Chronique : promouvoir la création d’entreprises vertes en Afrique

Jeudi 22 Novembre 2018 - 21:47

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Depuis leur accession à l’indépendance, la majorité des pays africains ont pour base de leurs économies les ressources naturelles dont regorgent leurs sous-sols. Mais dès que l’humanité a pris conscience de la menace du réchauffement climatique, continuer à croire au développement de l’Afrique en s’appuyant simplement sur la richesse de son sous-sol n’est plus réaliste.

Face aux nouveaux défis environnementaux planétaires, les Africains sont appelés à développer eux aussi de nouveaux réflexes pour s’adapter à la nouvelle donne mondiale. Et l’une des pistes à encourager et à promouvoir rapidement en Afrique est la transition vers une économie verte.

L’économie verte s’inscrit dans la logique des réflexions sur les modèles d’économies durables qui se proposent de conjuguer à la fois croissance, développement sociétal et protection des ressources naturelles. Elle apparait de nos jours comme une solution pertinente pour mobiliser le secteur privé dans l’atteinte des Objectifs de développement durable, notamment sur le continent africain alors que celui-ci se trouve à la croisée des défis et des potentiels d’actions.

La croissance des entreprises vertes en Afrique contribuera à créer des emplois décents et à réduire la pauvreté de manière durable. Pour autant, le développement de l’économie verte nécessite des financements importants. L’Afrique a besoin, selon les Nations unies, de mobiliser chaque année 45 milliards d’euros pour réussir sa transition vers une économie verte.

À ce jour, ces financements n’existent pas. Des institutions financières publiques, des fonds souverains et des banques de développement doivent donc être mis à contribution pour commencer à orienter une partie de leurs investissements dans l’économie verte favorisant son développement bien qu’il soit encore modeste.

L’Afrique a besoin d’opérer la grande diversification de son économie. Elle doit inclure la redistribution équitable des fruits de la croissance ; l’investissement dans la formation; l’industrialisation; l’innovation; la biodiversité ou encore la préservation de l’environnement.

Que l’on ne s’y trompe pas, le concept d’économie verte est vu de nos jours comme une économie qui produit un mieux-être humain et assure l’équité sociale, tout en réduisant de manière significative les risques sur l’environnement et les pénuries écologiques.

Ainsi entendue, elle comporte deux dimensions, l’une réglementaire liée aux contraintes environnementales, et l’autre économique portant sur les opportunités de profit et d’investissement des nouvelles éco-activités. L’équation d’une croissance verte réside par conséquent dans l’articulation de ces deux dimensions.

Bien comprise, cette équation visera cependant moins à créer suffisamment d’opportunités économiques vertes pour compenser les pertes liées aux contraintes environnementales. Il s’agira davantage de transformer ces contraintes elles-mêmes en opportunités multiples, assurer durablement l’exploitation du capital naturel et ainsi la croissance, innover et créer de nouvelles technologies vertes, efficaces et plus rentables, de nouveaux eco-emplois, des professions et métiers verts et verdissants, à forte intensité de main-d’œuvre, créateurs de richesse et de mieux-être inclusif.

Enfin, grâce à l’économie verte, les États africains pourraient ainsi limiter les dépenses et les investissements dans les domaines qui épuisent les ressources naturelles pour les rediriger dans les activités vertes comme le tourisme durable, l’agriculture biologique et les énergies renouvelables qui présentent un fort potentiel de développement.

 

Boris Kharl EBAKA

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