Société : un spectacle de rue en faveur des fous !

Jeudi 21 Mars 2019 - 20:17

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Un spectacle de rue pour venir en aide à ceux que l’on appelle communément les fous, tel est le cri du cœur de la comédienne humoriste Mixiana Laba.

L’histoire pourrait être un conte de la folie ordinaire, une folie abandonnée à la rue, au soleil et aux pluies, avec pour principaux acteurs ceux que l’on appelle « les fous », en vérité des ombres en guenilles que l’on distingue à peine dans l’effervescence de nos vies.  Fous et folles errent ainsi dans les rues de Pointe- Noire, sans abri, sans soin, sans mots de réconfort, pire encore sans un regard  à leurs égards.  Ponton La Belle pour certains, Ponton l’Indifférente pour ces laissés-pour-compte…

La semaine passée, il aura fallu une nouvelle fois cette douce folie de Mixiana Laba, après avoir réalisé un mini documentaire sur ce sujet intitulé "Réalité aveuglée" - lui ayant valu, d’ailleurs, de recevoir en novembre dernier  le Prix Elikia de l’Institut français du Congo de Pointe Noire -, pour éveiller  nos consciences en déclinant son  film court en un spectacle de rue. Une sorte de « happening » décapant, à même le goudron dans la dense circulation du quartier OCH La Baguette d’Or, où Mixiana, durant près d’une heure, aura exprimé son indignation de voir les fous abandonnés à leurs tristes sorts. Un show burlesque et pour le moins insolite où la jeune comédienne humoriste aura endossé le rôle du fou, brandissant à tout-va  une pancarte sur laquelle on pouvait lire « Nous ne sommes pas invisibles, aidez-nous, soignez-nous ». 

Quelques médias TV de la place étaient présents lors de cet étrange ballet pour  relayer ce véritable cri du cœur et sensibiliser à leur tour l’opinion publique. Pour aller plus loin encore, Mixiana Laba envisage une exposition photos sur le même thème afin d’alerter les pouvoirs publics sur la nécessité de venir en aide et soigner ces personnes totalement démunies. « Nous assistons au quotidien à une sorte de drame humain dans l’indifférence générale, chacun ferme les yeux et je pense qu’il est grand temps de les ouvrir. Un sourire, un regard, une parole, cela peut paraître peu mais c’est déjà beaucoup, c’est leur offrir le sentiment qu’ils ont le droit d’exister. Mais c’est naturellement très insuffisant, il faut une prise en charge sociale pour ces gens qui sont nos frères », déplore Mixiana avec l’espoir que cet appel à la solidarité soit entendu.

Philippe Edouard

Légendes et crédits photo : 

Mixiana Laba, dans le rôle de fou

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