Interview: Pascal Tsaty Mabiala : les règles de jeu sont claires

Mercredi 7 Mars 2018 - 19:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le chef de l’opposition congolaise, Pascal Tsaty Mabiala, a échangé, le 7 mars, avec le président de la République, Denis Sassou N’Guesso. Leurs entretiens ont tourné autour de la crise économique mondiale, de la paix dans le département du Pool et de son reniement par certains acteurs politiques de l’opposition. A propos de ce dernier point, le chef de l’opposition a déclaré que les règles de jeu avaient été définies par la Constitution.    

Que vaut votre visite à la résidence du président de la République ?

 Pascal Tsaty Mabiala : le président de la République a fait l’honneur de me recevoir, en qualité de chef de l’opposition congolaise. Nous avons fait le tour d’horizon des questions majeures qui préoccupent le peuple congolais. Il était de mon droit de demander au président de la République, un certain nombre de questions, notamment la crise économique et financière qui n’est pas encore résorbée, la paix dans le Pool qui n’est pas encore effective.  C’est vrai qu’il y a eu des avancées significatives, mais nous voulons que les choses aillent encore un peu plus loin et plus réellement possible afin que les populations de cette partie du Congo retrouvent la quiétude, et que les enfants reprennent avec le chemin de l’école, les mamans vaquent à leurs occupations quotidiennes, etc.    

La crise économique est encore là, nous avons posé des questions à M. le président sur les reformes qui sont engagées par le gouvernement. Nous avons aussi parlé des libertés individuelles, collectives, ainsi que des questions de droit de l’homme, car notre pays est souvent cité comme tant des pays qui ne respectent pas les libertés fondamentales. 

J’en ai profité également pour réaffirmer notre attachement aux valeurs de la République et aux valeurs de la démocratie. En outre, j’ai exalté nos droits à la différence qui font, d’ailleurs, notre appartenance à l’opposition. C’est le premier contact que j’ai eu avec le président de la République et ce n’est pas le dernier et je crois que, prochainement, ce sera avec les autres collèges de l’opposition.

A propos du collège de l’opposition, de plus en plus, certaines voix s’élèvent contre vous. Il semble renier votre statut du chef de file de l’opposition. Que leur répondez-vous ?

P.T.M : Il ne se passe rien. Celui qui a la mission de rassembler, ne tombe pas dans les querelles de caniveau. Les règles du jeu étaient connues. C’est pour la première fois dans notre pays et avec quelle élégance nous avons adopté la loi qui, aujourd’hui, institue un statut de l’opposition. Celui qui en avait l’ambition, devrait être candidat aux élections législatives, parce que ce sont les résultats  de ce scrutin qui confèrent au président du parti la fonction du chef de l’opposition. Vous ne pouvez pas boycotter les élections législatives, vous n’avez pas des députés et comment on vous reconnaitra comme chef de l’opposition ? Comme on dit en politique, ce n’est pas ce que vous êtes, c’est ce que vous avez. J’ai entendu par vos confrères des médias que Tsaty Mabiala a été nommé par le président de la République, jamais je n’ai été nommé. Je n’aurai jamais accepté d’être nommé à une fonction politique comme celle-ci. Cela découle simplement de la logique des institutions actuelles. On est parti de la Constitution qui a prévu un statut de l’opposition. Il y a eu une loi en application de la Constitution qui a prévu des mécanismes, les critères pour y arriver.

 Les députés ont voté cette loi et on l’applique maintenant. D’où vient qu’aujourd’hui qu’il y a ceux qui pensent d’une légitimité. Il n’y a pas une question de légitimité.

Que comptez-vous faire pour que le département du Pool retrouve la quiétude ?

 J’ai dit au président de la République qu’il faut que l’opposition soit associée à toutes ces étapes qui nous conduisent vers une paix réelle dans le Pool. Il ne s’agit pas de trouver les opposants qui vont dans le Pool. Et d’ailleurs, on n’a pas des moyens pour y aller. J’ai dit au chef de l’Etat que la paix doit être une affaire de tous y compris l’opposition.

 Notre bonne volonté ne peut être mise en doute à la deuxième phase. J’espère que lorsque les choses vont bien être enclenchées, l’opposition sera associée à tout ce cheminement qui conduit vers la paix dans le Pool. Donc, il n’est pas question de regarder d’un côté ce que doit faire l’opposition seule, mais il s’agit de regarder ce que la nation et l’Etat font et avec l’opposition à l’intérieur.

La commission paritaire a été mise en place (membres du gouvernement, personnalités civile et militaire et les représentants de Ntoumi).  C’est elle qui est en train de travailler aujourd’hui. Donc, dans cette commission paritaire, il n’y a pas de place pour l’opposition. Alors à la deuxième et troisième phase, elle va s’ouvrir au monde politique que nous sommes et l’opposition trouvera sa place. C’est ensemble que nous devons aller vers la conclusion d’une paix réelle et profonde dans le Pool. 

 

 

 

 

 
   

 

 

La Rédaction

Notification: 

Non