Maintien de la paix : la Monusco envisage une réduction progressive de ses effectifs

Samedi 9 Mars 2019 - 16:01

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L'ONU a entrepris d'élaborer une stratégie de retrait progressif des Casques bleus de la République démocratique du Congo (RDC), qui pourrait se traduire, à moyen terme, par de premiers ajustements et changements de priorités.

À la fin de ce mois, le mandat de la Mission des Nations unies en RDC (Monusco) arrivera à son terme. Les responsables onusiens sont, pour l‘heure, écartelés entre la nécessité de prolonger le bail avec ce pays, au regard de la persistance de l’insécurité à l’est et l’envie de satisfaire une vieille requête exprimée de longue date, celle liée au départ des Casques bleus du territoire congolais. Cependant, avec le changement de la donne politique intervenue en RDC avec l’avènement du nouveau pouvoir, en sus de l’ouverture de l’espace politique, l’option d’un retrait total des Casques bleus telle qu’envisagée au départ est en train d’être abandonnée au profit de quelques ajustements censés adapter la mission au contexte postélectoral actuel.  

Nonobstant une relative amélioration de la situation sécuritaire dans plusieurs régions, soutient-on, la présence de la Monusco est toujours requise, particulièrement dans la partie est en proie à l’activisme récurrent des groupes armés. Bien plus, l’absence d’un gouvernement responsable impose au Conseil de sécurité d’agir avec circonspection en évitant tout empressement à renouveler le mandat de la Monusco. D’après des indiscrétions, il appert que l’option est prise pour un prolongement de sept mois du mandat actuel avec quelques ajustements à opérer, afin de mettre la mission en phase avec le nouveau contexte politique du pays. « Nous allons ajuster progressivement la Monusco au nouveau contexte dans le pays, tant dans sa taille que dans sa mission et sa présence, et probablement la réduire. Le processus et les modalités restent à définir »,  a révélé une source onusienne.

En fait, les responsables onusiens excluent le départ intégral des Casques bleus en RDC et veulent se donner du temps pour évaluer, de concert avec les nouvelles autorités du pays, le bilan de la mission tout en scrutant son avenir par rapport aux enjeux politiques et sécuritaires en présence. Là-dessus, il y a lieu de souligner les bonnes relations qu’entretiennent déjà les nouveaux dirigeants congolais avec la Monusco. Celle-ci se réjouit, d’ores et déjà, de bonnes dispositions d’esprit affichées par Félix Tshisekedi qui, à l’opposé de son prédécesseur qui réclamait régulièrement son départ, se montre plus flexible. Il aurait, d’ailleurs, selon une source diplomatique, exprimé son vœu de garder la Monusco et de chercher à la sortir de la relation conflictuelle entretenue avec l’ancien chef de l’État.  

En attendant l’évaluation du fonctionnement de la Minusco par les deux parties, l’option de la réduction des effectifs des Casques bleus dans des proportions relativement modestes est déjà sur la table, quitte à travailler sur un processus conduisant à une stratégie de sortie progressive. La mission pourrait aussi fermer quelques bases à l’ouest pour redéployer son personnel à l’est, indique-t-on.

Notons que la Monusco, présente en RDC depuis une vingtaine d'années avec quelque seize mille Casques bleus, est l'une des missions actuelles de l'ONU la plus importante et la plus coûteuse.

Alain Diasso

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