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Et le monde sera demain…

Samedi 13 Avril 2019 - 19:01

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Bien malin, en vérité, est aujourd’hui celui ou celle qui peut dire avec la moindre certitude ce que nous réserve l’avenir alors que s’approche à grands pas la troisième décennie de ce nouveau millénaire. Tandis qu’en effet, le progrès technique, dont le meilleur sortirait si les hommes avaient pour deux sous de bon sens, ne cesse de s’accélérer et ouvre chaque jour de nouvelles perspectives tant au plan individuel que collectif, la plus grande incertitude règne dans les deux domaines dont dépend le plus directement notre avenir : la protection de la nature et les rapports entre les peuples.

° La protection de la nature, tout d’abord. Rien ne bouge, en vérité, sur ce champ à tous égards stratégique dans le moment même où les alertes lancées par les observateurs de la planète et les scientifiques de tous les continents se multiplient. Incapables de s’entendre sur le fond et de prendre les mesures simples qui pourraient ralentir ou même stopper la dégradation de l’environnement dont dépend notre existence, les gouvernants des grandes puissances industrielles s’avèrent impuissants à traduire en actes concrets les bonnes intentions qu’ils affichent lors des grands-messes sur le climat. Quant aux dirigeants des pays émergents, dont beaucoup subissent déjà très directement les effets du dérèglement climatique, ils n’ont ni les moyens financiers ni les capacités techniques de préserver la nature qui les entoure. Résultat des courses : la hausse de la température, la fonte des glaces sur les deux pôles, la montée des océans sous toutes les latitudes entraînent d’ores et déjà des séismes que les peuples pauvres comme les peuples riches de la Terre s’avèrent incapables de prévenir et plus encore de contrer. A échéance de cinquante ans, si l’humanité ne se mobilise pas tout entière pour mettre un terme à ces dérives, elle signera son arrêt de mort. Et ce ne sont certainement pas les nouvelles technologies qui la mettront à l’abri de ce désastre planétaire.

° Les apports entre les peuples, ensuite. Loin de tirer les leçons des guerres mondiales qui ont marqué le siècle précédent, les grandes nations ou grandes communautés de nations – Etats-Unis, Russie, Chine, Europe, Inde – se lancent de nouveau aujourd’hui dans une course à la puissance qui ne peut, à terme rapproché, que provoquer de nouveaux affrontements destructeurs. Se dotant d’armes de plus en plus puissantes, s’appliquant à faire de l’espace qui entoure la Terre un nouveau champ d’affrontement, mettant les nouvelles technologies au service de leurs intérêts les plus égoïstes, elles créent un climat international qui ressemble de plus en plus à celui de la « guerre froide ». Et, malheureusement, tout indique, même si elles s’en défendent officiellement, qu’à tout moment ces affrontements larvés peuvent déboucher sur des conflits ouverts dont le pire sortirait à coup sûr pour l’humanité tout entière. Comme les peuples du tiers-monde n’ont manifestement pas leur mot à dire dans ce débat ainsi qu’en témoignent leur quasi-inexistence au sein du Conseil de sécurité des Nations unies et leur très faible représentation dans les autres institutions de la communauté mondiale, il est fort peu probable que la raison l’emporte un jour prochain sur la passion égoïste des « grands » de ce monde.

Conclusion de ce qui précède : l’avenir, loin d’être radieux comme ce serait le cas si la volonté de vivre en harmonie avec ses voisins l’emportait dans toutes les grandes capitales sur l’instinct de puissance et la volonté de domination hérités du monde animal dont nous sommes issus, l’avenir donc s’annonce dangereusement instable pour tous les peuples de la Terre. Mieux vaut s’en convaincre dès à présent et œuvrer pour que la raison l’emporte avant qu’il soit trop tard.

Parole d’observateur !

 

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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