Prévention des violences post électorales : Martin Fayulu et Félix Tshisekedi refusent de signer l'acte d’engagement pour la paix

Dimanche 30 Décembre 2018 - 14:45

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Le document proposé par une délégation de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) astreint les trois principaux candidats à la présidentielle à s’engager notamment à œuvrer à la sauvegarde de la paix et à exhorter leurs militants à s’abstenir de tout comportement ou propos violents à l'issue du processus électoral.

Succès en demi-teinte, pourrait-on dire, pour les médiateurs de la SADC  qui ont séjourné à Kinshasa, dans le but d’amener les trois principaux candidats à la présidentielle à conclure, avec la Commission électorale nationale indépendante (Céni), un acte d'engagement pour la paix censé baliser la voie à l'aboutissement apaisé des élections. Après une première manche le  28 décembre, la réunion avec la délégation de la SADC s’est poursuivie le lendemain, en vue de régler les derniers points de désaccord. Alors qu’ils ont initié cette démarche dans le souci de limiter les risques de contestation post électorale des résultats, les médiateurs de la SADC repartent avec un sentiment mitigé d’un travail accompli de moitié, étant entendu que Martin Fayulu de la coalition Lamuka et Félix Tshisekedi du Cap pour le changement (Cach) n’ont pas apposé leurs signatures au bas du document qui leur a été proposé. Par contre, la Céni et le candidat de la majorité, Emmanuel Ramazani Shadary, ont signé ce texte qui astreint les trois principaux candidats à la présidentielle à s’engager à se conformer pleinement à la Constitution, à œuvrer à la sauvegarde de la paix et à exhorter leurs militants à s’abstenir de tout comportement ou propos violents pendant le processus électoral.

Les deux candidats de l’opposition ont posé quelques conditions, notamment que la Céni ne soit pas seulement témoin mais s’engage par écrit à respecter un certain nombre de principes censés garantir la crédibilité du scrutin. Il s’agit, précisément, pour la Céni, d’assurer que le comptage manuel des bulletins de vote fera foi, que les résultats seront affichés devant chacun des bureaux de vote, que tous les témoins des partis politiques seront accrédités car le compte n’y est pas encore et que les témoins des partis politiques soient autorisés à assister au dépouillement, à signer les procès verbaux et à suivre leur acheminement jusqu’aux centres de compilation des résultats. À la réunion de samedi, Martin Fayulu et Félix Tshisekedi ont estimé que leurs amendements n'ont pas été pris en compte dans ce texte proposé pour prévenir les violences postélectorales.  

Alors qu'elle s'était engagée à amender le texte initial en prenant en compte les préoccupations des candidats de Lamuka et du Cach à la présidentielle, la Céni s’est illustrée par un rétropédalage qui a fini par faire douter de sa capacité à organiser des élections réellement transparentes et démocratiques dont les résultats ne seront pas sujets aux éventuelles contestations. « La Céni cache des choses et ne veut pas être prise en flagrant délit car elle sait qu'elle ne pourra pas organiser des élections crédibles apaisées et donner des résultats conformes à la vérité des urnes », a regretté Martin Fayulu. « C'est de la diplomatie. La SADC a été freinée dans son élan », a réagi, de son côté, Vital Kamerhe, directeur de campagne de Félix Tshisekedi, qui a invité ses partisans à redoubler de vigilance.  

Alain Diasso

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