalité pour retomber presque sur le même constat : comment en est-on arrivé à faire jouer aux réseaux sociaux un rôle aussi insaisissable ?  

La situation devient critique, tant les informations relayées n’ont de leur statut de scoop supposé que l’ingéniosité de ceux qui les fabriquent à longueur de journée. A la vérité, certaines de ces « nouvelles » ne sont pas authentifiées, leurs auteurs s’identifient le moins possible mais les canaux par lesquels elles transitent sont trop puissants pour ne pas leur laisser le champ libre. Elles font le tour du monde en un temps record, et quoi qu’on dise, installent le doute dans l’esprit de tous. On approche de l’hystérie collective !

Il y a quelques mois, un ministre du gouvernement Mouamba 2 était donné pour démissionnaire, des arguments qualifiés de solides étaient avancés laissant dire qu’invoquant la « convenance personnelle », ce dernier avait pris ses clics et ses clacs et dit adieu à ses supérieurs, le Premier ministre dont il relève directement, et le président de la République dont dépend le gouvernement.  Rien de bien concret puisque l’intéressé continue de vaquer librement à ses occupations ministérielles. En tout cas, il n’a pas déclaré formellement sa démission. Est-il sur le point de le faire? A-t-il un moment tenté de s’en aller ? Il est difficile d’en dire plus puisque ceux qui détenaient le pot aux roses n’en parlent plus.

Puis est venu le tour d’un autre commis de l’Etat, employé cette fois dans le secteur stratégique des hydrocarbures. Sur les réseaux sociaux, une lettre de démission motivée monte en épingle les raisons qui conduisent celui-ci à quitter la barge. De Brazzaville à Paris, sur Tweeter, Facebook, YouTube, WhatsApp et LinkedIn, des messages ont tenu en haleine leurs utilisateurs pressés de savoir si ce qui est dit relevait de la pure fiction ou de la stricte réalité.

On était un 1er avril, on se contenterait d’en rire, mais le fait est que la vie de tous les jours prend ombrage de ces « fake news », qui rythment le quotidien de chacun. Bien souvent, en l’absence de démenti officialisé, le canular prospère et fonctionne comme la part de vérité dont il faut tenir compte dans la marche de la société. Désormais, donc, on nomme sur WhatsApp, on congédie sur Facebook, on incite à la violence par les mêmes canaux. A chacun de savoir à quel saint se vouer !

Assistera-t-on un jour, peut-être, à une autre série de démissions de la part, cette fois, d’abonnés qui, de fake news lasse, résilieront leurs comptes ou refuseront de leur accorder du crédit. Au demeurant, les réseaux sociaux sont des lieux de rencontre formidables qu’il paraît improbable d’en imaginer le déclin de sitôt. Ils ont, en effet, un côté bon vivre, donc amusant, qui est indéracinable, et c’est bien par ce manche-là qu’il faut les prendre de temps en temps pour ne pas trop stresser. Pour preuve, voyons comment ils nous accompagnent allègrement en ces périodes de partage de vœux !

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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