Le défi énergique : une question centrale du partenariat Afrique-UE

Dimanche 30 Mars 2014 - 3:00

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Comment répondre aux immenses besoins d’énergie qu’a l’Afrique pour se développer, améliorer le niveau de vie de ses populations, s’industrialiser ? Comment éviter des guerres de l’énergie ? En raison de leurs liens historiques et de leur proximité géographique, l’Afrique et l’Europe se sont engagées dans une aventure commune consistant à relever ensemble ce défi énergétique

C’est ainsi que les chefs d’État et de gouvernement africains et européens se sont engagés à Lisbonne (Portugal) en décembre 2007 à lancer le Partenariat Afrique-UE pour l’énergie (PAEE) dans le cadre des huit partenariats constituant la Stratégie conjointe Afrique-UE. Le PAEE est un cadre à long terme de dialogue politique structuré et de coopération entre l’Afrique et l’UE sur les questions énergétiques. Il présente une importance stratégique et reflète les besoins africains et européens.

Dans ce cadre, l’Afrique et l’Europe collaboreront pour élaborer un projet commun, trouver des réponses communes, stimuler l’exécution d’actions spécifiques visant à élargir l’accès à l’énergie, assurer une plus grande sécurité énergétique et optimiser la contribution des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.

L’objectif global consistant donc en l’amélioration de l’accès à des services énergétiques fiables, sûrs, abordables, rentables et respectueux du climat sur les deux continents en mettant l’accent tout particulièrement sur la réalisation des OMD en Afrique. Pour atteindre son objectif global, le PAEE concentrera ses efforts sur des objectifs spécifiques concrets, réalistes et visibles à atteindre d’ici 2020 en tenant compte des normes sociales et environnementales requises. Et pour mieux identifier les besoins, le PAEE a dressé un inventaire des programmes énergétiques dont un document fait une synthèse des besoins énergétiques et présente les priorités des actions futures.

Opération 100 millions d’Africains électrifiés en 2020

Compte tenu du taux d’électrification actuel, l’objectif fixé lors de la première conférence par les ministres africains et de l’UE en 2010 à Vienne (Autriche) visant à permettre à 100 millions d’Africains d’accéder à des services énergétiques modernes et durables, même s’il pourrait être atteint en 2020, reste modeste compte tenu des taux d’urbanisation et de la nécessité de l’énergie pour un continent d’un milliard d’habitants et compte tenu de la croissance rapide de la population africaine. La part de la population qui n’aura pas accès à l’électricité en 2020 devrait malheureusement sensiblement augmenter.

Un engagement politique fort et une participation délibérée des parties prenantes sont indispensables pour encourager les investissements et l’action visant à réduire l’écart de la pauvreté énergétique en Afrique.

Lors de la deuxième conférence qui s’est tenue en février à Addis-Abeba (Éthiopie), il a été question de définir une vision d’avenir pour la coopération énergétique entre l’Afrique et l’Europe, ainsi que d’obtenir des résultats concrets, y compris des engagements politiques pour concrétiser des solutions politiques énergétiques renouvelables au bénéfice des générations futures.

Les leaders politiques et les entrepreneurs africains et européens ont indiqué qu’ils « essayeront de renforcer la coopération énergétique entre les deux continents ». Il a été rappelé que la pauvreté énergétique est l’un des plus grands défis pour le développement durable en Afrique, malgré les ressources suffisantes du continent pour satisfaire toute la demande. Pour cela, l’UE soutiendra l’augmentation de cette capacité, notamment dans les technologies renouvelables et efficaces.

Le directeur du département des Infrastructures et de l’Énergie de l’UA, Boubakari Baba Moussa, rappelait récemment que le partenariat Afrique-UE pour l’énergie est une initiative audacieuse qui repose sur le simple fait que l’énergie est essentielle pour le développement. Sans énergie, il n’y a pas de croissance économique soutenue ou durable, ni d’agriculture durable, ni de soins de santé de qualité, ni d’éducation décente. En somme, sans énergie, il n’y a pas de développement. L’énergie est donc essentielle pour le progrès économique, industriel et social de l’Afrique.

Noël Ndong