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L’archaïsme des quartiers complique le travail des sapeurs-pompiers à Pointe-Noire

Samedi 9 Juin 2018 - 16:30

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Les failles constatées dans l’ancien plan directeur de la ville économique compliquent bien le travail des sapeurs-pompiers. En effet, dans de nombreux quartiers populaires les rues sont très étroites et n’obéissent à aucune norme cadastrale. Celles-ci, pour la plupart, d'ailleurs, ne débouchent pas sur les grandes artères. En cas d’incendie, c’est au risque et péril car, sans voies d'accès, la mobilité des soldats du feu est arrêtée et leur action s’avère inexistante. Disons-le crânement, ces quartiers sont inaccessibles.

La ville de Pointe-Noire, telle qu’elle est bâtie, présente une configuration « atypique » dans ses nombreux quartiers populaires. Et pourtant, l’architecture d’une ville ne saurait être que des édifices, commerces et autres habitations qui bordent les grandes avenues. Elle est aussi constituée de plusieurs autres espaces vitaux et habitations installés dans des quartiers populaires. Ces quartiers, en forme d’îlots, construits ici et là avec des parcelles pêle-mêle qui s’interconnectent quelquefois sans issues, sont des « vraies forêts denses et compactes », difficiles à pénétrer par des sapeurs-pompiers en cas du sinistre.

À peine quelques semaines, dans l'un des quartiers, les habitants n’ont eu que des larmes aux yeux pour pleurer leurs baraques. Impuissants, ils voyaient comment le feu était en train de consumer ces baraques faites de planches. Ils n’ont même pas pensé à un seul instant joindre les services de la sécurité civile, sachant que c’était peine perdue car la zone est inaccessible par manque de rues dignes de ce nom. Encore que face à un feu de ce genre, on doit se servir du sable et non de l’eau comme ils ont essayé en vain de le faire.

La réalité est bien là, très têtue d’ailleurs. La ville de Pointe-Noire nécessite « un vrai plan directeur » car les quartiers populaires, tels qu’ils sont bâtis, courent un grand risque de ne pas être sauvés et sécurisés en cas d’une catastrophe de toute nature. L’ancien plan directeur n’ayant pas tenu compte ni de la prévention des sinistres ni de la planification des mesures d’urgence, encore moins de la coordination de l’intervention des services qui combattent des sinistres. Ces quartiers sont dans un « archaïsme résidentiel inconcevable » qui appelle une très grande correction.

Tout plan directeur d'une ville, soutiennent les sépécialistes, n’a jamais été rigide et est susceptible d’être modifié en fonction des nouveaux besoins de sa vitalité. Ne pas le faire, c’est compliquer la tâche des agents de la sécurité civile qui a pour objet principal la prévention des risques de toute nature. Or, ce sont des routes bien dimensionnées qui conduisent aux lieux des sinistres dans une ville. Où sont-elles alors dans les quartiers populaires à Pointe-Noire ?

Plus la ville se peuple et s’agrandit, plus les risques des sinistres liés au feu et à d’autres catastrophes se multiplient. Il devient urgent que les autorités de la ville océane puissent revoir la cartographie de certains quartiers dont la configuration laisse à désirer, afin de faciliter le travail des sapeurs-pompiers, car « sans passages, pas de sapeurs-pompiers et c’est le quartier qui brûle », dit-on.

 

 

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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