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La biodiversité en question

Samedi 2 Juin 2018 - 14:12

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Reconnue d’utilité vitale pour l’humanité, plus personne aujourd'hui n’ose remettre en cause l'importance de la biodiversité pour le présent et pour les générations futures. Cependant, certaines activités humaines persévèrent dans la réduction du nombre  d’espèces vivantes de par certaines pratiques telles que l’agriculture intensive, les épandages massifs de produits phytosanitaires, la pêche intensive et l’élevage industriel, sans oublier la chasse d'espèces protégées ou la  déforestation, etc.

La biodiversité, mot composé des mots bio (du grec βίος « vie ») et « diversité », est la diversité de la vie sur la Terre. On l'apprécie à partir de la diversité des écosystèmes, des espèces et des gènes dans l'espace et dans le temps, ainsi que des interactions au sein de ces niveaux d'organisation et entre eux.

Au sens large, la biodiversité, ou diversité biologique, désigne la variété et la variabilité du monde vivant et ce, sous toutes ses formes.

Elle est définie en profondeur dans l'article 2 de la convention sur la diversité biologique comme la « variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie, et cela sous-entend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes ».

Pour Robert Barbault, spécialiste  de la biologie de la population et de l’écologie, la biodiversité renvoie également à la présence de l'homme : « l’homme qui la menace, l'homme qui la convoite, l'homme qui en dépend pour un développement durable de ses sociétés ».

La convention sur la diversité biologique, ratifiée par cent quatre-vingt-seize Etats, est entrée en vigueur en 1993 et vise à défendre la diversité biologique, l’utilisation durable des ressources naturelles et la protection des ressources génétiques. Il est indispensable qu’à tous les niveaux, l’on sensibilise à sa mise en œuvre. Aussi l'Assemblée générale des Nations unies a-t-elle choisi la date du 22 mai, date anniversaire de l'adoption de cette convention, comme Journée internationale de la diversité biologique.

Cela fait déjà vingt-cinq ans que l’humanité s’est engagée autour de la diversité biologique et cette année, on célèbre le vingt-cinquième anniversaire de l'entrée en vigueur de cette convention.

Force est de rappeler que la biodiversité englobe l'ensemble des espèces animales et végétales vivantes sur terre (et dans les mers) et que la biosphère abrite entre cinq et trente millions d’espèces, dont environ 1,7 million d’espèces animales sont répertoriées. Il faut marteler sans cesse contre la disparition de ces nombreuses espèces, due souvent à des actions irresponsables de la société humaine. La biodiversité est ainsi essentielle aux sociétés humaines qui en sont entièrement dépendantes à travers les services éco systémiques.

Le dernier sommet de la Terre de Rio de Janeiro, en 1992, avait fait de la préservation de la biodiversité un des enjeux essentiels du développement durable et engagé les pays signataires à protéger et restaurer la diversité du vivant. En 2010, la Conférence de Nagoya sur la biodiversité reconnaissait l'échec de l'objectif international qui était de stopper la régression de la biodiversité avant 2010, et proposait de nouveaux objectifs en son protocole de Nagoya.

Il existe, depuis 2012, une plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services éco systémiques. Un groupe d'experts intergouvernemental sur le modèle du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat a été lancé par le Programme des Nations unies pour l'environnement afin de conseiller les gouvernements sur cette thématique.

Les pays en développement dépendent en grande partie des ressources naturelles des forêts, des océans ou d'autres habitats. Aussi, l'objectif du millénaire pour le développement des Nations unies qui consiste à vouloir à tout prix éradiquer l'extrême pauvreté dans le monde, ne peut être atteint qu’avec la protection et l'utilisation durable de la biodiversité et de ses services éco systémiques.

En conclusion, il sied de retenir que la biodiversité est vitale pour le bien-être et  la santé des êtres humains, toutes les sociétés et cultures sur notre planète  dépendent de l'utilisation d'une nature diversifiée dont la  valeur est  à la fois économique, sociale, culturelle et esthétique.

 

 

 

Ferréol Patrick Gassackys

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Édition Quotidienne (DB)

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