Santé publique: de l’artemisia pour lutter contre le paludisme

Mercredi 12 Décembre 2018 - 14:45

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La plante permet de traiter naturellement et efficacement la maladie. Sosthène Massamba Kolela, promoteur de la ferme pédagogique Agria Loango qui la cultive et responsable de Sourire Bio où elle est vendue, a conseillé son utilisation aux Congolais pour vaincre la malaria qui ne cesse de faire des victimes.

 L'artemisia est disponible dans la ferme Agria Loango, dans la commune urbaine de Loango, département du Kouilou. Vendue à Sourire Bio à côté du rond-point Loandjili vers l’agence Société énergie électrique du Congo, la plante se prend en traitement préventif et curatif. L’artemisia, a expliqué Sosthène Massamba Kolela, c’est de l’artemine un ACT. Il en existe deux sortes : l’artemisia afra, une variété africaine  pérenne, et l'artemisia annua, une variété chinoise qui est une plante annuelle non pérenne à cultiver en domestique et qui  arrive à maturité au bout de trois mois.

Prise en tisane, l'artemisia annua ou Afra soigne et prévient le paludisme, une pandémie qui tue un million de personnes dans le monde et infecte cinq millions de personnes par an. Elle guérit du paludisme à 98% et interrompt le cycle infernal de transmission. Les Congolais peuvent s'en procurer à Agria Loango ainsi que des pépinières accompagnées d’une fiche indiquant la procédure et le dosage au niveau de Sourire Bio. Ainsi, chaque famille congolaise peut avoir son petit coin d’artemisia qui constitue une thérapie naturelle et efficace pour le traitement du paludisme et de la bilharziose. Elle renforce aussi le système immunitaire des personnes atteintes du virus VIH ou autre maladie chronique, a révélé Sosthène Massamba Kolela.

Les artemisias peuvent sauver des millions de vies dans le monde et particulièrement en Afrique, continent le plus touché par la transmission du paludisme, selon l’Organisation mondiale de la santé. D’après ses rapports en 2016, 90 % des cas touchés par cette maladie provenaient de l'Afrique. C’est également le berceau du Plasmodium falciparum, le type le plus dangereux de la maladie. Une quinzaine de pays d’Afrique subsaharienne représentent, à eux seuls, 80 % de la charge de morbidité due au paludisme.

C’est en tenant compte de ces faits et conscient de l’efficacité de l’artemisia en matière de lutte contre le paludisme que la Maison de l’Artemisia, basée en France, œuvre depuis 2014 à prouver l'efficacité médicale des Artemisia annua et afra et à rassembler, dans chaque pays d’Afrique subtropicale, des compétences médicales et agronomiques sur ces plantes. Cette maison s’est fixée comme mission de former les acteurs de terrain et d’organiser un réseau de cultures et de distribution labélisé dont Agria Loango fait partie.

Pour mieux faire connaître l’artemisia et prouver son efficacité, la créatrice de cette structure, le Dr Lucile Cornet-Verne, anime des conférences. Elle a aussi publié, avec Laurence Couquiaud, un livre intitulé "Artemisia une plante pour éradiquer le paludisme", paru en octobre dernier aux éditions Actes Sud. L’œuvre de cent dix-sept pages est disponible à Pointe-Noire, à la librairie Paillet.

Notons qu’outre le continent africain, les autres zones les plus touchées par le paludisme sont l’Inde et l’Amérique du sud. Cette maladie parasitaire qui sévit souvent dans les lieux marécageux et tropicaux ou subtropicaux est transmise par la femelle du moustique.

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

-Sosthène Massamba Kolela présentant l'artemisia récoltée à Agria Loango -Le livre sur l'artemisia

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