Environnement : un atelier se penche sur la conservation des ressources halieutiques de la baie de Loango

Lundi 22 Janvier 2018 - 18:00

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Les travaux du séminaire ouvert le 22 janvier à Pointe-Noire vont se consacrer, entre autres, à la protection participative de l’habitat des tortues marines.

La rencontre réunit les principaux partenaires techniques pour des besoins d’échanges mutuels d’informations ainsi que leur mise à niveau dans la compréhension du projet et du rôle que chacun devra jouer. Outre l’objectif principal, on note trois objectifs spécifiques, à savoir créer une aire marine protégée dans la baie de Loango, un observatoire des tortues marines, et développer des activités génératrices de revenus et de subsistance au profit des communautés riveraines, notamment le développement des activités touristiques à travers la valorisation de la biodiversité et des sites historiques du royaume de Loango ( route des esclaves et autres). Ainsi, le nombre combien important d’acteurs et autres opérateurs qui interviennent dans la zone du projet pour des intérêts divers explique la raison d’être de cet atelier. 

À l'ouverture des travaux, Jean Didier Koumba, secrétaire général du département du Kouilou, a déclaré : « La création du fonds bleu en mars 2017 à Oyo, dans le département de la Cuvette, vise la prise en compte de la valorisation de toutes les ressources naturelles nationales dans le processus de développement durable, notamment celles issues des eaux, non suffisamment intégrées à ce jour. Afin  de matérialiser la volonté du chef de l’État, le gouvernement à travers le ministère de l’Économie forestière a signé, le 24 avril 2017, deux accords de coopération avec le Programme des Nations unies pour l’environnement sur financement du Fonds mondial pour l’environnement, respectivement pour la création du complexe des aires protégées de Conkouati-Dimonika et de l’aire marine protégée de la baie de Loango. Les deux accords visent la gestion durable des écosystèmes forestiers terrestres et marins de ces espaces ».

Pour la première journée, les participants ont suivi la présentation du projet de création de l’aire marine protégée de la baie de Loango.  Un état des lieux a été fait qui a permis aux participants d'être informés sur les potentialités naturelles de cette baie, ses enjeux socio-économiques, la planification spatiale de la zone économique exclusive du Congo, le suivi des tortues et surtout la réflexion sur les termes de références des groupes thématiques.

Présentation de la baie de Loango

Le directeur du projet, Constantin Mbessa, a situé la baie de Loango au sud du littoral congolais à 20 km au nord de Pointe-Noire, entre le cap de Loango au sud et l’embouchure du fleuve Kouilou au nord. Elle est un site d’une fertilité et d’une productivité exceptionnelles en ressources halieutiques à l’échelle planétaire. Le projet se trouve donc sur un site historique d’importance notoire caractérisé, entre autres, par le fait qu’il a été un poste de de traite des esclaves le long des côtes atlantiques de l’Afrique. Elle a été  aussi la porte d’entrée de la première mission catholique au Congo. Enfin, Loango est le berceau de la culture vili et du royaume de Mâ Loango.

De nombreuses espèces marines sont présentes dans cette baie qui est leur habitat de prédilection pour s’alimenter ou se reproduire. Plus de cent cinquante-trois espèces de poissons y ont été dénombrées, quatre espèces de tortues marines y séjournent, parmi lesquelles deux s’y reproduisent. Les espèces de tortues marines suivantes y sont régulièrement observées : la tortue verte (Chelonia mydas), la tortue olivâtre (Lepidochelys oliveacia), la tortue luth et la tortue à écailles imbriquées.

Sur cette même lignée, on note quelques espèces de cétacés dont la baleine à bosse et le dauphin à bosse, une gamme variée de crustacés et autres espèces pélagiques. C’est aussi un écosystème unique avec des fonds marins constitués de plateaux rocheux tapissés par une flore aquatique riche et variée, ainsi que des zones de tourbières très fertiles. Dans sa partie terrestre, le paysage côtier est constitué d’une zone humide de mangroves, de forêt du littoral et en arrière plan les gorges de Diosso qui marquent plus loin les bordures de la chaîne du Mayombe.

Cependant, cet espace marin et ses immenses potentialités sont menacés de dégradation à  cause des activités anthropiques et d’autres phénomènes naturels. Par ailleurs, le littoral congolais, long de 170 km seulement, ainsi que les eaux de la zone économique exclusive ne disposent d’aucun espace de conservation. Pour répondre à cet impératif, un accord de coopération de projet a été signé entre le gouvernement et le Programme des Nations unies pour l’environnement d’un montant de près de 3 347 329 de dollars américains dont 712 329 dollars proviendront des fonds GEF et le reste des co-financements en nature ou en espèce du gouvernement et d’autres partenaires potentiels.

 

Séverin Ibara

Légendes et crédits photo : 

La tribune officielle à l'ouverture des travaux

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