Sahel : Niamey va accueillir une conférence sur l’implication des femmes dans la résolution des conflits

Jeudi 25 Avril 2019 - 12:14

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La rencontre se tiendra du 2 au 3 mai, à Niamey, la capitale. L’élaboration d’une stratégie concertée de prévention et de lutte, entre femmes, jeunes et forces militaires de la région est attendue à la fin de la réunion.

La conférence est organisée par l’association Femmes Africa solidarité, en collaboration avec le Bureau régional d’ONU Femmes pour l’Afrique de l’ouest et du centre. Selon le site d’information « Niamey et les 2 jours », les assises visent à « identifier des solutions optimales dans la prévention et la protection contre l’extrémisme violent ainsi que la participation des femmes à la consolidation de la paix, conformément à l’esprit de la résolution 1325 des Nations unies ».

L’organisation de cette conférence vient à point nommé puisque l’espace sahélo-saharien fait face à trois fronts très actifs. Il s’agit notamment du Nigeria, où le groupe terroriste Boko Haram est logé depuis 2009, du Mali où opèrent des groupes terroristes proches d’Al Qaïda au Maghreb islamique, dont Ansar Dine et d’autres mouvements rebelles basés depuis près de cinq ans dans le nord du pays, ainsi que de la Libye où des groupes armés et autres bandits de tout acabit contrôlent la partie sud depuis le renversement du régime de Mouammar Kadhafi, en 201.

A tous ces groupes, est venu s’ajouter cette année un nouveau foyer d’insécurité au niveau de la région des « trois frontières » (Niger-Mali-Burkina Faso), entretenu par d’autres groupes djihadistes qui mettent en péril la sécurité des personnes et des biens.

S’agissant de Boko Haram, il sied de noter que le groupe opère dans tous les pays de la zone du lac Tchad (Nigeria, Tchad, Cameroun, Niger), où il commet des attentats meurtriers, des attaques contre les forces de l’ordre et procède à des enlèvements de civils.

En mars dernier, une délégation du Conseil de sécurité s’était rendu au Mali et au Burkina Faso afin de se pencher sur la situation préoccupante de la région, où la menace terroriste ne montre aucun signe d’affaiblissement et cause des déplacements massifs de population. La visite, menée par la France, l’Allemagne et la Côte d’Ivoire, était la quatrième du genre du Conseil de sécurité au Mali, depuis 2014, et la deuxième au Burkina Faso.

Les puissances mondiales sont divisées sur l’attitude à adopter vis-à-vis de la menace islamiste au Sahel, la France étant en désaccord avec les Etats-Unis à propos du financement de la force antidjihadiste G5 Sahel, dont sont membres le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.

Dans le cadre de l’opération Barkhane, la France compte quatre mille cinq cents soldats dans la région du Sahel, dont deux mille sept cents sur le territoire malien.

Washington toujours opposé au financement direct du G5 Sahel

Paris a laissé entendre qu’elle pourrait une nouvelle fois demander au Conseil d’approuver un financement direct du G5 Sahel. Une proposition que les Etats-Unis avaient fermement rejetée l’année dernière d’autant que les Américains ont contribué à cette force à hauteur de cent onze millions de dollars, mais s’opposent régulièrement à un financement annualisé passant par l’ONU. Le gouvernement de Donald Trump, rappelons-le, a sensiblement réduit les fonds alloués aux opérations de maintien de la paix.

Au Mali, un accord de paix avait été signé à Bamako entre le pouvoir et les groupes armés mais trois ans et demi après, des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques. Au total, près de deux cent trente-sept attaques ont été recensées en 2018 au Mali, soit onze de plus qu’en 2017.

Le Burkina fait tout aussi l’objet des attaques djihadistes qui se sont également multipliées. Quant au Nigeria, l’ONU estime que plus de vingt-sept mille personnes sont mortes depuis le début du soulèvement de Boko Haram, dans le nord-est du pays, en 2009, et 1,8 million d’autres ne peuvent toujours pas regagner leur foyer.

L’ensemble de la région du Sahel compte près de 4,3 millions de personnes déplacées, dont un million ayant dû fuir leur maison l’année passée, selon les Nations unies.

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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