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L’exceptionnelle beauté noire !

Samedi 28 Juillet 2018 - 12:30

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Non seulement elle est exceptionnelle mais la beauté noire est diverse, en témoigne la multitude des unions qui se nouent un peu partout sur le continent africain et au-delà, mettant en exergue la femme noire mais surtout la prolifération des manifestations à sa gloire.

Déjà, en 1957, il existait, au Congo Brazza, un concours de beauté dénommé "Miss AEF" et l’on se disputait entre animateurs pour savoir si les Congolaises en compétition devaient défiler en pagne africain ou en robes courtes dévoilant leurs jambes. Voici probablement un des faits précurseurs  rappelant la  relativité de la beauté féminine.

Avec une certaine expérience, les organisateurs de concours de beauté féminine ont compris qu’il est difficile de mettre tout le monde d’accord sur des critères de beauté. L’on demeure tantôt figé sur des canons occidentaux, tantôt sur d’autres, qualifiés d’africains, par exemple, où l’on vante les rondeurs de la femme ou encore ses traits typiquement africains et naturels. Ainsi, les concepts ont donné au Congo "Miss Congo", "Miss indépendance", "Miss Mama Kilo", "Miss Fespam, "Miss francophone", "Miss Congo France", "Miss autochtone", etc.

Tant de vocables et de concepts pour magnifier la beauté au Congo en particulier mais aussi en Afrique et dans le monde en général.

On l’aura bien compris, la beauté est diverse et s’apprécie relativement à travers le regard des humains. Les nombreux jurys qui ont tenté de départager les belles se sont souvent contredits, preuve de la relativité de la notion de beauté. Cependant, l’on s’est souvent accordé au plan mondial pour reconnaître que la femme noire, pour ne pas dire la peau noire, est particulièrement belle.  Prenons l’exemple tout récent, en 2014, de l’actrice kényane Lupita Nyong’o, élue plus belle femme du monde, confirmant ainsi que beauté peut rimer avec Afrique noire, mettant en relief parmi, la nouvelle génération, ces innombrables femmes conscientes qui incarnent désormais l’image de la beauté africaine et qui valorisent leur belle peau noire foncée.

Au Congo, l’on a été naturellement bercé, entre autres, par des poètes comme le Sénégalais Léopold Sedar Senghor dans son poème "Femme noire" ou le Guinéen Camara Laye, à travers son œuvre intitulée "A ma mère" dans laquelle il dépeint la femme africaine comme diverse,  « femme des champs, femme des rivières, femme du grand fleuve ».

La spécificité du récent concours "Miss autochtone" étaye ce propos et les critères de sélection ne sont nullement communs, « la taille (1m 40 minimum) et l'âge (18 à 25 ans) », organisé exclusivement dans les départements du Congo où des autochtones sont présents.

L’on s’éloigne, il faut s’en féliciter, de ces canons de beauté où la femme africaine avait tendance à s’identifier à la femme occidentale, oubliant ainsi ses canons de beauté originels, égarée par l’explosion des médias, internet, les séries télévisées hollywoodiennes et la prolifération sur les marchés africains des magazines de mode occidentaux.

Sans négliger ni méconnaître la récurrence d'utilisation des produits de dépigmentation, il faut observer que nous sommes revenus progressivement  à cette belle époque où la femme africaine était fière de son joli teint noir ébène luisant au soleil.  Les femmes tous azimuts  ont la cote, qu’elles soient  corpulentes, pleines,  filiformes, courtes, ne dit-on pas que tous les goûts se retrouvent dans la nature ?  Elles sont toutes considérées comme très belles et demeurent de moins en moins complexées. Le « colonialisme modal » tend à disparaître, libres à nous de constater et de nous l’avouer, la femme africaine naturelle est la plus belle !

 

 

Ferréol Gassackys

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Édition Quotidienne (DB)

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