Personnes handicapées : cent trente-cinq enfants pieds bots seront pris en charge en 2018

Mardi 6 Février 2018 - 18:59

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Un symposium de détection et de prise en charge précoce des pieds bots a été organisé, le 6 février à Brazzaville, par l’Association pour le développement de la réadaptation et le bien-être (ADRBE), en partenariat avec l’ONG américaine « Miraclefeet ».

Destinée aux sages-femmes et agents sociaux, la formation est un prélude au lancement du programme : Ensemble pour un Congo sans handicap dû aux pieds bots, initié par l’ADRBE avec l’appui de l’ONG Miraclefeet. Visant à éradiquer le pied bot en prenant en charge les enfants nés avec ce handicap, et à démystifier le phénomène en République du Congo, ce programme de trois ans démarre cette année à Brazzaville, Pointe-Noire et Dolisie. Au total, cent trente-cinq enfants de 0 à 2 ans seront traités à travers la méthode non chirurgicale de Ponseti. L’année prochaine, le projet va s’étendre dans la Sangha et la Cuvette. La troisième, dans la Bouenza. Selon le coordonnateur du programme, Thomas Robert Mbemba, dans cette phase initiale, ce sont les localités qui disposent de centres de rééducation fonctionnelle qui ont été retenues.

Rappelant les différentes étapes ayant conduit à la concrétisation de ce partenariat avec l’ONG Miraclefeet, il a indiqué que cette organisation avait été créée en 2010 par les parents dont les enfants sont nés avec les pieds bots. En effet, après un état de lieux mené sur le terrain, la formation des personnels s’était avérée nécessaire. Après les kinésithérapeutes spécialisés dans la méthode Ponseti et les médecins, le tour était revenu aux sages-femmes qui sont témoins lorsque les enfants naissent.

Cent mille enfants naissent pieds bots dans le monde

Présentant des communications sur la technique Ponseti, l’anatomie et l’évaluation du pied bot, le Dr Fleur Moukouengo Kaya a rappelé que cette formation visait à faire connaître aux participants le pied bot afin qu’ils puissent orienter les patients vers les spécialistes. Selon elle, cent mille enfants naissent pieds bots dans le monde et 80% sont issus des pays en voie de développement. « Plus l’enfant grandit, plus la malformation devient difficile à prendre en charge. Moins de 2% de ces enfants sont scolarisés, parce qu’ils sont rejetés », a-t-elle dit, précisant que la méthode Ponseti avait un avantage conservateur et était moins coûteuse par rapport à la méthode chirurgicale.

Présidant la cérémonie, le directeur général des affaires sociales, Christian Mabiala, a reconnu que les enfants nés avec des pieds bots sont considérés comme des monstres, maltraités et tués dans certains départements du Congo alors que ce handicap peut être traité et guéri. D’après lui, les familles démunies ne peuvent pas faire face au coût élevé du traitement. « D’où beaucoup d’abandons de traitement et des enfants restent handicapés toute leur vie. Pour mettre fin à cette situation dans notre pays, le gouvernement de la République, avec l’appui de ses partenaires, notamment l’ADRBE et Miraclefeet, a mis sur pied un programme : Ensemble pour un Congo sans handicap dû aux pieds bots », a-t-il souligné

Commentant la méthode Ponseti, il a déclaré que cette technique, reconnue par l’Organisation mondiale de la santé, comme traitement efficace de correction des pieds bots, permet aux enfants de mener une vie pleinement productive, active et saine. S’agissant du programme, il a dit que le projet était en conformité avec les Objectifs pour le développement durable et la vision du gouvernement visant à donner des soins de qualité à chaque citoyen. « La réussite de ce programme dépend aussi des acteurs sur le terrain, car ils ont une grande responsabilité dans le dépistage précoce des cas dans les maternités afin de bien les orienter dans les centres de prise en charge par la méthode Ponseti », a conclu Christian Mabiala.   

Rappelons que la méthode Ponseti consistant, entre autres, à couper les tendons d’Achille est utilisée au Congo depuis 2009 mais avec beaucoup de peine car le patient doit porter une chaussure spéciale. Ainsi, l’ADRBE espère pouvoir conclure, sous peu, un protocole d’accord avec le gouvernement afin qu’il s’implique également.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Le présidium ; les participants/Adiac

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