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Quand le pourboire est exigé, il devient une rançon !

Dimanche 11 Novembre 2018 - 17:37

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Les rapports entre humains voudraient que le bénéficiaire d’un service soit reconnaissant vis-à-vis de celui qui le lui offre. Cette reconnaissance peut être morale, en nature ou en argent, autrement dit pourboire. En réalité, il s’agit d’un acte volontaire chargé d’amour. Malheureusement, le constat aujourd’hui, dans de nombreuses administrations publiques ou privées,  est qu’avant même que le service soit rendu à celui qui le sollicite, il lui est exigé, voire même imposé une certaine somme d’argent. Ce qui est ni plus ni moins que du rançonnage.

Véritable antivaleur, cette pratique tend à paralyser nos administrations. Sans aucune honte, des commis de l’Etat facturent tous les services publics qu’ils rendent à autrui, oubliant leur raison d’être dans leur administration. Pour se faire délivrer tel ou tel document, pourtant gratuit, celui qui est dans le besoin doit se présenter devant le service concerné avec «  une main fermée », c’est-à-dire contenant quelque chose. Une pratique avilissante qui tend à être « institutionnalisée », c’est bizarre !

Où va cet argent imposé si ce n’est pas autre chose que du rançonnage ? Dans la même optique, il y a une race de « malins » citoyens qui rode autour de certaines administrations, notamment les services de migration, à la recherche du gain facile. Ces malins désorientent les demandeurs de passeport ou carte de séjour, leur exigeant de verser des sommes d’argent allant de 80000 à 100 000 FCFA, combien même le coût exact pour l’obtention du passeport ne dépasse pas 50 000 FCFA.

Le même rançonnage s’observe également dans des structures hospitalières. Le patient n’est pas reçu en consultation, quel que soit son état, sans au préalable débourser quelque chose. Celui  qui refuse de s’y conformer ne bénéficie d’une aucune attention des hommes en blouse blanche qui ont depuis belle lurette relégué aux calendes grecques le serment d’Hippocrate, c’est-à-dire traiter avant tout le malade sans intéressement.

Que tous ceux ce qui se reconnaissent dans ces agissements arrêtent net cette façon de faire qui tire le pays vers le bas. Vouloir persister dans ce sens, c’est accepter de pratiquer l’incivisme à ciel ouvert.

 

Faustin Akono

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