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De futures batailles électorales mieux structurées ?

Samedi 21 Avril 2018 - 19:15

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Le champ politique congolais trahit quelques frémissements qui laissent dire qu’il se recompose à nouveau. Il s’observe, en effet, ces derniers temps, que l’opposition prise dans sa diversité tente de se mettre ensemble, ses composantes prennent langue dans le but d’aplanir leurs divergences. Si elles parviennent à se réconcilier, elles ouvriront un nouveau chapitre de leurs relations après un passage à vide de plusieurs mois.

Comment s’y prennent-elles ces formations de l’opposition ? Que peut-on attendre d’elles dans le moment présent où, même si elle paraît lointaine, la présidentielle de 2021 commence à faire parler d’elle ? A l’étape où en sont les choses, il est difficile de prédire le résultat des retrouvailles plus ou moins informelles entamées par l’opposition. Il serait, d’ailleurs, hasardeux de penser que tous les ténors de cette « famille » composeront.

Par le passé, ils avaient pour l’essentiel mis en évidence leur capacité à se disputer le leadership, leur disposition d’esprit à se soupçonner mutuellement de collusion avec le pouvoir. Cela a sans doute accentué les divisions en leur sein, mais on ne saurait dire quelle leçon chacun de ceux qui se revendiquent de la « vraie » opposition ou de l’opposition « républicaine » a tiré de ces épisodes rocambolesques.

Ce qui paraît aujourd’hui figurer comme un point de ralliement des opposants est peut-être la constitutionnalisation de leur statut, suivie de la désignation du chef de l’opposition politique. Ceux qui y voient une opportunité de jouir pleinement de leurs droits et donc de mener une opposition encadrée par la loi s’accordent à dire que le moment est venu de mettre un terme aux querelles intestines qui les affaiblissent. Ceux par contre qui estiment n’avoir pas leur place dans cette configuration la rejettent en bloc. On se demande pour combien de temps encore.

A moins que les dirigeants de l’opposition qui discutent actuellement de l’avenir de leur famille politique échouent à en définir les règles du jeu et reproduisent les schémas passés qui les ont conduits à l’échec. Car s’ils se fédèrent autour de leur chef et que ce dernier réussisse à les convaincre de tourner le dos à une opposition de la confrontation systématique, le regard que leur adressera l’opinion nationale changera radicalement et en bien. Partout, en effet, où l’opposition a obtenu un statut respecté, ses meneurs ont pris de l’étoffe dans le paysage politique et inscrit leur ambition du pouvoir dans la perspective d’une alternance apaisée.

Bien sûr qu’une opposition mûre joue en démocratie le rôle éminemment important de contre-pouvoir mais pas seulement. Elle se prépare à prendre la succession de ceux qui sont en place, à condition qu’elle ne se dise pas que quand elle échoue à concrétiser ses rêves, la solution qui vaille est celle de la prise du maquis. Dans les jours, peut-être les semaines à venir, peut-être verrons-nous les leaders de l’opposition donner forme aux cogitations qui les occupent présentement, en annonçant l’avènement d’une plate-forme dans laquelle ceux qui s’en revendiquent gagneront en crédibilité.

On peut parier, d’ailleurs, que dès cet instant, les formations politiques de la majorité, elles aussi prises dans un certain attentisme aujourd’hui, se réveilleront de crainte de laisser le champ libre à leurs adversaires de l’opposition. Ces mises en scène partisanes ne manqueront pas de mieux formaliser le débat politique dans le pays, en prévision des batailles futures qui suscitent déjà de l’intérêt dans les états-majors politiques.

Gankama N'Siah

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