Message du chef de l'État, Denis Sassou N'Guesso, sur l'état de la nation 2013

Lundi 12 Août 2013 - 14:30

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RÉPUBLIQUE DU CONGO

Unité*Travail*Progrès

MESSAGE DE SON EXCELLENCE MONSIEUR DENIS SASSOU-N’GUESSO, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU CONGO SUR L’ÉTAT DE LA NATION 2013

Brazzaville, le 12 août 2013

Monsieur le Président du Congrès,

Monsieur le Président du Sénat,

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de missions diplomatiques,

Mes chers compatriotes.

Dès la première aurore de la paix retrouvée, nous avons pris la décision de forger ensemble et durablement notre destin commun. Sûrs de nos innombrables atouts, portés par une formidable espérance nouvelle, nous avons résolu de nous unir au plus vite pour mieux agir.

Agir pour réconcilier le peuple. Agir pour reconstruire l’Etat et la Nation. Agir pour bâtir l’avenir d’un Congo nouveau auquel nous avons promis d’assurer le progrès, l’équilibre et la justice.

C’est l’engagement collectif que nous avons pris. C’est la volonté commune que nous avons décidé de traduire en actes. C’est le pacte républicain que nous avons accepté de conclure avec le peuple et dont le devoir m’incombe, chaque année, d’en faire le bilan.

Je suis heureux d’être, ce jour, devant vous, pour éclairer votre opinion et celle de notre peuple sur l’état de notre nation dans les domaines essentiels de sa vie : l’économie, le social, la politique, les relations internationales.

Je peux affirmer sans triomphalisme, en toute responsabilité, que la nation congolaise jouit d’une bonne santé. Elle poursuit avec assurance et confiance son chemin de progression.

Sur le plan économique, dans un contexte mondial dominé par la faible croissance ou par la récession, notre pays tire bien son épingle du jeu. En 2012, la Banque Mondiale a classé l’économie congolaise parmi les dix (10) économies d’Afrique ayant affiché les meilleures performances, et notre pays parmi les dix du continent appelés à l’émergence.

Nous devons ce classement élogieux au taux de croissance de notre économie qui est resté en moyenne autour de 5% durant les dix dernières années. La conséquence de ce bon résultat est que la richesse nationale a plus que triplé pendant la décennie écoulée.

Notre produit intérieur brut est ainsi passé de deux mille (2000) milliards de francs cfa, à prix courants, en 2002, à plus de sept mille cinq cent (7500) milliards de francs cfa en 2012.

De la même façon, le PIB par habitant a bondi de 886 dollars américains en 2002 à plus de 3500 dollars en 2012. La marche en avant de la croissance devrait se poursuivre dans les dix années à venir avec des accélérations en 2015, 2016 et en 2017.

Cette bonne croissance économique se conjugue avec la stabilité macroéconomique, caractérisée par la maîtrise de l’évolution des prix, la saine gestion des finances publiques et la balance commerciale favorable.

Le taux d’inflation national, même s’il n’obéit pas toujours à la règle communautaire sous-régionale de 3%, se situe en moyenne annuelle en dessous de 5%. Il était à 4,8% l’année dernière.

La gestion des finances publiques, depuis 2006, se solde, année après année, par un excédent budgétaire. Il a été de plus de cinq cent (500) milliards de francs cfa en 2012.

Le commerce extérieur était quasiment à l’équilibre en 2012, après plus de dix ans d’excédent commercial évalué en moyenne annuelle à plus de cinq cent (500) milliards de francs cfa.

Dans l’analyse de ces performances économiques, il importe de retenir que depuis 2002, la croissance économique nationale n’est plus portée par le pétrole seul.

Les activités économiques hors pétrole n’ont de cesse de gagner de l’importance dans la dynamisation de la croissance. Cela est vrai. Cela est vérifiable.

S’agissant du pétrole, il reste de loin la première source de la richesse nationale même si sa production enregistre une baisse notable. De plus de 114 millions de barils en 2010, elle est passée à 92 millions de barils aujourd’hui.

Sur la gestion des revenus du pétrole, le Congo a montré à la face du monde que cette dernière est totalement transparente. C’est ainsi qu’après avoir passé au peigne fin les comptes pour les exercices 2010 et 2011, les experts internationaux ont déclaré en février de cette année que notre gestion des flux financiers du pétrole a été conforme aux normes édictées par l’Initiative de Transparence des Industries Extractives (ITIE). Le Congo est de ce fait désormais pays membre conforme de l’ITIE.

Il n’y a pas, vous vous en doutez, Mesdames et Messieurs, de meilleure preuve pour établir le sérieux et la rigueur avec lesquels la nation gère les revenus issus de ses ressources naturelles.

S’agissant des activités hors pétrole, on peut noter qu’avec plus de 10% de croissance en 2012, la branche des bâtiments et travaux publics demeure la plus dynamique de notre économie.

L’effort du Gouvernement dans la réalisation des infrastructures de base se poursuit dans plusieurs domaines.

  • Premièrement. Après la réalisation du barrage hydroélectrique d’Imboulou et de la Centrale à Gaz de Côte Matève, à Pointe-Noire, l’amélioration et le renforcement de nos capacités de production d’énergie électrique justifient la mise en œuvre de plusieurs nouveaux projets, parmi lesquels :
  • la construction de la Centrale Hydroélectrique de Liouesso avec lignes associées, dans le département de la Sangha.
  • l’installation d’une Centrale Photovoltaïque à Impfondo ;
  • la construction des lignes de transport de la moyenne tension électrique entre Owando et Makoua, Oyo et Mossaka ainsi que Boundji et Ewo ;
  • la réhabilitation et la modernisation de la Centrale Hydroélectrique du Djoué ;
  • l’actualisation des études de faisabilité en vue de faire passer la puissance installée de la Centrale Electrique du Congo, à Pointe-Noire, de 300 à 900 mégawatts ;
  • l’électrification rurale en partenariat avec l’Inde et la Banque Africaine de Développement ;
  • la poursuite des travaux de réhabilitation et d’extension des réseaux électriques de Brazzaville et de Pointe-Noire.

Il est à noter que la persistance des difficultés dans la fourniture de l’électricité dans les deux principales villes du pays est due, dans une large mesure, au mauvais état de leurs réseaux de distribution. Le Gouvernement s’emploie donc à les restaurer.

  • Deuxièmement. Dans le domaine de l’eau potable, je vous annonce, avec la pleine assurance de la vérité, l’achèvement des travaux de construction de la deuxième usine d’eau de Djiri, d’une capacité de plus de cinq mille (5000) mètres cubes par heure. La réhabilitation de la première usine de Djiri a, quant à elle, débuté en juin dernier.

A terme, le relèvement de la production totale des deux usines à plus de onze mille (11000) mètres cubes d’eau par heure permettra de couvrir les besoins en eau potable de la ville capitale jusqu’à l’horizon 2030.

Avec l’appui de nos partenaires au développement, plusieurs autres projets hydrauliques sont en cours de réalisation, notamment :

  • la réhabilitation des réseaux de distribution d’eau potable à Brazzaville et à Pointe-Noire ;
  • et surtout, l’amélioration de l’accès à l’eau potable en milieu rural, porté par le programme « Eau pour Tous » que nous venons, il y a une semaine, de lancer dans la Bouenza.

Dans trois ans, le programme « Eau pour Tous » va couvrir plus de deux mille (2.000) villages sur toute l’étendue du pays.

  • Troisièmement. Concernant les infrastructures de communication physique. Au moment même où je m’adresse à vous, Mesdames et Messieurs, plus de deux mille kilomètres de routes à bitumer sont en chantier à travers le pays. Il en est ainsi de :
  • la route Dolisie-Brazzaville, longue de 380 kilomètres ;
  • la route Loudima – Sibiti, 80 kilomètres ;
  • la route Mouyondzi – Moukoukoulou, 30 kilomètres ;
  • la route Sibiti – Mapati – Ibé, 57 kilomètres ; premier tronçon de l’axe Sibiti – Zanaga ;
  • la route Mambili-Ouesso, 197 kilomètres ;
  • la route Ketta-Djoum, à la frontière du Cameroun, 312 kilomètres ;
  • la route Okoyo – Frontière du Gabon, 90 kilomètres ;
  • les routes Oyo – Tchicapika - Tongo et Edou - Bokouélé, 101 kilomètres ;
  • la route Makoua – Etoumbi, 105 kilomètres ;
  • la route Boundji – Ewo, 80 kilomètres ;

La structuration du pays en routes en terre avec revêtement en latérite et autres matériaux viables se fait progressivement. Cinq mille (5.000) kilomètres représentant le quart de l’ensemble du réseau classé sont déjà ouvertes à la circulation. Ces routes, praticables toute l’année, constituent des couloirs de prédilection pour dynamiser l’économie rurale.

  • Au niveau des infrastructures portuaires et aéroportuaires, il y a :
    • la poursuite des travaux d’aménagement et d’extension du port maritime de Pointe-Noire ;
    • la réhabilitation et la modernisation des installations portuaires de Brazzaville, Ouesso, Makoua et Etoumbi ;
    • la construction, en cours, du deuxième terminal de l’aérogare de Pointe-Noire ; et
    • la poursuite des travaux de réhabilitation des chaussées aéronautiques de l’aéroport de Ouesso.

 

  • Quatrièmement. Dans le domaine des télécommunications, qu’il s’agisse des infrastructures prévues pour la connectivité sous-régionale et internationale de notre pays ou de celles du projet de couverture nationale en télécommunications, les travaux de mise en place des infrastructures ont progressé de façon significative.

Je puis d’ores et déjà vous assurer que la réduction de la fracture numérique est désormais possible, grâce notamment à la disponibilité dans notre pays de la fibre optique.

Mesdames et Messieurs,

L’une des composantes essentielles de notre politique de reconquête physique de l’espace territorial est le programme de « Municipalisation accélérée ». Il se déploie cette année dans le département des Plateaux. A l’instar des précédentes expériences, la « Municipalisation accélérée » des Plateaux va, sans conteste, changer la physionomie de cette partie du territoire national. Elle va, en même temps, transformer qualitativement les conditions de vie des populations en mettant à leur disposition notamment :

  • une plateforme aéroportuaire et des installations sportives ;
  • des structures sanitaires, scolaires et des édifices publics modernes ;
  • de l’énergie électrique, de l’eau potable, et j’en passe.

Pour clore ce chapitre relatif à la dynamique de viabilisation de notre espace territorial, je fais mention du cadre légal et règlementaire, en cours d’élaboration, devant régir ce processus. Il s’agit :

Un : du projet de loi d’orientation pour l’aménagement et le développement du territoire, qui sera soumis au Parlement dans les jours à venir.

Deux : des schémas départementaux d’aménagement ;

Trois : des programmes de revitalisation des grands villages où seront planifiées des grilles complètes d’équipement.

L’entreprise d’aménagement du pays exige de la part de l’Etat une gouvernance foncière et domaniale maîtrisée.

C’est dans ce souci que s’exécute dans toute sa rigueur, la réforme foncière mise au point depuis 2004. Les résultats de cette conquête commencent à voir le jour. Les réserves foncières de l’Etat destinées aux projets d’utilité publique représentent une superficie de près de deux millions d’hectares.

Mesdames et Messieurs,

Outre les bâtiments et travaux publics, l’agriculture et l’élevage ont affiché en 2012 un taux de croissance de plus de 8%.

La branche agriculture, dont la vocation première est de relever le défi de la sécurité alimentaire, a été portée en 2012 par les actions suivantes :

  • l’ouverture de nouveaux centres d’exploitation des machines agricoles dans la Cuvette, la Bouenza et le Niari ;
  • le lancement de l’expérience des fermes communautaires dans la Bouenza et les plateaux ;
  • la relance de la culture du cacao et du café en milieu paysan ;
  • la réalisation de la deuxième campagne agricole de maïs de la société CONGO-AGRICULTURE, pour une production d’environ 10 mille tonnes ;
  • le lancement officiel de la culture du palmier à huile sur une superficie de 180 mille hectares par la société Malaisienne ATAMA Plantation.

Ayant la même vocation que l’agriculture, la branche pêche et aquaculture a été l’objet d’une attention particulière du Gouvernement qui a entrepris :

  • d’acquérir des bateaux de pêche et des cages flottantes pour la promotion de l’aquaculture ;
  • de réhabiliter les stations piscicoles domaniales de la Djoumouna, Tsiémé, Madingou et Gamboma ;
  • de créer un centre intégré de pêche et d’aquaculture à Manguénguéngué dans le district de l’Ile Mbamou ;
  • de créer des technopôles de pêche à Yoro, à Oyo et à Madingou.

Par ailleurs, afin de garantir l’exploitation rationnelle de la ressource halieutique nationale dans nos eaux maritimes, le Gouvernement procède :

  • à la consolidation du système Argos de surveillance satellitaire de navires de pêche ; et
  • au renforcement des capacités de surveillance maritime par du matériel de navigation approprié.

Le Gouvernement est, il me plaît de le rappeler, fortement attaché au développement durable et à la protection de l’environnement. J’estime qu’il est indispensable de promouvoir et de soutenir l’économie verte. Générateur d’emplois et de revenus substantiels, le secteur de l’économie verte occupe une place de choix dans notre stratégie de développement. Ce secteur va, en plus, bénéficier de l’appui du Fonds vert en création aux niveaux sous-régional et continental.

Mesdames et Messieurs,

Une autre branche d’activités hors pétrole en forte croissance en 2012 est l’industrie. En effet, les industries agroalimentaires et manufacturières (eau minérale, brasserie, sucre, farine, aliments de bétail, tabac, bois, raffinage, transformation des métaux et matériaux de construction) ont progressé de plus de 8% l’année dernière. De façon générale, l’industrialisation de notre pays gagne en visibilité, à travers notamment :

  • l’entrée en production de la fonderie de Djiri;
  • l’achèvement des travaux de construction et d’équipement des premières usines de la zone industrielle et commerciale de Maloukou. De la sorte, la production au Congo des tôles galvanisées, des tubes, des tuyaux en PVC, des différents objets en plastique et des dalles préfabriquées sera bientôt une réalité.

D’autres projets industriels vont être engagés ou le sont déjà tels :

  • la production, à Brazzaville, des engrais et de l’énergie électrique à base des déchets ménagers ;
  • le montage d’un complexe textile à Brazzaville ;
  • la construction des cimenteries de Dolisie, de Madingou et de Mindouli ;
  • l’implantation d’une usine de fabrication des panneaux solaires à Oyo ;
  • le montage de l’usine de cristallisation de Mengo.
  • la mise en place du complexe industriel céramique de Makoua.

A toutes ces industries hors pétrole, on peut ajouter l’industrie d’extraction du minerai de fer qui produira les premiers milliers de tonnes, en cette année 2013, grâce au lancement de l’exploitation du gisement de Mayoko.

La conséquence logique de la densification en cours de notre économie est la réduction sensible du chômage et le recul de la pauvreté. Selon les résultats des enquêtes de consommation auprès des ménages (ECOM) réalisées en 2005 et 2011, le taux de chômage au Congo a chuté de 19,4% à 6,9%.

La pauvreté, appréciée à l’aune de la détention monétaire, a reculé en passant de 50,7% de la population en 2005 à 46,5% en 2011.

Mes Chers Compatriotes,

Cette revue de l’économie nationale nous permet de vous dire que l’émergence économique nationale est à notre portée. Ne relâchons pas l’effort. Continuons d’asseoir un cadre macroéconomique stable, d’assainir fondamentalement et durablement les finances publiques, d’observer la rigueur et l’orthodoxie dans l’exécution du budget de l’Etat. Continuons de diversifier l’économie et de construire les infrastructures de base. L’émergence du pays à l’horizon 2025 ne pourra qu’être certaine dans ces conditions.

Conscient de tous ces efforts de bonne gouvernance qu’il met et continuera de mettre en œuvre, le Gouvernement a soumis notre économie, en juin et juillet derniers, à l’appréciation des trois plus grandes agences de notation souveraine dans le monde.

Dans les prochains mois, le Congo aura sa note souveraine comme d’autres pays à travers le monde.

C’est ici le lieu de rendre un hommage mérité au peuple travailleur sans le dévouement duquel il n’y aurait pas ces résultats encourageants. Je salue l’esprit de patriotisme et le sens élevé de responsabilité qui nous ont toujours guidés sur la difficile mais prometteuse voie des réformes structurelles de notre économie.

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

Mes Chers Compatriotes,

Après avoir parlé d’économie, je vais maintenant aborder la lancinante question du social. Les deux volets étant, on ne le dira jamais assez, intimement liés.

Dans ce domaine névralgique du social où beaucoup de choses sont à réaliser, encore et toujours, je voudrais avant tout inviter chacun de nous à revisiter le chemin parcouru, à prendre conscience de l’ampleur et de l’importance des acquis conquis.

Voici donc rappelés les efforts consentis, ces dernières années, par le Gouvernement en rapport au social.

  • Premièrement, en direction des agents de l’Etat :
  • le règlement intégral des vingt-trois (23) mois d’arriérés de salaires accumulés dans les années 1990 ;
  • le déblocage des effets financiers résultant des promotions et des révisions des situations administratives, suspendus en 1994 ;
  • la revalorisation de 27,5% du salaire de base, abrogeant l’abattement du même taux décidé en 1995 ;
  • le relèvement à soixante (60) ans de l’âge légal d’admission à la retraite ;
  • la simplification des procédures d’admission à la retraite ;
  • la revalorisation, plus d’une fois, du salaire minimum de la fonction publique dont le net à payer le plus faible dépasse aujourd’hui quatre vingt dix mille (90.000) francs contre trente mille (30.000) francs en l’an 2000 ;
  • l’octroi d’une prime de transport mensuelle de dix mille (10.000) francs à l’ensemble des agents de l’Etat ainsi que l’augmentation de 100% des allocations familiales des enfants à charge.

 

  • Deuxièmement, en faveur des travailleurs admis à la retraite :
  • la régularisation de la paie des pensions ;
  • la prise en charge, dès 2011, de plus de dix mille (10.000) dossiers de retraite en instance depuis 2007 au niveau des deux caisses de retraite ;
  • l’apurement par l’Etat de la dette contractée auprès des deux caisses de retraite ;
  • le paiement progressif d’arriérés de pension dus aux retraités de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale.

 

  • Troisièmement, à l’endroit des personnels du secteur public de la santé :
  • l’octroi des primes et indemnités spécifiques ;
  • l’entrée en vigueur du statut particulier des personnels de santé avec des avantages financiers qu’il comporte.

 

  • Quatrièmement, au profit du monde de l’éducation :
  • l’octroi des avantages particuliers, primes et indemnités supplémentaires, aux enseignants ;
  • le traitement régulier des situations administratives des personnels de l’éducation contribuant à la revalorisation de leur rémunération.

D’autres engagements sociaux tenus par le Gouvernement sont :

  • l’adoption par le Parlement de la loi-cadre sur la sécurité sociale visant l’extension de la couverture sociale à l’ensemble de la population ;
  • la réhabilitation et la modernisation en cours du CHU de Brazzaville, des hôpitaux généraux Adolphe CISSE de Pointe-Noire et 31 Juillet d’Owando ;
  • la réhabilitation, la construction et l’équipement des dizaines de centres de soins intégrés à travers le pays ;
  • la gratuité de la césarienne et des autres interventions majeures liées à la femme enceinte ;
  • la gratuité du traitement antipaludique chez l’enfant de zéro à 15 ans et chez la femme enceinte ;
  • la gratuité du dépistage du SIDA et des antirétroviraux ;
  • la gratuité des manuels scolaires au niveau de l’enseignement de base du secteur public ;
  • la suppression des frais scolaires au niveau de l’enseignement public ;
  • le remboursement des épargnants de tous les établissements bancaires liquidés;
  • le paiement progressif des droits et arriérés dus aux anciens travailleurs des entreprises publiques liquidées ;
  • le paiement régulier des bourses des étudiants augmentées de 50% depuis 2012 ;
  • la gratuité de certains documents et pièces délivrés par les administrations publiques ;
  • la suppression ou la réduction des taxes à l’importation sur les produits de première nécessité ;
  • la simplification des procédures de dédouanement des marchandises importées ;
  • la suppression des droits et taxes institués illégalement par les administrations publiques intervenant dans le dédouanement des biens importés.

Mes Chers Compatriotes,

Toujours dans le cadre du rappel des engagements sociaux tenus par le gouvernement, j’aimerais évoquer la gestion des conséquences de la tragédie du 4 mars 2012.

Au nombre des engagements déjà concrétisés par le Gouvernement, liés à la catastrophe du 4 mars 2012, il y a :

  • la mise à disposition des logements sociaux de Kintélé aux sinistrés des sites d’hébergement provisoires ;
  • la réhabilitation, l’extension et la modernisation de l’hôpital de Talangaï ;
  • l’exécution des travaux de réhabilitation des maisons d’habitation partiellement endommagées. Le coût de cette opération à ce jour est de plus de 30 milliards de francs cfa ;
  • le paiement de l’allocation de soutien d’urgence de trois (3) millions de francs cfa à vingt mille trois cent trente trois (20.333) familles pour un coût total de soixante milliards neuf cent quatre vingt dix neuf millions (60.999.000.000) de francs cfa . L’opération se poursuit en faveur des dernières familles qui n’avaient pas été traitées dans la première phase ;
  • l’inhumation de l’ensemble des décédés de la tragédie ;
  • le versement d’une indemnité forfaitaire de 25 millions de francs cfa à chaque ayant droit des décédés ;
  • le versement d’une rente viagère de 161.000 francs cfa par mois à chaque invalide dûment recensé ;
  • l’évacuation sanitaire au Maroc, pour des soins appropriés, des grands blessés.

Enfin, pour permettre aux milliers d’élèves dont les établissements ont été détruits suite à ce drame, de poursuivre leur scolarité, le Gouvernement a mis en œuvre un programme spécifique d’urgence ayant permis :

  • premièrement, d’assurer le transfert de ces élèves vers d’autres établissements scolaires de Brazzaville. Il a fallu, pour cela, prendre quelques mesures d’accompagnement, notamment l’allocation d’une prime mensuelle de transport à chaque élève ;
  • deuxièmement, de réhabiliter et d’équiper cinquante bâtiments scolaires assortis de blocs administratifs, pour un coût global de 3 milliards 500 millions de francs cfa.

Mesdames et Messieurs,

Je prends ici, au nom du Gouvernement, deux nouveaux engagements sur le traitement des conséquences du drame du 4 mars 2012, à savoir :

  • le relogement des anciens propriétaires des maisons détruites, dans les habitations sociales en construction à MPila dans la zone du sinistre. Cette zone sera urbanisée, modernisée suivant un plan d’aménagement à mettre en œuvre après études techniques, et surtout à l’issue d’un dialogue citoyen avec les anciens occupants ;
  • le dédommagement des opérateurs économiques ayant perdu leurs biens à usage commercial du fait de la catastrophe.

Chers Compatriotes,

Ce qui a été fait dans le domaine du social n’est ni parfait, ni suffisant. Le calendrier des promesses du Gouvernement en faveur des populations n’a toujours pas obéi aux délais et aux impatiences légitimes des uns et des autres.

Le plus important reste que les promesses se réalisent. Le plus rassurant c’est que le Gouvernement s’efforce toujours de garantir la distribution équitable des fruits de la croissance, chaque fois que la conjoncture économique et financière le permet.

C’est dans cette optique que j’ai instruit les ministres en charge du travail, des finances et de la fonction publique d’examiner les modalités de relèvement de la rémunération des agents de l’Etat de sorte qu’ils aient un pouvoir d’achat plus important qu’ils n’en ont aujourd’hui.

Cette augmentation généralisée des salaires des fonctionnaires devra se faire progressivement, dans les limites des contraintes budgétaires de l’Etat.

Voir les choses autrement c’est oublier les leçons combien édifiantes de nos expériences communes antérieures ; leçons qui peuvent être enrichies par ce sage conseil d’un illustre contemporain que je cite : il faut toujours « s’abstenir de tout acte de facilité qui, sous le prétexte de soulager le présent, compromettrait gravement l’avenir ».

J’ajouterais qu’il n’y a pas de social durable sans une économie solide et que les plus grands ennemis du progrès et de la prospérité sont la facilité et la démagogie. Somme toute, être capable d’accumuler des richesses c’est assurer le présent et garantir l’avenir.

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

Mes Chers Compatriotes,

A travers la stabilité de l’Etat, la consistance des institutions, la séparation des pouvoirs, la totale jouissance des libertés : liberté individuelle, liberté d’opinion, liberté de presse, liberté syndicale, liberté de réunion et d’association (civile et politique) ; à travers l’organisation régulière des élections à temps échu, nous avons la démonstration que la démocratie est bien en marche dans notre pays.

Certes, il ya encore des faiblesses à réduire, des lacunes à combler, des pré-requis à réunir. Certes, l’œuvre que nous avons à réaliser dans l’exercice de la démocratie est immense. Mais, nous avons l’impérieux devoir de l’approfondir, de la consolider, de l’améliorer au fil de la marche. Car, pour un grand peuple, continuer de vivre c’est continuer d’avancer selon son rythme, selon son génie, selon ses intuitions.

Garant de la cohésion nationale, j’ai l’obligation d’apporter mon appui à toute démarche qui, plutôt que d’opposer les Congolais aux Congolais, les rapproche ; plutôt que de promouvoir les extrémismes, apporte la tempérance et la tolérance au sein de la nation, renforçant ainsi notre désir légitime de vivre ensemble.

En la matière, le « Mbongui », le « Kandza », attributs fondateurs et fédérateurs de notre société doivent demeurer nos référentiels. Le dialogue, sacralisé dans ces hauts lieux de la sagesse congolaise, a toujours été la voie indiquée pour consolider la cohésion de la communauté. Chaque membre doit y adhérer au nom de l’intérêt général.

La démocratie ne signifie pas s’opposer systématiquement à tout. La démocratie ne consiste pas en un refus permanent du dialogue et du compromis. La démocratie ce n’est pas de voir d’infâmes collusions, de coupables compromissions, de viles trahisons toutes les fois qu’un certain rapprochement semble s’opérer entre les points de vue contraires, au nom de l’intérêt général.

La démocratie c’est, entre autres, le dialogue apaisé, le respect de la volonté du peuple, le respect des institutions et des lois de la nation ainsi que des accords librement passés par ceux, majoritaires, qui acceptent de se parler.

Au nom de la sagesse de chez nous et au nom de la démocratie, je lance, une fois de plus, un vibrant appel aux acteurs politiques, aux membres de la société civile et à l’ensemble du peuple afin que nous restions tous attachés, quoi qu’il arrive, au dialogue constructif, au compromis et à la compréhension, dans le traitement des questions qui nous engagent tous.

Au nom du respect par tous du consensus, je les invite à faire preuve d’un sens élevé de civisme à l’occasion des opérations du recensement administratif spécial, fruit de la concertation politique de Dolisie, tenue en mars 2013.

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

Depuis toujours, le Congo met son point d’honneur au traitement des défis qui préoccupent l’Afrique et le reste du monde.

Notre attachement au multilatéralisme et à l’intégration régionale et sous-régionale reste constant.

Le Congo n’a de cesse d’apporter sa contribution à la dynamique du renforcement de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans chacun des pays de la sous-région d’Afrique Centrale.

C’est sur cette base que nous sommes impliqués à la fois dans la force multinationale d’Afrique centrale (FOMAC) et dans la médiation en République Centrafricaine.

C’est également dans cette même optique que nous sommes partie prenante au processus de la conférence internationale sur la région des Grands lacs.

Nous saisissons la présente occasion pour renouveler notre profonde gratitude à l’endroit de tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux qui, en considération des préoccupations contenues dans l’appel de Brazzaville sur la RCA, apportent une assistance multiforme en faveur de la transition en vigueur dans ce pays frère, meurtri.

La situation à l’Est de la République Démocratique du Congo nous interpelle à plus d’un titre. C’est pourquoi nous ne cesserons d’appuyer toutes les initiatives visant le règlement pacifique de cette crise.

Toujours au sujet de la République Démocratique du Congo, nous réitérons ici notre entière disponibilité à accompagner, comme cela nous a été fraternellement demandé, ce pays frère dans la souveraine recherche de la paix et de la stabilité à travers les concertations politiques inclusives qui vont s’ouvrir bientôt.

Sur le plan de nos relations bilatérales, notre pays a été honoré, au cours des sept premiers mois de cette année, par de nombreuses visites des chefs d’Etat des pays amis.

Deux d’entre elles méritent une mention particulière. D’abord, la visite d’Etat, du Président de la République Populaire de Chine, la première du genre, qui a été conclue par la signature de nombreux accords de coopération particulièrement avantageux pour notre pays.

Ensuite, la première visite officielle d’un Chef d’Etat de la Côte d’Ivoire.

Il convient de rappeler qu’au cours des douze derniers mois, nous avons également effectué d’importantes visites à l’étranger : en Russie, en Turquie, en France, au Burundi, pour ne citer que les visites officielles.

Dans le même temps, nous avons été invités à participer, en mars 2013, au Sommet des BRICS ayant regroupé le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, en notre qualité de promoteur du projet du pont route-rail devant relier les villes de Kinshasa et de Brazzaville, une des infrastructures majeures prévues par le NEPAD.

Dans le cadre de l’élargissement de notre carte diplomatique, de nouvelles missions diplomatiques du Congo viennent d’être ouvertes : celle de Tokyo, au japon et celle d’Ankara, en Turquie.

L’ouverture d’une Ambassade du Congo à Abidjan a fait l’objet de mon annonce solennelle à l’occasion de la récente visite du Président OUATTARA.

La politique extérieure du Congo est celle de son temps.

Nous donnerons toujours le meilleur de nous-mêmes pour assurer à notre diplomatie une dynamique de performance. Nous encouragerons toujours toute initiative et toute action qui permettront aux Congolais de s’approprier leur diplomatie en tant qu’Ambassadeurs du Congo où qu’ils se trouvent et dans ce qu’ils font d’utile pour eux-mêmes, pour leurs pays d’accueil et pour leur pays d’origine.

C’est pour cette raison que je présente mes compliments à tous nos compatriotes qui font la fierté du Congo au-delà de nos frontières.

Dans le même esprit, j’adresse mes vives félicitations à nos artistes pour la qualité de leurs prestations lors de la neuvième édition du Festival panafricain de Musique tenue le mois dernier, ici à Brazzaville.

Enfin, je renouvelle la reconnaissance de la nation tout entière à l’endroit de l’équipe nationale de football, les Diables Rouges, des Léopards de Dolisie, de nos champions de tennis de table, pour leur contribution à la valorisation et à la promotion de l’image du Congo par la performance.

Je les exhorte à maintenir cet élan.

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

En 2015 et 2016, nous allons mener de front, au même moment, simultanément, les municipalisations accélérées des départements de la Sangha et de la Bouenza. La ville de Ouesso abritera les festivités du 55ème anniversaire de la fête nationale, et Madingou celles du 56ème anniversaire. Ainsi, nous aurons accompli le cycle.

Mes Chers Compatriotes,

Chaque année qui passe marque une avancée significative, un progrès notable de nos ambitions et de nos ardeurs.

Chaque année qui passe, le peuple congolais marche d’un seul cœur et d’un même élan pour assurer au Congo l’ascension vers l’émergence.

Les résultats de nos efforts communs, pour satisfaisants qu’ils pourraient être, ne nous cachent pas que beaucoup reste à faire. Parce que le présent n’est pas notre but final, nous travaillons pour l’avenir.

Tout ceci étant dit, je me dois de rappeler que le Congo est un pays de liberté, de toutes les libertés. A chaque citoyen d’en faire le meilleur usage, dans les limites prévues par les lois et les règlements en vigueur.

Le Congo est aussi et surtout un pays de promesses, de grandes promesses. A vous, à nous tous, de les concrétiser, dans l’unité, la paix et le travail.

Vive le Congo !

Vive la République !

Je vous remercie.

Les Dépêches de Brazzaville