Musique : l’ascension prodigieuse de Gladys Samba

Vendredi 11 Janvier 2019 - 10:59

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Maman Glad, voilà comment on appelle affectueusement celle qui, depuis l’âge de six ans, a été bercée par les chansons chantées par son père. Artiste affranchie aujourd’hui avec une carrière sanctionnée par le succès des podiums internationaux, Gladys n’a pas fini de grimper dans cet art qui la compare à Angélique Kidio.

Jeune, Gladys Samba avait intégré le groupe de chants religieux Elisa, puis celui de Don Bosco. Ayant apprécié la saveur de la mélodie, elle se lance dans la composition musicale. Dès 1999, elle devient co-fondatrice du groupe Yéla-Wa aux côtés de Barnabé Mationa et Ludovic Ngoma. Quelques années plus tard, avec son père spirituel, Mel Malonga, elle crée Biya-Lunkoyi qui signifierait quadruple croche, une figure de note musicale.

Gladys Samba a une présence scénique qui rappelle celle de la chanteuse béninoise, Angélique kidjo. Toutes les deux plongent dans une diversité et l’originalité de leurs compositions. Elles portent des valeurs africaines qui font leurs singularités.

Des scènes nationales et internationales, Glad est une habituée. Du Masa de Côte d’Ivoire, Washington DC (Etats-Unis) en passant par Beyrouth, au Liban, pendant les 6es Jeux de la Francophonie, Jazz à Kinshasa puis le festival Mantsina sur scène, le festival Sanghu Nji Nji, le festival d’expression féminine et le Festival panafricain de musique pour ne mentionner que ceux-là, Gladys a fait entendre à l’humanité toutes les sonorités. Son style est le World music, mélange de RNB, de Jazz et de rap teinté d’un métissage de rythmique traditionnelle.

Habituée également des scènes IFC Brazzaville et Pointe-Noire, elle chante son univers en sa langue maternelle. Qu’elle soit en lari, en bembé, en lingala, en Kituba, ou en français, la chanson de Gladys est un instrument pédagogique. Ses thèmes autour de l’éducation éveillent les consciences. Des titres comme "Mbele-Nzele" évoquent la paresse sous la métaphore de la cigale et la fourmi. "Mani Mani", par contre, est une des chansons dans laquelle elle met en garde la famille africaine contre toute tentative d’envoutement dirigé à l’endroit de ses enfants.

« Ne touchez pas à mes enfants, mon sang. Le bonheur des enfants des uns attire toujours la mauvaise foi de la part des autres », a indiqué Gladys Samba.

Plus tard, elle va créer le groupe Tela qui signifie en langue lari « La goutte d’eau qui tombe ». Celui-ci est composé de six membres dont elle est leader.

Un nouvel album dédié à sa mère

Son tout dernier opus, intitulé "Absence", est en mémoire de sa mère qui l’avait quittée alors qu’elle avait à peine 5 ans. Elle relate le vide que le départ inopiné de sa maman a causé en elle. Il compte huit titres chantés en sa langue maternelle. Il y a "Absence", "Mbele Nzele", "Nkusus", "Nungu", "Tata-Yaya", "Mani-Mani", "Akwekas" et "Abo Pia". Commentant certains de ces titres, Gladys Samba présente cet opus comme un chef d’œuvre apprécié par les mélomanes tant congolais qu’étrangers.

« L’album "Absence" se comporte assez bien sur le marché. Quand je regarde sur les plates-formes, les demandes tombent au jour le jour », s’est-elle empressée de dire tout en soulignant que c’est une réussite totale.

Cet album est donc un hommage à sa mère partie trop tôt. Un hommage, mais aussi une prière de bénédiction pour sa carrière d’artiste, à cette génitrice qui n’a pas vu grandir le fruit de ses entrailles. Et cela pour toute une vie, la sienne et celle de ses petits-enfants.

"Absence" suscite des fans à travers le Congo. Les contacts viennent de partout, invitant Gladys Samba à aller prester partout dans le pays. Seulement, elle ne peut pour l’instant répondre à toutes ces demandes de production parce que limitée par des moyens.

« Maintenant, si je trouve une personne de bonne volonté pouvant accepter de m’amener dans les départements de notre pays, elle est la bienvenue », a-t-elle lancé sous forme d’appel aux potentiels producteurs de musique.

A Ferdinand Milou

Légendes et crédits photo : 

Gladys Samba

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