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Compétition

Lundi 18 Mars 2019 - 10:23

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Ainsi qu’il fallait s’y attendre, les Américains prennent aujourd’hui conscience qu’en se désintéressant de l’Afrique comme ils l’ont fait tout au long des dernières décennies, ils ont commis une erreur stratégique qui risque de leur coûter cher, très cher à l’avenir. D’où la position pour le moins musclée prise vendredi dernier, à Kinshasa, par le sous-secrétaire d’Etat, Tibor Nagy, autrement dit le « Monsieur Afrique » des Etats-Unis, qui a posé clairement son pays comme une alternative à la Chine pour les pays du continent.

Passons sur la compétition qui s’engage entre les deux grandes puissances sur notre continent. Se déroulant en réalité partout dans le monde, elle n’a rien de surprenant dans un moment où les rapports de force se rééquilibrent au sein de la communauté mondiale. Et comme l’Afrique sera demain le continent le plus peuplé, donc le plus attractif commercialement de la planète, elle devient inévitablement un enjeu majeur dont personne ne peut plus se désintéresser.

Que les Etats-Unis critiquent la façon dont la Chine resserre ses liens avec le continent en l’accusant notamment d’accroître fortement la dette des pays où elle agit ne doit pas faire oublier que, tout au long des deux dernières décennies, ce sont les entreprises chinoises qui ont réalisé la plupart des grandes infrastructures en Afrique. Nous en avons la preuve nous-mêmes, Congolais, qui avons vu notre pays se doter de routes, d’aéroports, d’hôpitaux, de stades de sports, de salles de conférences, d’hôtels et autres lieux grâce à l’engagement de la Chine à nos côtés.

S’il est vrai que ces constructions ont alourdi fortement la dette des pays concernés envers ce grand pays, il l’est tout autant que, d’une part, celui-ci a tout mis en œuvre pour rendre cette dette soutenable et que, d’autre part, la réalisation de ces infrastructures a créé les conditions d’un essor économique dont nous tirerons de grands profits à moyen et long terme. Si donc les Etats-Unis veulent s’installer durablement en Afrique, ils ne doivent pas miser seulement sur le savoir-faire technique de leurs entreprises. Ils doivent aussi aider les Etats à assainir leurs finances.

Alors en effet et alors seulement, ils seront entendus.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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