Santé : le paludisme en Afrique

Mardi 5 Mars 2019 - 10:45

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La maladie serait apparue sur le continent il y a au moins vingt mille ans, selon une étude de l’Institut Pasteur et du Centre national de recherche scientifique (CNRS) français, suite à une analyse sur le génome de quatre cent soixante-dix-neuf personnes originaires de treize populations d’Afrique subsaharienne.

Le paludisme est responsable de quatre cent trente-cinq mille morts chaque année. Quelque deux cents millions de cas ont été enregistrés en 2017 parmi lesquels deux cent soixante-six mille enfants de moins de 5 ans (deux cent dix-neuf millions dans le monde), selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Parmi les pays les plus touchés sur le continent, figurent le Nigeria, Madagascar, la République démocratique du Congo (RDC) et l'Ouganda.

La maladie se transmet par les piqures d'Anophèles, moustiques porteurs du parasite Plasmodium falciparum. Mais la lutte contre le paludisme s'essouffle. Or, les dix pays d’Afrique les plus touchés ont enregistré une importante hausse de cas. En parallèle, les moyens alloués à la lutte contre la maladie restent insuffisants. Pour le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, il faut changer de cap. ''Nous ne sommes pas sur la bonne voie pour atteindre deux objectifs'', à savoir ''réduire de 40% l’incidence du paludisme et la mortalité associée par rapport aux niveaux de 2015'',  à cause de la hausse des cas dans certains des pays les plus durement touchés par le paludisme, puis du fait de '' l'inadéquation'' du niveau d’investissement dans la lutte contre cette maladie.

Les dix pays du continent les plus durement touchés par la maladie ''auraient enregistré 3,5 millions de cas supplémentaires par rapport à 2016'', selon l’OMS. Parmi ces pays figurent le Nigeria, Madagascar, la RDC et l’Ouganda. Le fait qu’''un enfant de moins de 5 ans meurt toutes les deux minutes de cette maladie évitable et guérissable est inacceptable'', estime Tedros Adhanom Ghebreyesus.

L’OMS met en cause l’accès et l’utilisation des interventions et outils antipaludiques essentiels qui sont ''insuffisants''. ''Dans vingt-quatre des quarante et un pays où la maladie sévit le plus, lesquels dépendent en grande partie des financements externes pour lutter contre elle, le niveau moyen de financement disponible par personne à risque a diminué sur la période 2015-2017 par rapport à 2012-2014, souligne l’OMS. ''Parallèlement, l’émergence continue de la résistance du parasite aux médicaments antipaludiques et la résistance du moustique aux insecticides menacent les progrès futurs'', ajoute l'institution onusienne.

Noël Ndong

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