Kouam Tawa : « L’élément fondamental de la dramaturgie, c’est le conflit »

Samedi 28 Décembre 2013 - 7:45

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Lundi 23 décembre 2013, le Cercle culturel Sony-Labou-Tansi de Bacongo a servi de cadre à la restitution de l’atelier d’écriture dramatique animé par l’écrivain, dramaturge et metteur en scène Kouam Tawa, originaire du Cameroun. Cet atelier est inscrit au programme du festival Mantsina sur scène 2013

Près d’une dizaine de jeunes auteurs congolais ont appris les subtilités de l’écriture du théâtre. « L’élément fondamental de la dramaturgie, c’est le conflit », professe Kouam Tawa. Car pour lui, le conflit est l’ensemble des péripéties auxquelles le protagoniste, vu comme le personnage qui vit le plus de conflits dans une pièce de théâtre, est confronté. Le drame est action. Le conflit dans une pièce « permet de caractériser les gens, parce que l’homme se découvre dans l’action », soutient celui qui pense que le protagoniste ne peut être le personnage qui fait avancer l’action dans une pièce ou encore moins celui qui subit le plus de transformations, mais celui qui surmonte le plus de conflits. « Je ne partage pas le postulat des autres courants de pensée », confie-t-il modestement.

Les jeunes auteurs ont appris que pour écrire une pièce de théâtre, il suffisait à l’auteur de construire un personnage, lui donner des objectifs et créer ensuite à celui-ci des obstacles ou des barrières. Cette situation dramatique étant mise en place, le lecteur ou le spectateur s’intéresseront à la réponse dramatique suivante : le protagoniste atteindra-t-il ou non ses objectifs ? L’atelier d’écriture dramatique promet de révéler des dramaturges de demain comme Galilée, un jeune auteur participant à l’atelier. Il est l’auteur d’une pièce où il est question de deux jeunes chasseurs dont l’un prend ses jambes à son cou à l’approche d’un buffle tandis que l’autre prie Dieu et attend d’être sauvé par ce dernier. Une fois au ciel, ce jeune s’en prend à Dieu qui n’a pu le sauver du buffle. Carter, quant à lui, accouche sur le papier de l’histoire d’un soûlard sans un sou qui prend un taxi et trouve le subterfuge d’épouvanter le chauffeur en lui demandant de le conduire au cimetière.

Kouam tawa a exhorté les participants à l’atelier d’écriture à plus de lecture : « Le mot littérature se décline à travers les trois mots suivants : “lis”, qui est un impératif et une exhortation à la lecture, ensuite “tes ratures”, qui veut dire écrire sans relâche et enfin “terre”, pour marquer son ancrage ou ses racines. »  D’après l’animateur de cet atelier d’écriture, le style d’écriture n’intervient que lorsque l’auteur aura beaucoup lu.

Né en 1974 au Cameroun, où il réside, Kouam Tawa se consacre à la littérature, au théâtre, à l’animation des ateliers d’écriture. Il a reçu de nombreux prix, entre autres le prix ACCT de littérature africaine pour la jeunesse en 1997. Il a à son actif près d’une trentaine des textes dramatiques et poétiques écrits. Il a mis en scène Mémoire d’une peau de William Sassine à l’Institut français du Congo dans le cadre de Mantsina 2013.

Roll Mbemba

Légendes et crédits photo : 

Photo : Kouam Tawa. (© Adiac)