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Promotion et sauvegarde du bassin du Congo

Jeudi 2 Mai 2019 - 21:28

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Le bassin du Congo, deuxième plus grande forêt tropicale au monde après l’Amazonie, pourrait être la prochaine frontière dans l’exploitation forestière internationale et le commerce d’huile de palme, selon les géographes et les écologistes les plus en pointe sur la question. La forêt tropicale du bassin du Congo s’étend sur plus de 3,6 millions de kilomètres carrés et traverse six pays en Afrique centrale. Pendant des années, l’instabilité politique et les efforts de conservation ont permis de relativement protéger cette région, où prospèrent des gorilles, des éléphants de forêt, des okapis et des bonobos ainsi que de nombreuses autres espèces. Mais au cours de la dernière décennie, la déforestation a augmenté, menaçant la faune et le climat à une plus grande échelle.

Si bien que l’on se demande si l’immense forêt du bassin du Congo pourra survivre à l’arrivée et à la multiplication des entreprises internationales qui considèrent cette région comme la prochaine zone sensible pour l’agriculture industrielle et l’huile de palme.

C’est justement pour la protéger contre les appétits sans cesse grandissants des exploitants forestiers, qu’a été créé « le Fonds bleu pour le bassin du Congo ». Ce fonds a pour objectif d’impulser l’économie circulaire et de rendre les pays moins dépendants des ressources forestières. Son besoin de financement est évalué à trois milliards d’euros, qui doivent être mobilisés par les pays signataires et des partenaires internationaux. Le Fonds bleu doit permettre de réaliser des projets hydroélectriques, de traitement des eaux ou d’irrigation des terres cultivables pour une meilleure gestion intégrée de ces eaux. Il est aussi question d’améliorer les 25 000 km de voies navigables et de développer la pêche.

À travers cette initiative du Fonds bleu, l’Afrique veut prendre sa part de responsabilité dans la lutte contre le réchauffement climatique. Mais pour éviter les critiques de certains observateurs qui craignent de voir dans ce fonds un effet d’annonce qui ne sera pas suivi de résultats concrets, il est important que la place aux actions soit plus grande que celle des discours et des promesses stériles. Et l’une des façons les plus efficaces de promouvoir le Fonds bleu est de lui trouver des  « ambassadeurs » de renommée mondiale dont la voix pourra être aussi entendue que celle des politiques.

Si l’on convient tous que le bassin du Congo est le deuxième poumon écologique de la planète, alors sa protection et sa sauvegarde doivent être l’affaire de tous. N’oublions pas qu’une étude faite par  des chercheurs de l’université du Maryland (Etats-Unis), se fondant sur l’analyse des données satellitaires relevées entre 2000 et 2014, révèle que le massif forestier du bassin du Congo a perdu 16,6 millions d’hectares.

L’Afrique a besoin de s’affirmer de plus en plus dans le combat écologique. Pour y parvenir, elle a besoin de voix qui comptent pour porter son message le plus loin possible.

 

Boris Kharl Ebaka

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Édition du Samedi (SA)

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